25e conférence des Parties sur le climat : « Bonne » participation du Burkina Faso

Le ministre en charge de l’environnement, Batio Bassière (milieu) : «Nous allons poursuivre les échanges avec les PTF pour la concrétisation des promesses».

Le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Batio Bassière a fait le point de la participation du Burkina Faso à la 25e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 25), tenue, du 2 au 13 décembre 2019, à Madrid en Espagne, le lundi 20 janvier 2020 à Ouagadougou au cours d’un point de presse.

Même si les négociations à la 25e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (COP 25) tenue, du 2 au 13 décembre 2019, à Madrid en Espagne focalisées sur les règles d’application de l’article 6 de l’accord de Paris qui prévoit l’établissement d’un marché mondial du carbone n’ont pas abouti, la participation du Burkina Faso à cette messe mondiale de l’environnement a été « bonne ». C’est ce qu’a laissé entendre le ministre de l’Environnement, de l’Economie verte et du Changement climatique, Batio Bassière le lundi 20 janvier 2020 à Ouagadougou au cours d’un point de presse.

A l’écouter, les 56 délégués du pays des Hommes intègres issus de l’administration publique, de l’Assemblée nationale, des institutions financières, de la société civile, des ONG et de la presse ont participé activement aux négociations techniques et à la vingtaine d’évènements parallèles. Le pays a également organisé sa journée au cours de laquelle il a partagé son expérience en matière de lutte contre les changements climatiques. Aussi, M. Bassière a relevé qu’il a pris part à la Conférence des ministres africains de l’Environnement (CMAE), le segment de haut niveau ministériel (CMAE) le 10 décembre au cours duquel il a livré la déclaration du chef de l’Etat.

Outre les négociations, la délégation burkinabè s’est évertuée, selon le ministre, à saisir des opportunités de financement de projets et programmes au profit du pays. C’est ainsi qu’en sa qualité de vice-président en exercice de la CMAE et du bureau de l’Assemblée des Nations unies pour l’Environnement au titre de la région Afrique, le ministre Bassière a eu des entretiens bilatéraux avec plusieurs personnalités, dont la secrétaire exécutive de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, Patricia Espinosa, la directrice des Fonds d’investissement pour le climat (CIF), Malfaldo Duarté.

« Nous avons obtenu des promesses d’accompagnement pour la mise en œuvre de la seconde phase du Programme d’investissement forestier (PIF), la réalisation d’écovillages, le renforcement de capacités des techniciens pour une meilleure mise en exécution des projets sur le climat… », a-t-il dévoilé. A cela, le conseiller technique, Mamadou Onadja a ajouté que le Burkina Faso est le seul pays francophone qui a été retenu pour la phase pilote du compact entre les pays développés et ceux les moins avancés pour l’initiative de ces derniers pour l’adaptation et la résilience aux changements climatiques à long terme. «Sans vouloir tomber dans l’autosatisfaction démesurée, j’estime que la participation de notre pays à la COP 25 a été bonne », a-t-il soutenu.

Toutefois, il a regretté que les négociations malgré une prolongation de deux jours n’aient pas permis de s’accorder sur les mécanismes du marché Carbonne. Les désaccords portent, à ses dires, sur le taux de la taxe à prélever sur le marché carbone pour financer des projets d’adaptation au changement climatique, le manque de transparence dans la gestion des certificats de réduction des émissions de gaz à effet de serre, le respect de l’intégrité environnementale… Pourquoi les négociations ont échoué ? A demandé un confrère. A cette question, l’expert Onadja a répondu que l’échec est dû au fait que les différentes parties ont voulu préserver leurs intérêts économiques au détriment de l’environnement mondial dont les voyants sont au rouge et nécessitent des actions urgentes. Mais l’espoir n’est pas encore perdu. «Les points non consensuels seront débattus en mai puis à la COP 26 », a annoncé Batio Bassière.

Eliane SOME

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