Suite à la publication de notre article intitulé, «Fonds missionnaire Burkina Faso : Les promesses tardent, la population désespère», publié dans Carrefour Africain N°1246, des responsables de cette organisation, jusque-là injoignables, ont rallié notre rédaction pour donner leur version des faits. Représenté par Jérémie Sawadogo, directeur de suivi et communication et Joël Sédego, chargé de projets, le FMI-BF a fait savoir que les promesses tardent parce que la structure pilote un programme de développement et non un programme d’urgence. Lisez plutôt.
«C’est en Décembre 2017 que le Fonds Missionnaire Burkina Faso a obtenu sa reconnaissance officielle sous récépissé N00000290701. Le FMI-BF est la structure spécialisée d’United Mission (UM) au Burkina. Il faut noter qu’United Mission est une ONG Suisse. Encore appelée Mission théocratique Mondiale, elle œuvre à la réforme et la consolidation des communautés en vue d’unir le Monde. Présente dans presque tous les continents, UM ou UMTM s’est intéressée d’abord aux pays en situation de guerre avant de s’étendre aux autres, considérant que la réforme concerne tout le monde. Elle a toujours travaillé en Afrique à travers des ONG telles que Christian Aid, World Vision et bien d’autres. Ces organisations partenaires n’ont pas su promouvoir la vision de UM d’où la nécessité pour UM de prendre son destin en main. C’est ainsi que l’organisme Suisse apparaît en Afrique dans les années 2012. C’est en Afrique Centrale notamment en République démocratique du Congo qu’elle a érigé son siège continentale. Dans chaque pays UM entre en partenariat avec une structure spécialisée pour mettre en œuvre son Programme de réforme et de consolidation des communautés (PRCC). Au Burkina, c’est le Fonds Missionnaire Burkina Faso qui est mandaté pour mettre en œuvre ce programme ambitieux. En outre le Burkina abrite le siège de la Région Afrique de l’Ouest. L’objectif général de UM est l’unité du monde. Cette unité est basée sur les diversités religieuses, raciales, ethniques, géographiques et culturelles. Ce programme se décline en trois grands projets que sont :
-Le projet d’élévation des niveaux de conscience : A travers ce projet, le FMI milite pour le changement de Mentalité des populations suivant des indicateurs de conscience qui se situent entre 0 et 9.
-Le renforcement des capacités des Missionnaires Réformateurs (MR) : Les Missionnaires réformateurs sont des travailleurs au sein de FMI-BF. Ils ont été identifiés préalablement comme des Membres bénéficiaires pour ensuite soumettre un dossier. Ce sont au moins dix mille (10 000) MR qui seront au service de l’ONG durant les cinq premières années de vie du programme. Comprenez par-là dix mille emplois.
– La lutte contre la pauvreté : Ce sont là des actions sociales en faveur des populations. On y dégage trois sous-projets à savoir:
*Le projet d’appui à la réhabilitation d’infrastructures sociales (PARIS) : Ce projet consiste en la construction d’infrastructures sociales (centres de santé, centres d’alphabétisation, forages…)
*Le projet d’appui et de réinsertion des familles pastorales (PARFP): Il s’agit d’un appui alimentaire apporté aux membres bénéficiaires. La distribution se fera trois fois l’année sur cinq ans. Ce projet prend en compte la subvention scolaire au profit des enfants des leaders des structures partenaires et ceux des Membres travailleurs.
*Le projet de Sécurisation foncière donnera de former les membres bénéficiaires sur leur droit foncier dans le but de prévenir les conflits fonciers. C’est le cabinet conseil Me OUATTARA Fako Bruno qui supervise cette activité.
Il convient de noter que le Fond Missionnaire travaille avec des structures partenaires que sont, entre autres, les congrégations religieuses, les associations et ONG, les villages. Tous les membres, qu’ils soient bénéficiaires ou travailleurs, sont recommandés par ces structures partenaires. Pour faciliter leur identification, l’organisation a conçu deux types de cartes de membre. La première identifie les Membres bénéficiaires. Elle s’établie à 1000 Franc CFA. C’est donc cette somme qui est demandée au bénéficiaire à l’inscription juste pour lui établir cette carte bénéficiaire qu’il devra brandir pendant les cinq ans de vie du programme. La seconde est attributaire aux Missionnaires Réformateurs (MR). Elle se confectionne en Afrique du Sud et a un caractère biométrique. Il est demandé la contribution 20 000 franc CFA pour la confection au MR à l’inscription. Ces 20 000 qu’on peut considérer comme frais de dossier se composent comme suit :
- 9000 francs sont retenus pour l’établissement de la carte du MR,
- 11 000 franc sont destinés à l’ouverture d’un compte bancaire en son nom et suivant la carte biométrique
Des activités réalisées en 2018 et perspectives
En 2018, nous avons mené une mission de sensibilisation et d’identification de nos membres dans cette province (Kourwéogo : ndlr). La mission était d’identifier les besoins des populations et aussi les différentes structures partenaires, religieuses, associatives, pour les intégrer au Programme de consolidation des communautés (PRCC) à travers les constructions de centres de santé, d’infrastructures scolaires, la distribution de vivres, la sécurisation foncière via notre cabinet conseil.

En 2019, nous avons entrepris de réaliser quatre (4) centres de santé dans la province du Kourwéogo et trois sont déjà en cours de réalisation dans les localités comme Sagla, Niou et Sakouli. En ce qui concerne les formations préalables sur l’élévation du niveau de conscience, nous avons pu noter un changement de mentalités de nos missionnaires réformateurs, une prise de conscience par rapport à la notion citoyenneté (le respect du bien public et de l’autorité, l’amour pour son prochain). Egalement nous avons permis à quelques personnes de bénéficier de vivres à travers un don effectué à la mairie de Boussé. Il faut noter que ces actions entrent en droite ligne de notre programme d’urgence c’est-à-dire des actions en dehors de notre plan d’actions. Au-delà de la province du Kourwéogo, nous avons permis de sauver un orphelinat à Ziniaré, suite au cri de cœur lancé par les responsables de cet établissement à la Télévision nationale du Burkina (TNB). Il s’agit d’un don en nature (vivre, huile, sucre…) et en numéraire. A Savili dans la commune de Sabou, nous avons reconstruit un centre de santé à la demande de la population de cette localité. Nous avons procédé à la distribution de vivres dans plusieurs localités du Burkina. Toujours au titre des actions ponctuelles, nous avons plusieurs activités en vue : construction de forages, de centres de santé et autres.
-D’autres accusent le FMI-BF de lenteur. Il faut savoir que le FMI-BF porte en son sein un programme de développement et non un programme d’urgence. Nous avons élaboré un plan d’actions suivant plusieurs étapes. (Confère tableau de planification des activités de FMI-BF)
Nous sommes à l’étape de l’identification des besoins et des membres (bénéficiaires et missionnaires réformateurs). Une étape quasiment bouclée n’eut été les sollicitations de certaines structures qui ont connu le FMI tardivement. Pour elles nous avons prolongé les délais afin de leur permettre de s’enrôler. Cette mesure d’exception s’explique du fait que nous avons eu la permission de UM et mieux, elle nous autorise à enregistrer au moins un million de membres bénéficiaires. Ce qui est une faveur pour nous si l’on se réfère aux pays voisins où les populations sont plus nombreuses.
Bientôt, nous devons procéder à la formation des missionnaires réformateurs et la signature des contrats à la suite de leur affection dans les différentes bases (18 bases sur l’ensemble du territoire).
-Il ressort très souvent que l’ONG demande 1000 F CFA aux adhérents contre des vivres. C’est méconnaître la vision et la démarche de notre organisation. En effet, les 1000 F CFA correspondent à l’établissement de la carte de membre. Les vivres dont il est question participent effectivement à notre stratégie en faveur du développement social des membres mais ce n’est pas l’action phare. En plus, c’est à l’exécution que le travail sera fait puisqu’il faut créer des sites de distribution, former des distributeurs et organiser cette distribution. Et croyez-nous, c’est un travail colossal que nous prenons en compte dans la planification générale.
Nous voulons rassurer les bénéficiaires de notre engagement à mettre en œuvre nos actions sous-dessus citées. Ils devront garder leur calme et continuer à attendre. Il est claire que certains n’ont pas compris la vision de UM avant d’adhérer pourtant nos agents ont reçu la formation nécessaire pour partager la vision. Bientôt des équipes viendront à leur rencontre comme cela a déjà débuté dans plusieurs régions du pays. Afin de leur faire le point sur l’évolution du programme.
On ne finira jamais de nous traiter de tous les noms (escrocs…). Si tel est le prix à payer pour avoir osé soutenir un programme de développement comme celui-ci, sachez que nous le supporterons. Rien, absolument rien ne pourra entamer notre détermination à poursuivre la mise en œuvre progressive de notre programme. N’a-t-on pas coutume de dire que la fin justifie les moyens ?
Nous donnons rendez-vous à quiconque le voudra dans quelques mois pour des inaugurations et des distributions de vivres à nos membres.
Ceux qui le souhaitent peuvent suivre nos actions à travers notre page Facebook : um/fmi-bf
Notre site Internet : umfmibf. Org
Le bureau national se trouve à Bonheur-Ville non loin de l’église des Assemblées de Dieu du 75ème anniversaire. Vous pouvez vous y rendre pour plus d’informations. »
Tableau de planification des activités
ACTIVITES | ZONE ou LIEU | PERIODE | ACTEURS | MOYENS |
Procédure d’agrément et signature des protocoles | chef-lieu du pays auprès du ministère de tutelle | 1mois | BR et administrateur national | Document juridiques
Fond d’agrément |
Lancement des activités identification | Dans les régions ou provinces | 6 mois | MR sensibilisateur | Fiche d’identification et matricule, carte de crédit, bulletin d’immatriculation PARIS et PARFP |
Notification des missionnaires agents | Kinshasa | 1 mois | BR | Lettre de notification |
Immatriculation des MR | AFRIQUE DU SUD | 1 mois | BR | Griller de matricules, num matricules, cartes biométrique |
Dépôt du rapport final d’identification | kinshasa | 1 mois | Gestionnaires des bureaux nationaux | Internet et papiers |
Structuration des bases | BR pays | 1 mois | Administrateur et charges de mission | logiciel et matériels |
Affectation des agents MR | BR pays | 1 mois | Bureau régional | Fiches d’affectation |
Bancarisation des MR | Dans les zones couvertes par les banque | 1 mois | Agences de BMM et banque transitaires | Documents de banque (bordereaux et fiches bancaire) |
Budgétisation | BN | 1 mois | Financier de BR | fonds |
Signature des contrats agents et des bases | BN | 2 mois | BR et BN | Imprimantes, papiers et stylos |
Organisation des formations | Dans des bases | 2 mois | BN | Cfr budget |
Calendrier de Mise en œuvre des activités globales | BN et BR | 2 mois | Adm | Internet et papiers |
Décaissement du fond | Sièges UM, BR vers les BN | 1 mois | BMM | Virement bancaire |
FAIT A LAUSANNE Le 18/11/2017
YAN PATERSON
Directeur des projets Afrique
