Angel Losada, représentant spécial de l’UE pour l’Afrique: « La sécurité du Sahel est celle de l’Europe »

Le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, a reçu en audience, le mardi 15 juin 2021, le représentant spécial de l’Union européenne pour l’Afrique, Angel Losada, le secrétaire exécutif du G5 Sahel, Maman Sambo Sidikou et l’administrateur du groupe de la Banque mondiale pour l’Afrique, Alphonse Kouagou.

En fin de mission comme représentant spécial de l’Union européenne (UE) pour l’Afrique, Angel Losada était dans les locaux de la présidence du Faso, le mardi 15 juin 2021, pour traduire sa reconnaissance au chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, pour l’appui dont il a bénéficié durant les six années de son mandat. A cette occasion, il a exprimé ses « profonds » remerciements au président du Faso pour avoir été décoré de la médaille de l’Ordre de l’Etalon. Par ailleurs, la rencontre a servi de cadre pour le diplomate européen d’échanger avec le Président Kaboré sur des questions d’ordre national et régional. Sur le plan national, c’est essentiellement la réconciliation nationale qui a été évoquée au cours de cette entrevue.

« La réconciliation nationale est très importante et fait partie de ce que l’UE attend de ce pays, c’est-à-dire la lutte contre l’impunité, les mauvaises actions, etc. », a-t-il déclaré. Au niveau régional, la contribution du Burkina Faso à la Force conjointe du G5 Sahel a été débattue par les deux personnalités. « Le président m’a fait part de ses opinions sur la structure du G5 Sahel, son évolution et le rôle sans doute important que le Burkina a joué, joue et continuera de jouer au sein de cette structure dans une conjoncture qui est actuellement difficile avec les évènements du Mali et du Tchad. Le gouvernement burkinabè a dit être prêt à assurer toutes les fonctions qui peuvent lui être attribuées », a-t-il apprécié. Pour lui, il est important de travailler au retour de la paix, car la sécurité du Sahel est celle de l’Europe. C’est pourquoi, il a indiqué que contrairement à la recomposition annoncée par la France, l’UE va maintenir ses missions dans l’espace.
« C’est vrai que la réunion de la coalition pour le Sahel, prévue le 24 juin, a été repoussée mais cela ne veut pas dire qu’elle est ajournée. La coalition se maintient »,
a clamé M. Losada.

Un partenariat stratégique

Angel Losada a noté par ailleurs que l’UE est engagée dans un partenariat stratégique dans lequel le Burkina joue un rôle essentiel. « Le général-chef de la mission de formation de l’UE au Mali était au Burkina Faso pour faire la formation. L’UE va continuer dans cette mission de formation. Il va appuyer le Mali, le Niger, le Tchad, la Mauritanie et sans doute le Burkina Faso qui a accepté cette formation régionale », a-t-il indiqué. Il a aussi été question de sécurité au cours d’une audience que le président du Faso a accordée au Secrétaire exécutif du G5 Sahel, Maman Sambo Sidikou, en cette matinée du 15 juin. Entre les deux personnalités, il a surtout été question de la problématique du financement de la Force conjointe du G5 Sahel.

A ce propos, M. Sidikou a indiqué qu’il y a eu des échanges au niveau des Nations unies sur le sujet mais qu’il n’y a pas eu d’entente parfaite sur la question. « Les Américains, qui sont les principaux fournisseurs de soutien aux questions de paix et de sécurité dans le monde, n’ont pas encore accepté les formules que nous proposons », a-t-il déploré. Toutefois, il a noté que le plaidoyer va se poursuivre afin de les amener à prendre conscience de la fragilité de l’Afrique et de la nécessité de l’accompagner pour faire face à cette situation.

« Nous allons trouver la meilleure formule pour que des financements conséquents et pérennes soient mis à la disposition de la Force conjointe du G5 Sahel », a-t-il soutenu. Egalement en fin de mission, il a traduit sa reconnaissance au président du Faso pour le soutien dont il a bénéficié durant les trois années et demie passées à la tête de l’organisation. « Il a été mon président et sous son leadership en 2019, la Force conjointe est montée en puissance. Il a fourni des efforts pour s’assurer que la Force a les équipements et les moyens requis pour faire face à la situation », a-t-il apprécié.

S’unir pour faire face à la menace

En outre, Sambo Sidikou a sollicité le même appui pour les nouvelles fonctions qu’il devra assumer en tant que Haut représentant du président de la Commission de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel.
En plus de la sécurité, il a été question de finances, le jeudi 15 juin à Kosyam avec l’administrateur du groupe de la Banque mondiale (BM) pour l’Afrique, Alphonse Ibi Kouagou. Ce dernier, en tant que membre du conseil de la BM, a dit être venu consulter les autorités burkinabè et s’imprégner des réalités du pays afin de faire le plaidoyer nécessaire pour l’octroi de plus de financements pour le développement.
Pour lui, la contribution du président du Faso à ce plaidoyer serait un atout pour l’atteinte des objectifs de financements pour le Burkina Faso au titre de la prochaine année fiscale de la Banque qui commence le 1er juillet prochain.

Nadège YAMEOGO

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