20e AG des EPE : «Une école de gouvernance économique», DG du Trésor, Célestin Sanon

«La mise en œuvre des recommandations formulées lors des précédentes sessions nous donne des motifs de satisfaction».

La 20e assemblée générale des établissements publics de l’Etat (EPE) s’ouvre aujourd’hui à Ouagadougou. Pour en savoir davantage, Sidwaya a rencontré le directeur généra du Trésor et de la comptabilité publique, Célestin Santéré Sanon. Celui-ci revient, entre autres, sur l’importance de ce cadre de rencontre, les résultats attendus, les obstacles à la performance des EPE, l’état de mise en œuvre des recommandations de la dernière Assemblée.

Sidwaya (S.) : L’assemblée générale des établissements publics de l’Etat se tient les 1er et 2 août 2019. Quel est l’intérêt de ce cadre de rencontre des EPE ?

Célestin Santéré Sanon (C.S.S.) : L’Assemblée générale des Établissements publics de l’État (AG/EPE) se tient conformément aux dispositions de la loi portant règles de création des catégories d’établissements publics. C’est une instance qui donne l’occasion aux autorités d’apprécier la gestion de ces établissements, d’échanger sur les difficultés rencontrées et de mieux orienter leurs missions.

Cette 20e session nous permettra une fois de plus de passer en revue les forces et les faiblesses de ces établissements publics ainsi que les principales difficultés auxquelles ils sont confrontés et de proposer des orientations. Elle est un véritable tremplin au renforcement des capacités managériales des responsables des établissements publics en particulier, et une école de gouvernance économique pour tous.

S. : Quelles seront les principales articulations de cette session ?

C.S.S. : Les grands points du déroulement des travaux de la vingtième Assemblée générale(AG) des EPE sont l’exposé du Secrétariat de l’AG/EPE sur la gestion des EPE au titre de l’exercice clos, la présentation par le Secrétariat technique des rapports sectoriels. Nous terminerons avec la communication sur le thème de l’année : «La gestion axée sur les résultats au service de la performance des établissements publics de l’État» et l’adoption des projets de résolutions et de recommandations.

S. : Cette AG se tient sur le thème : «La gestion axée sur les résultats au service de la performance des EPE». Qu’est ce qui justifie le choix de ce thème ?

C.S.S. : Le Burkina Faso a engagé, depuis quelques années, une réforme globale de ses finances publiques, avec comme objectif principal, l’amélioration de la gouvernance financière de l’Etat. Dans le cadre de cette réforme, plusieurs innovations ont été introduites, dont l’une des principales est l’institution du budget programme.

Aussi à travers la communication sur ce thème, l’AG veut susciter l’appropriation effective de la réforme des finances publiques par les Etablissements Publics de l’Etat, en vue d’une meilleure compréhension de la gestion axée sur les résultats, pour que désormais, la mesure de la performance soit prise en compte par ces structures dans la définition et la mise en œuvre de toutes les actions entrant dans le cadre de la réalisation de leurs missions respectives.

Il s’agit d’une invite renouvelée aux principaux responsables des EPE, à un changement dans leur mode de gestion, de sorte que l’utilisation des ressources publiques qui leur sont allouées soit justifiée par des résultats probants répondant aux attentes des usagers des services publics.

S. : Quels sont les problèmes majeurs qui entament la performance des EPE ?

C.S.S. : Ils sont de plusieurs ordres et peuvent être scindées en deux groupes. D’une part, il y a les difficultés qui sont communes à l’ensemble des EPE et d’autre part, les difficultés spécifiques qui diffèrent selon le secteur d’activités ou encore selon la nature même de l’EPE. Au regard de leurs diversités, il est difficile de citer ici de manière exhaustive.

Toutefois, lorsqu’on se réfère aux différents rapports produits par les EPE, on peut dire que les difficultés majeures et récurrentes sont de quatre ordres à savoir l’insuffisance de la subvention, les difficultés liées à l’exécution des marchés publics, l’insuffisance de la logistique (matériels, équipements, bureaux etc.) et celles liées à la gestion du personnel.

S. : Qu’est-ce qui est fait pour y remédier?

C.S.S. : D’abord, il convient de rappeler que l’Etat se fait le devoir d’accompagner les EPE chaque année, en leur dotant de crédits budgétaires sous forme de subvention. Aussi, à travers leurs tutelles technique et financière, les EPE bénéficient permanemment d’un accompagnement aussi bien pour ce qui concerne les aspects de formation et d’appui-conseils, que pour des préoccupations spécifiques telles que l’interprétation des textes législatifs et règlementaires et la gestion du personnel.

Notons que l’une des recommandations fortes de la 19e session est l’organisation de rencontres sectorielles au niveau de chaque département ministériel à l’effet d’échanger sur les difficultés et de proposer des solutions. Par ailleurs, au cours de ses sessions de l’AG/EPE, en dehors de l’appréciation des performances réalisées par les EPE, les préoccupations formulées par ces établissements sont également examinées, afin d’en trouver les solutions appropriées, leur permettant d’accomplir efficacement leurs missions de services publics. Des résolutions et recommandations sont prises dans ce sens.

S. : Des recommandations ont été formulées à la dernière AG. Peut-on avoir une idée de l’état de mise en œuvre ces recommandations ?

C.S.S. : La19e AG/EPE avait formulé six (6) recommandations d’ordre général. A l’examen de l’état de mise en œuvre, on peut avoir des motifs de satisfaction. En effet, le constat fait ressortir que la plupart des établissements sont engagés dans la démarche budget Programme, l’essentiel des départements ministériels ont tenus les rencontres sectorielles.

Par ailleurs, les différents EPE ont transmis à bonne date les états financiers à la Cour des comptes, ainsi que la liste des prestataires qui se sont montrés défaillants à l’ARCOP. L’enregistrement systématiquement des contrats auprès de la DGI avant tout paiement et l’audit de 4 établissements figurent aussi parmi les motifs de satisfaction. Il convient de noter que des recommandations d’ordre spécifique ont été formulées soit à des sous-secteurs d’EPE lors de la session précédente. Là aussi, le constat fait ressortir un niveau de mise en œuvre assez satisfaisant.

Entretien réalisé par Nadège YE
Mahamadi SEBOGO

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