Bientôt, les membres de la Coopérative Benkadi de Koro, à l’Est de Bobo-Dioulasso, n’auront plus de soucis pour exploiter leur bas-fond rizicole. Dans le cadre de l’Offensive agropastorale et halieutique, ils ont bénéficié d’un nouvel aménagement qui va permettre de booster leurs rendements agricoles.
Dans le village touristique de Koro, à la périphérie-est de Bobo-Dioulasso, région des Hauts-Bassins, un nouvel aménagement de périmètre irrigué est en train de voir le jour. Ce sont au total 47 hectares de terres qui seront aménagés au profit des habitants du faubourg pour la production rizicole. Sur le site, ce vendredi 15 mars 2024, des ouvriers sont à pied d’œuvre pour le compactage du remblai.
Çà et là, des moellons sont entassés et des tranchées en cours de creusage. Le décapage, lui, a déjà été fait sur presque l’ensemble des 33 diguettes à courbe de niveau (DCN), aux dires du responsable du personnel ouvrier, Ismaëla Sawadogo. A l’entendre, à moins d’un mois de travaux, le taux d’exécution peut être estimé à environ 30%. L’entreprise GATP (Groupe africain des travaux et prestations) assure la réalisation du chantier d’aménagement. Maurice Yaméogo est le chef dudit chantier. Il relève qu’en plus du décapage, le sous-solage a aussi été réalisé.
« Nous avons un délai d’exécution de cinq mois et nous pouvons rassurer que cela sera respecté, s’il n’y a pas d’incidents majeurs comme les pluies qui peuvent retarder les travaux », fait-t-il savoir. Conscients de cette donne, les responsables de l’entreprise mettent les bouchées doubles pour livrer le chantier au plus tard en juin, avant le début de l’hivernage. Le site à aménager étant un bas-fond, la moindre pluie pourrait empêcher les engins d’y accéder. Chaque jour, informe Ismaëla Sawadogo, au moins une cinquantaine d’ouvriers s’activent pour que le chantier avance.
Cet aménagement entre dans le cadre de l’Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025, initiée par le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques en vue d’atteindre l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso. A entendre le chef de service provincial de la production végétale du Houet, Tahirou Cissé, le bas-fond avait été aménagé en 2010 par le Projet riz pluvial (PRP), sur une superficie de 50 hectares. Mais, note-t-il, c’était un aménagement en terre et sommaire qui causait des soucis aux producteurs.
Une réhabilitation qui vient à point nommé
« Chaque année, il faut que les producteurs interviennent pour corriger les dégâts causés par les eaux de pluie. Malgré leur engagement, ils n’arrivaient pas à produire comme il se doit », relate-t-il. C’est pourquoi, les producteurs rizicoles du bas-fond, sous la houlette de leur coopérative dénommée Benkadi, ont exprimé le besoin de réhabiliter
le périmètre irrigué. A la faveur de l’Offensive agropastorale, l’aménagement a été repris par le Plan d’action pour la promotion riz (PAPR).
« L’aménagement de type PAPR est durable, pouvant aller de 10 à 15 ans. C’est un aménagement avec des courbes de niveau et des pertuis de vidange », explique M. Cissé. Nonobstant les quelques difficultés relevées par les ouvriers, notamment la grande distance séparant les points d’eau et les moellons du site d’aménagement, ils promettent d’être dans les délais. De quoi réjouir les membres de la Coopérative Benkadi de Koro qui sont au nombre de 40 dont huit femmes. « Nous avons accueilli cette réhabilitation avec joie et nous saluons l’initiative de l’offensive agropastorale.
Car, nous avions approché plusieurs projets pour le faire en vain », indique le président de la coopérative, Korossin Sanou.
Avec ce nouvel aménagement, lui et ses compères comptent booster leurs rendements, en atteignant entre trois et quatre tonnes de riz à l’hectare, soit entre 140 et 190 tonnes par an. Les variétés de riz TS2 et Orylux seront à l’honneur. A côté du périmètre rizicole, un autre d’une superficie de 5 ha est aussi en cours d’aménagement pour la production maraîchère.
Un forage à gros débit et des bassins de stockage d’eau sont en cours de réalisation. « Nous sommes ravis, car le périmètre maraîcher va nous permettre de produire en saison sèche, contrairement au bas-fond qui ne peut être exploité qu’en hivernage », déclare Korossin Sanou, sourire aux lèvres. A son avis, les jeunes du village, souvent désœuvrés en saison sèche et qui s’adonnent à l’alcool, seront désormais occupés à travers le maraîchage.
Mady KABRE
dykabre@yahoo.fr
