Arrivée au pouvoir du MPSR : Des Kayalais en liesse

Des milliers de manifestants en direction du péage pour accueillir le bataillon de la première région militaire.

Au lendemain de l’annonce de la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) dirigé par le Lieutenant-Colonel, Paul Henri Sandaogo Damiba, des Kayalais ont pris d’assaut, dans cette matinée du 25 janvier 2022, le rond-point Naaba Oubri, sis au grand marché de Kaya, pour manifester leur joie.

Des milliers de manifestants, composés majoritairement de jeunes, ont pris d’assaut le rond-point de Naaba Oubri, sis au grand marché de Kaya, dans la matinée du 25 janvier 2022, pour exprimer leur soutien au Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). Munis de drapeau national, fanfares, banderoles rouges, vuvuzelas et sifflets, ils ont, régulièrement, scandé des slogans de joie et entonné l’hymne national. Sur certains pancartes l’on peut lire, entre autres, ces écriteaux : «Quand le peuple se met debout, l’impérialisme tremble» et «Soutien indéfectible à nos FDS». A les écouter, le rond-point Naaba Oubri est le lieu de rassemblement pour aller accueillir le bataillon de la première région militaire ayant participé au renversement du régime Kaboré.

Le président du CCJK, Issaka Sawadogo : «Notre espoir repose sur l’armée».

Cependant, avant ce départ, les leaders des manifestants ont lu leur message de soutien au MPSR avant de mettre le cap sur le péage de la sortie Sud de la ville. Lu par le président du Conseil communal de la jeunesse de Kaya (CCJK), Issaka Sawadogo, la substance du message traduit la reconnaissance de la population du Centre-Nord au MPSR pour avoir pris la décision d’assumer ses responsabilités devant l’histoire et la communauté nationale et internationale, suite à l’incapacité du régime Kaboré à faire face à la crise sécuritaire au Burkina Faso. «Nous sommes avec l’armée, parce que notre région a tant souffert de terrorisme. Nous avons le record des PDI au Burkina Faso. Depuis hier, nous pouvons maintenant dormir tranquille. Lors de nos marches-meeting, nous avons été intimidés et menacés. Mais nous avons gardé espoir et le sauveur est enfin arrivé», a-t-il déclaré.

De ce fait, leur souhait le plus ardent est le retour rapide de la paix afin que les PDI puissent regagner leurs localités d’origine. «Nous prions Dieu que personne ne dorme plus au stade régional du Centre-Nord et que le commerce et l’éducation reprennent leur cours dans la bande nord du Sanmatenga. Nous prions aussi pour que le Burkina Faso retrouve sa souveraineté et son intégrité», a espéré Issaka Sawadogo.

Accueil triomphal

La route nationale n°3 a été envahie par des milliers de manifestants en joie.

A les écouter, les manifestants disent avoir reposé leur espoir sur le MPSR. C’est pourquoi, ils l’ont invité à privilégier l’intérêt supérieur de la Nation au détriment de celui d’une institution ou d’un pays quelconque. «Durant les 7 ans de souffrance, la CEDEAO ou l’UE ne nous ont pas prêté main-forte. L’armée doit savoir que notre espoir repose sur elle. Et, nous la soutiendrons jusqu’à ce que le pays retrouve la paix», a rassuré le président du CCJK.

L’enseignante Appoline Ouédroago a souhaité la réouverture des écoles dans les villages.

Parmi les « crieurs de joie », figurent les femmes et activistes qui ne se sont pas faites conter la manifestation. «Nous sommes sorties ce matin pour dire à l’armée que leur acte nous va droit au cœur. Mon souhait est que la paix revienne pour que les écoles puissent ouvrir leurs portes», a espéré l’enseignante Apolline Ouédraogo.

Et l’activiste Boukarie Ouédraogo alias «Frère Boukao d’Afrique» de renchérir : «Aujourd’hui, nous sommes très contents. Et, nous voulons faire savoir à toutes les forces de l’ordre que nous sommes derrières elles. Nos marches organisées n’étaient pas contre quelqu’un mais plutôt pour la liberté. Les vrais ennemis du Burkina Faso sont les Burkinabè qui travaillent pour le compte de la France et non la France elle-même». Après avoir livré leur message de soutien à l’armée, les manifestants se sont déportés au péage de la sortie Sud de la ville dans le but d’accueillir le bataillon de la première région militaire ayant participé au renversement du régime Kaboré.

Pour l’activiste Boukarie Ouédraogo alias «Frère Boukao d’Afrique», les ennemis du Burkina Faso sont les compatriotes qui travaillent pour le compte de la France.

Là, ce sont des milliers de personnes qui attendaient impatiemment le cargo militaire. «Nous avons appris que nos militaires en mission de sauvetage de notre patrie rentrent ce matin. Nous leur préparons un accueil triomphal», nous a confié un manifestant dans la foule. Malgré la foule immense, la circulation est restée ouverte aux passagers  qui, à leur tour, ont galvanisé les manifestants. Aux dernières nouvelles et selon des sources concordantes une mission officielle de militaire ne serait pas en route pour Kaya. Et à l’heure où nous quittons les lieux de la manifestation (13h27mn), les manifestants libéraient les lieux.

Emil Abdoul Razak SEGDA

Segda9emil@gmail.com

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