Alima Déborah Traoré/Diallo, première organisatrice du 8-Mars sous la Révolution : « Le Président Sankara galvanisait les femmes et les rendait plus confiantes »

Alima Déborah Traoré/Diallo, première organisatrice du 8-Mars sous la Révolution : « Thomas Sankara était intimement lié à sa conviction que les femmes burkinabè doivent prendre conscience de leur rôle ».

Directrice de la mobilisation et de l’organisation des femmes (DMOF) sous la Révolution, Alima Déborah Traoré/Diallo a eu la lourde responsabilité d’organiser la première édition du 8-Mars au pays des Hommes intègres en 1985. Cette tâche, elle l’a accomplie avec brio, soutenue par de nombreuses militantes venues des 4 coins du pays. Plusieurs décennies après, l’ex-Médiateur du Faso revient sur les enjeux de ce premier 8-Mars, les conditions de son organisation…mais, également, elle partage avec Sidwaya, sa vision, le rôle et la place de la femme dans toutes les sphères de la société burkinabè.

Sidwaya(S) : Vous avez été la première femme à organiser le

8-Mars sous la Révolution en 1985. Dites-nous dans quelles circonstances, cela est arrivé et que pouvons-nous retenir de cette rencontre?

Alima Déborah Traoré(A.D.T.) : Avec la Révolution d’aout 1983, sous la direction du Conseil national de la Révolution (CNR), un profond bouleversement est intervenu dans notre pays sur les plans politique, économique, social et culturel. La question de la Femme que je situe sur le plan social va prendre une importance particulière pour l’instance dirigeante (le CNR) et le Président Thomas Sankara en fera, dès le départ, un sujet constant de réflexions et d’actions. Ainsi, dès 1984 au lendemain du Discours d’orientation politique (DOP), afin de concrétiser la politique énoncée dans le DOP, une structure spécifique fut mise en place, chargée de la sensibilisation, la mobilisation et l’organisation des femmes sous l’appellation « Direction de la mobilisation et de l’organisation des femmes » dont l’acronyme DMOF avait une résonnance particulière.

Cette structure a été arrimée au Secrétariat général national des Comités de défense de la Révolution (SGN/CDR) et cela s’est révélé comme un grand avantage sur le plan organisationnel et politique. En effet, cela a permis à la DMOF d’avoir des répondantes au sein des différents bureaux CDR avec les responsables à la mobilisation féminine et les déléguées adjointes d’office membres desdits bureaux. Une telle conception organisationnelle garantissait d’ores et déjà la structuration de l’organisation féminine ainsi que sa présence politique sur le terrain. Il ne nous restait plus qu’à imaginer des activités de nature à intéresser la gent féminine aussi bien au niveau urbain que rural.

La DMOF très rapidement saura développer avec adresse un programme d’activités de sensibilisation et de formation autour de mots d’ordre concrets comme : la lutte contre la désertification mettant en œuvre la promotion des foyers 3 pierres améliorés afin de contribuer à la lutte contre la coupe abusive du bois, le respect de l’intégrité physique et morale de la jeune fille et de la femme avec la lutte contre toute violence faite aux femmes et aux jeunes filles, les violences physiques et morales, les mariages précoces, les mariages forcés, le refus de la scolarisation de la jeune fille, etc.

La structure s’engagera également dans une œuvre de réflexion tant sur les questions juridiques que politiques. Ce travail de réflexion fut particulièrement marqué par l’organisation d’une Semaine nationale de la femme du 1er au 8 mars 1985. Du fait de la volonté politique très affirmée du CNR et du SGN/CDR, les travaux de cette rencontre verront une grande mobilisation et une participation des femmes de toutes les provinces du pays (trente à l’époque) ainsi que de nombreuses femmes de l’administration publique comme privée.

S : Que pouvons-nous retenir de cette grande rencontre ?

A.D.T. : Organisées autour de plusieurs commissions, les femmes ont eu de profonds échanges et de fructueux débats démocratiques autour des thèmes suivants qui ont été ponctués et se sont conclus sur d’importantes résolutions et recommandations qui sont toujours d’actualité. Il s’agit de la situation juridique de la femme burkinabè : les discussions ont porté, entre autres, sur la suppression du dualisme dans la coexistence du droit coutumier et du droit moderne; l’instauration d’une liberté matrimoniale avec le consentement mutuel, libre et non vicié des 2 futurs époux, la suppression de la dot comme élément indispensable à la validité du mariage, la monogamie comme règle et la polygamie l’exception; l’institution du divorce par consentement mutuel, etc.

Je vous précise que le Code des personnes et de la famille qui régit jusqu’à ce jour les célébrations de mariages devant l’officier de l’état civil, les rapports au sein du couple sont le fruit des travaux de cette commission. La nécessité d’élaborer un Code pour une gestion harmonieuse des rapports au sein de la cellule familiale a été un grand défi et aujourd’hui, nous sommes toutes fières de l’impact de toutes les dispositions que nous avons proposées en 1985 et qui régissent la vie familiale burkinabè à travers notre actuel Code des personnes et de la famille.

La femme burkinabè et l’éducation : les débats ont été menés autour de la scolarisation des filles, de l’alphabétisation fonctionnelle et de l’éducation sexuelle, autour de l’excision dénoncée comme violence et atteinte à l’intégrité féminine, etc. L’intervention de la femme burkinabè dans le développement socio-économique, la question relative aux obstacles qui freinent sa santé parfaite, les accouchements rapprochés, l’insuffisance ou l’inexistence des structures sanitaires, etc., la femme dans l’agriculture et la femme dans les autres secteurs de la vie économique comme l’eau, l’autosuffisance alimentaire, les produits de la cueillette, l’artisanat, le petit commerce.

Une des grandes recommandations dans cette commission a été la nécessité pour les femmes de se regrouper pour une vaste transformation de nos produits locaux. Aujourd’hui en regardant dans nos alimentations la gamme des produits locaux transformés, j’éprouve une légitime fierté de voir les progrès accomplis par les femmes dans l’entreprenariat économique. Et je me dis que le meilleur reste à venir avec la modernisation et l’acquisition à grande échelle de leurs outils de travail, si l’Etat les appuie dans ce sens.

Il y a la participation de la femme à la lutte politique, les femmes ont été invitées à prendre conscience de leur rôle et de leur place dans la Révolution car elles ont tout à gagner dans ce processus révolutionnaire ,vu la place de choix qui leur a été accordée dans le Discours d’orientation politique du 2 octobre 1983. Cette commission a retenu entre autres recommandations, la création d’une organisation nationale des femmes.

A l’issue des travaux de restitution de cette grande rencontre et en présence du Président du Faso, Thomas Sankara et du gouvernement, j’ai proposé dans mon discours de clôture que la journée du 8 mars soit désormais une journée de réflexion, chômée et fériée sur toute l’étendue du territoire. Je puis vous dire que le 8 mars de l’année suivante, en 1986, les autorités nous ont accordé notre journée chômée et fériée sur toute l’étendue du territoire. Ainsi voici 37 ans (1986-2023) que cette disposition est observée comme fête légale au pays des Hommes intègres.

Je saisis cette opportunité que vous m’offrez de faire ces rappels historiques pour rendre hommage à toutes ces braves femmes députées qui ont dû monter au créneau (elles se reconnaitront) avec le ralliement de nombreux députés hommes de la 1re législature pour maintenir la journée du 8-Mars sur la liste des jours fériés au Burkina Faso. Il faut préciser que la journée du 8-Mars avait été placée en ce moment-là sur la liste des jours fériés à supprimer.

La DMOF a achevé sa course avec la création de l’Union des femmes du Burkina et la mise en place de ses structures de base depuis le village, le département jusqu’au niveau provincial. Le régime du Front populaire consacrera la mise en place du Comité exécutif de l’UFB à la suite d’une recommandation issue du 1er Séminaire national des femmes tenu à Kaya, du 5 au 8 mars 1988.

Sidwaya : Aviez-vous senti une volonté des autorités de vous accompagner dans ce début de combat pour le respect des droits des femmes ?

A.D.T. : Oui je l’affirme. Cette volonté a été manifeste dans la politique du CNR, d’abord dans son document d’orientation politique qu’est le DOP, ensuite dans les discours du PF chaque fois qu’il faisait ressortir les conditions incontournables pour un succès de la RDP. Dans la directive mettant en place les bureaux CDR, le CNR a retenu que l’adjoint au 1er délégué soit obligatoirement une femme en plus du poste de la responsable à la mobilisation féminine. La création même de notre structure spécifique qu’est la DMOF est également une belle illustration de cette volonté politique de susciter l’éveil des femmes et de les accompagner pour leur réelle participation au développement de notre pays. J’ai été aux commandes de la DMOF dès sa création et j’ai pu mesurer la concordance des propos et des actes des autorités de l’époque. Cette volonté politique était très affirmée et a donné un poids à tout ce que les femmes décidaient d’accomplir d’abord pour leur propre épanouissement, ensuite pour les activités de la Révolution.

S : Donc, le président Sankara n’a ménagé aucun effort pour tendre la main aux femmes?

A.D.T. : Je peux même dire qu’il était toujours fier de découvrir les prouesses des femmes dans des domaines jusque-là réservés aux hommes ! Il y a eu certes , des femmes appelées au gouvernement, dans la diplomatie et à d’autres postes non moins importants mais ce qui l’intéressait le plus c’était de lancer des défis en responsabilisant des femmes à des fonctions très spécifiques comme ministre du Budget, ministre des Sports,

hauts-commissaires, préfets, etc. Rappelons-nous des élégantes femmes de la Police nationale sur leurs motards escortant le PF Sankara au cours des cérémonies. A la deuxième année de la Révolution, le défilé du 11-Décembre a été placé sous le signe de la contribution des femmes au développement de notre pays. Alors imaginez tout l’engouement que cette confiance placée en la femme a pu susciter ! Tout le défilé au sol, je dis bien tout le défilé au sol a été placé sous la responsabilité des femmes.

C’est ainsi qu’elles étaient fières de conduire des troupes, de conduire des chars, des motards, etc. La diligence avec laquelle notre demande de nous accorder une journée chômée et fériée constitue également un acte politique très fort du CNR et de son Président pour consacrer une importance à la Journée internationale des droits de la femme, le 8 mars de chaque année ! Et retenez bien pour poursuivre la réflexion autour de la place, du rôle de la femme, de l’avancée de ses droits, des obstacles, etc.

S : Quelle était la vision du Président Thomas Sankara en initiant cette célébration et son degré d’adhésion au combat des femmes ?

A.D.T. : La vision du PF, Thomas Sankara, était intimement liée à sa conviction que les femmes burkinabè ont certes, leur place au sein de la RDP mais également elles doivent prendre conscience de leur rôle et trouver les voies et moyens de se libérer de la double exploitation dont elles sont l’objet. C’est pourquoi, fort de cette conviction, il n’a pas hésité un instant à manifester un grand intérêt à notre projet d’organiser des journées de réflexion autour du 8-Mars, Journée internationale des droits de la femme.

Le Président Sankara a non seulement adhéré à notre projet de nous retrouver pour réfléchir sur notre situation, notre place et notre rôle sous la RDP mais également il a trouvé en cette grande activité, l’opportunité de nous accompagner pour comprendre que notre vraie émancipation est celle qui va nous responsabiliser, qui va nous associer aux activités productives, aux différents combats auxquels est confronté notre peuple. Notre vraie émancipation est celle qui va forcer le respect et la considération de l’homme.

Alima Déborah Traoré (gauche) a porté la voix des femmes dans les instances nationales
et internationales.

Les travaux de notre rencontre ont créé un éveil certain dans la conscience des femmes sur la nécessité de conquérir elles-mêmes leurs droits en avançant elles-mêmes leurs revendications et en se mobilisant constamment pour les faire aboutir. Les différentes recommandations issues de nos travaux ont tellement réjoui le Président Sankara et son gouvernement qu’une mention spéciale fut faite en Conseil des ministres pour féliciter et encourager les femmes du Burkina pour la qualité des travaux et surtout l’excellente vision qui leur a permis de formuler et de soumettre de telles recommandations si pertinentes.

En cela, les autorités se sont engagées à poursuivre la création des conditions nécessaires pour permettre à la femme burkinabè de se réaliser pleinement et entièrement. C’est ainsi qu’au cours de ce même Conseil des ministres, le président du Faso va appuyer fortement notre participation en grand nombre à la 3e Conférence internationale sur les droits des femmes à Nairobi en 1985 sur la fin de la décennie (1975-1985). Quelque 2000 déléguées nationales venues de tous les continents adopteront au cours de cette conférence les stratégies prospectives pour le progrès des femmes à l’horizon 2000.

S : Et personnellement, vous pensez que le Président Sankara était un défenseur des droits de la femme ?

A.D.T. : Je pense jusqu’aujourd’hui qu’il était sincère dans ce qu’il disait. Nous avons senti sa sincérité et cette sincérité nous a galvanisées autour de chaque activité que nous menions. Dès l’instant que celui qui est à la tête de votre pays dit qu’il vous fait confiance, qu’il sait que vous pouvez déplacer des montagnes, vous finissez par y croire. C’est ce qui nous a amenées à mobiliser les femmes et toujours rattacher cette mobilisation aux enjeux de la Révolution. Nous n’avons pas fait une mobilisation festive. Nous avons fait une sensibilisation, une mobilisation toujours en rapport avec les préoccupations d’ordre national.

S : Que pensez-vous de la célébration du 8-Mars dans les années qui ont suivi ? L’esprit de départ est-il resté intact ?

A.D.T. : Le dernier 8-Mars sous la présidence du Président Sankara et sous la RDP a été celui de mars 1987. Sous le Front populaire, en mars 1988 sera organisé un séminaire national des femmes autour de la journée du 8-Mars pour faire le bilan des activités de la DMOF et dégager d’autres perspectives. Depuis 1988 fut institué chaque 8-Mars un forum des femmes tournant et j’ai eu l’honneur d’être retenue en 2010 comme l’une des panelistes par le ministre de la Promotion des femmes de l’époque.

A ce forum national des femmes, le cinquantenaire au féminin « pour jeter un regard rétrospectif sur leur parcours depuis l’indépendance jusqu’à nos jours », les participantes ont eu des échanges très fructueux sur les différentes étapes qui ont jalonné la vie politique de notre pays et ce fut une rencontre de bilan et de projection. Ceci pour vous rassurer que l’idée principale de mener un travail de réflexion et de bilan autour des grandes préoccupations des femmes est toujours présente. En effet, chaque 8-Mars, les activités de commémoration prévoient des rencontres pour réfléchir sur les conditions de vie des femmes, leurs droits, etc.

Mais ce que l’on peut certainement regretter, c’est le fait que les résolutions quand bien même elles étaient pertinentes, n’ont pas toujours connu un réel suivi sur le terrain avec des restitutions portées à la connaissance de la grande majorité des femmes regroupées au sein de leurs associations respectives. Ce sont des insuffisances qui découlent entre autres d’un état d’esprit très développé dans notre pays. C’est celui du refus de prendre en compte ce que les prédécesseurs ont fait de bon et de vouloir coûte que coûte « réinventer la roue ». Ce qui fait que l’on passe souvent à côté de nombreux acquis qui auraient pu permettre à la nouvelle équipe de poursuivre un travail cohérent et efficace. Et en matière de revendication des droits des femmes, nous avons toujours besoin de rappeler les acquis autour desquels il faut un programme d’information d’agitation et de propagande pour une large connaissance des droits obtenus, d’identifier les obstacles et de dégager des perspectives pour toujours aller de l’avant.

S : Aujourd’hui, d’aucun estiment que le 8-Mars a été détourné de son sens premier. Partagez-vous cet avis ?

A.D.T. : Je ne peux pas sous-estimer l’effort constant des différents ministères chargés de la promotion des droits de la femme dans leur travail en faveur de la femme burkinabè dans tous les secteurs d’activités. Ce qui pourrait être renforcé comme je vous l’ai dit , c’est le suivi dans la mise en œuvre des décisions issues de la commémoration de chaque 8-Mars et la capacité organisationnelle et financière à faire remonter fidèlement les préoccupations des femmes afin de les intégrer dans les programmes nationaux de développement avec des budgets conséquents.

S : Cette année, le gouvernement a décidé de sursoir à la production du pagne dans la célébration et de fêter sobrement. Quel est votre commentaire là-dessus ?

A.D.T : Nous sommes perpétuellement en deuil depuis un certain temps. On ne peut pas faire un mois sans entendre que quelque part nos enfants, nos frères, nos maris sont tués. Je ne sous-estime pas l’impact de l’uniforme sur les activités des coopératives de femmes. Il s’agit d’une belle opportunité permettant à de nombreuses femmes de développer leurs activités de tissage du Faso Danfani. L’impact économique est certain. Malheureusement, le contexte actuel ne permet pas de donner tout le sens à l’uniforme.

Je crois que le gouvernement a voulu rester dans une commémoration sobre, non festive pour respecter la douleur, le désarroi et la tristesse des femmes au regard du contexte d’insécurité, des pertes en vies humaines et l’atmosphère d’inquiétude générale perceptible au niveau des populations. Je comprends bien un tel sentiment qui est certainement l’expression d’un appel à commémorer nos disparus en ayant une pensée pieuse à leur endroit. Oui. Je crois que les femmes peuvent prendre sur elles de dire oui et de marquer leur accord pour une telle expression de deuil et d’affliction cette année. C’est aussi une manière de ramener le 8-Mars aux préoccupations des femmes qui sont toujours liées au contexte national.

Ce qui préoccupe tout burkinabè aujourd’hui , c’est la reconquête de notre territoire national par nos Forces de défense et de sécurité et nos VDP et nous devons constamment prendre des initiatives pour les y encourager car aujourd’hui, nous avons perdu une partie importante de notre territoire. Donc, je respecte la décision des autorités dans le but d’exprimer fortement ma grande compassion à mes sœurs déplacées, aux familles endeuillées et à tous ceux qui sont dans la maladie et dans la tourmente du fait de la guerre et de l’insécurité.

S : Le mouvement Célébrons le 8-Mars autrement dont vous êtes membre s’inscrit-il aussi dans cette logique ?

A.D.T. : Oui, tout à fait ! Notre action autour de la Journée internationale des droits des femmes s’inscrit parfaitement dans une telle logique de solidarité agissante. Le mouvement Célébrons le 8-Mars autrement a décidé cette année de s’investir dans la collecte des fonds auprès de toutes les femmes des villes et des campagnes, auprès des bonnes volontés conformément à l’appel à contribution lancé par le chef de l’Etat pour soutenir les efforts de défense et de sécurisation de notre territoire national. Nous considérons notre activité comme simplement une action patriotique pour exprimer notre attachement et notre amour pour notre cher pays.

S : Mais pensez-vous que les femmes adhèrent au mouvement Célébrons le 8-Mars autrement ?

A.D.T. : Comme toute œuvre humaine, notre mouvement est né et est en train de grandir, de se développer progressivement dans les chefs-lieux de région. Aujourd’hui, il a quatre ans d’existence. Il s’agit d’une œuvre de longue haleine et les femmes sont de plus en plus nombreuses à adhérer aux objectifs du mouvement au fur et à mesure qu’elles reçoivent l’information juste sur notre philosophie et sur les activités menées sur le terrain. Nous avons déjà procédé avec succès à la première collecte et à la distribution de dons de toute nature en 2020. Ensuite, nous avons assuré des formations diverses pour des activités génératrices de revenus au profit des populations déplacées.

Nos activités nous ont ainsi permis de voler au secours des personnes déplacées internes dans plusieurs localités avec des vivres de toute nature et avec des habits pour tous les genres et pour tous les âges. C’est l’occasion pour moi de remercier tous nos partenaires : les médias par exemple qui nous donnent une grande visibilité, tous ceux qui ont laissé parler leur cœur par différents gestes et l’OCADES notre fidèle partenaire qui assure l’acheminement de nos dons aux PDI à l’intérieur du pays. De plus en plus, nous faisons ainsi comprendre qu’autour de la date du 8 mars, nous devons consacrer cette journées à des réflexions et des actions relatives aux questions essentielles de notre pays.

C’est pour cette raison que nous avons opté cette année de soutenir largement l’effort de guerre en nous adressant à toutes les femmes des villes et des campagnes pour un sursaut national et en appelant toutes les personnes de bonne volonté à appuyer notre action. Puisse notre message être entendu et compris. Puissent les femmes des villes et des campagnes qui souffrent, être soutenues et puisse notre pays retrouver la paix et l’unité de ses filles et fils. Je voudrais enfin renouveler mes remerciements personnels et ceux de notre mouvement, à vous de la presse et des médias qui donnez écho à nos frêles voix pour nous permettre d’atteindre le maximum de personnes à l’intérieur comme à l’extérieur de notre pays.

Abdel Aziz NABALOUM

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