Sécurité alimentaire et résilience climatique : le projet RMRN_RADiUS lancé

Le projet RMRN_RADiUS, une initiative régionale en agroécologie et mis en œuvre en Afrique de l’Ouest et du Centre a été officiellement lancé, jeudi 7 août 2025, à Ouagadougou.

Le point focal du projet RMRN_RADiUS veut communiquer officiellement sur leur initiative afin de faciliter sa mise en œuvre au niveau national. A cet effet, il tient un atelier de lancement des activités du projet, les 7 et 8 août 2025, à Ouagadougou. La rencontre vise à présenter ses objectifs, les résultats attendus, les activités prévues ainsi que les partenaires impliqués. Il s’agit également d’identifier les synergies possibles entre le projet et les structures travaillant sur d’autres initiatives agroécologiques, de valider les zones d’intervention prévues et de discuter avec les partenaires afin de s’approprier les activités prévues pour 2025.

Le coordinateur national du projet RADiUS, Antoine Sanon : « l’agroécologie propose une agriculture respectueuse des dynamiques naturelles, qui garantit à long terme la productivité et la résilience des systèmes agricoles »

Le RMRN_ RADiUS est un projet régional en agroécologie en Afrique de l’Ouest et du Centre et mis en œuvre au Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire et Sénégal. Le coordinateur national du projet, Antoine Sanon, a confié que le projet est doté d’un montant global d’environ 5 millions d’euros et va s’étendre sur quatre ans, de 2025 à 2028. Il a indiqué que l’agriculture, telle que pratiquée actuellement, compromet le bon fonctionnement des milieux naturels, ce qui remet en cause la durabilité de la production agricole. D’où l’urgence, selon lui, de repenser les interventions dans les milieux agricoles afin de préserver les services écosystémiques au développement rural. Il a affirmé l’ambition du projet de favoriser la transition agroécologique pour garantir la durabilité des systèmes alimentaires en Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon lui, le projet vise à capitaliser, partager et à outiller les producteurs pour qu’ils puissent les mettre en œuvre efficacement. Il s’agit, à son avis, de promouvoir les intrants biologiques et organiques, tels que les biopesticides, au détriment des intrants chimiques qui perturbent les écosystèmes et épuisent les sols. « Les bonnes pratiques agroécologiques sont celles qui respectent les équilibres naturels, qui réduisent l’impact des cultures sur l’environnement et qui permettent une production durable », a-t-il expliqué. Le recours massif aux intrants chimiques, a-t-il souligné, a un effet destructeur sur la vie biologique des sols. Le Pr Sanou a également interpellé les décideurs politiques, les   appelant à prendre en compte l’agroécologie dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques agricoles.

Une agriculture plus résiliente

Selon le président de l’UJKZ, Jean Francois Silas Kobiané, la mise en œuvre des activités du projet à l’UJKZ va s’appuyer sur un partenariat avec les institutions locales.

Le président de l’Université Joseph Ki-Zerbo (UJKZ), le Pr Jean François Silas Kobiané, a indiqué que l’université va bénéficier d’un financement d’environ 525 000 euros dans le cadre de ce projet régional. Il a précisé trois actions majeures structurant le projet, à savoir, la mise en place d’une plateforme régionale de gestion des connaissances en agroécologie, l’appui à la formation continue et académique, ainsi que le soutien à l’entrepreneuriat communautaire. Il a relevé que la mise en œuvre des activités à l’UJKZ va s’appuyer sur un partenariat avec les institutions locales telles que le ministère de l’Agriculture, des Ressources animales et halieutiques, ainsi que les ONG et organisations de producteurs. Il a affirmé qu’un atelier technique va réunir prochainement les représentants des structures partenaires pour définir les activités à conduire et les contributions attendues. Il a invité les acteurs de l’agroécologie à s’engager aux côtés de l’UJKZ pour faire du projet un levier dans la construction d’une agriculture durable, résiliente et prospère. Selon lui le représentant du ministère en charge de l’agriculture, Adama Boro, le projet RADiUS s’inscrit en droite ligne des orientations stratégiques du Burkina Faso en matière de développement agricole, notamment l’Offensive agropastorale et halieutique 2023-2025 et l’Initiative présidentielle pour l’autosuffisance alimentaire qui visent la souveraineté alimentaire. Il a affirmé que la réduction des intrants chimiques, la valorisation des ressources naturelles et les savoirs locaux, constituent une voie vers une agriculture plus résiliente, inclusive et respectueuse de l’environnement. En effet, selon lui, de nombreuses initiatives ont permis de recenser plus de 300 acteurs de l’agroécologie en 2022, dont des organisations non gouvernementales, des centres de recherche, des institutions académiques et organisations paysannes. Il a reconnu que malgré ces efforts, les pratiques agroécologiques restent encore insuffisamment intégrées dans les politiques et les projets de développement. M. Boro a insisté sur la nécessité d’intensifier l’agroécologie, en créant des synergies entre les différents acteurs.

                                                                                                Evariste YODA

Abibata KARA

(Stagiaire)

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