8e réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou : Responsabiliser les jeunes pour réduire les risques sexuels

La directrice de l’UCPO, Dr Fatoumata Haïdara : «Nous sommes à 87% de l’objectif de 2020, qui est d’ajouter 2,2 millions d’utilisatrices additionnelles de méthodes contraceptives modernes».

La 8e Réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou (RAPO) s’est tenue, du 3 au 5 décembre 2019, à Cotonou au Bénin. Les jeunes ont été placés au cœur de cette rencontre, pour promouvoir la Planification familiale (PF) dans les neuf pays membres, afin de capturer le dividende démographique.

La capitale béninoise a accueilli, du 3 au 5 décembre 2019, la 8e Réunion annuelle du partenariat de Ouagadougou (RAPO). Placée sous le thème : «Les jeunes, changement social et de comportement : nous en voulons plus», cette rencontre a regroupé plus de 400 participants des neuf pays membres du Partenariat de Ouagadougou (PO), les partenaires de mise en œuvre, ceux techniques et financiers. Ils ont évalué les progrès réalisés par chaque pays, identifié des stratégies innovantes pour mieux impliquer les jeunes dans les décisions et les politiques de Planification familiale (PF).

Ils ont enfin défini les priorités pour 2020, qui est la dernière année de la phase d’accélération pour l’atteinte de l’objectif commun de 2,2 millions de femmes additionnelles, utilisant une méthode moderne de contraception. Le ministre d’Etat chargé du plan et de développement du Bénin, Abdoulaye Bio Tchané, a souligné que la focalisation des réflexions sur les jeunes est importante, car ces derniers passent désormais au premier plan dans les secteurs de la santé, de l’éducation et en politique.

L’ambassadrice du Canada au Bénin, Carol Mc Queen, a annoncé un appui annuel de 700 millions de dollars pendant 10 ans, pour l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive. Cependant, la crise sécuritaire que traversent certains pays du PO, notamment le Burkina Faso, le Mali et le Niger, doit être prise en compte dans les activités futures, de l’avis du directeur de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS), Pr Stanley Okolo.

Le Burkina Faso se ‘’positionne bien’’ pour 2020

La secrétaire technique chargée de l’accélération de la transition démographique, Dr Ida Kagoné : «La gratuité des méthodes contraceptives n’est toujours pas effective au Burkina, parce qu’il n’y a pas de transmission de données concrètes».

La directrice de l’Unité de coordination du partenariat de Ouagadougou (UCPO), Dr Fatoumata Haïdara, a indiqué que l’impact global depuis le lancement du partenariat est énorme, avec 2,2 millions de grossesses non désirées évitées, 787 000 avortements à risque évités et 7 280 décès maternels évités.

Elle a souligné que le PO a permis à plus d’un million de femmes, d’accéder à la contraception entre 2016-2019, soit 87% des objectifs fixés en 2020. Et d’ajouter qu’en 2019, les neuf pays ont recruté environ 450 000 utilisateurs supplémentaires de contraception moderne, dépassant ainsi l’objectif de 443 000. «Cette année a été meilleure que jamais, car six pays, à savoir le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Sénégal ont dépassé leurs objectifs», s’est-elle réjouie.

La directrice doit tous ces acquis aux partenaires gouvernementaux et aux autres acteurs qui comprennent, selon elle, que la PF n’est pas simplement un outil d’amélioration de la santé, mais un outil permettant aux sociétés de changer.

La secrétaire technique, chargée de l’accélération de la transition démographique, Dr Ida Kagoné du Burkina Faso, a noté dans sa présentation, que le Taux de prévalence contraceptive moderne (TPCm) est passé de 22,5% en 2015 à 30,7% en 2018, avec des besoins non satisfaits de 23,3% au niveau des jeunes. Ce manque, à son avis, est une des causes de grossesses non désirées en milieu scolaire, avec environ 6 000 grossesses enregistrées en 2017-2018.

Malgré tout, Dr Kagoné est optimiste que le Burkina sera au rendez-vous de 2020, pour atteindre une prévalence de 32% indiqué dans le Plan national d’accélération de la PF (2017-2020).
Pour elle, cet espoir se fonde sur la Semaine nationale de la planification familiale (SNPF), qui permet en une semaine, d’atteindre plus de 52 000 nouvelles utilisatrices. Il y a également l’adoption du décret portant gratuité de la PF au profit des jeunes et adolescents.

Le représentant des jeunes, Romaric Ouitona, a souhaité que des décrets d’application des lois sur la SR/PF soient pris dans les pays du PO, pour favoriser et garantir un environnement social et juridique. C’est également l’une des recommandations de la 8e RAPO, en plus de la mobilisation des ressources pour le financement des plans d’action nationaux budgétisés et la disponibilité des contraceptifs dans tous les points de prestations de service.

 

Afsétou SAWADOGO
(De retour de Cotonou)

Laisser un commentaire