Assemblée générale au CHU de Bogodogo : Le DG et le personnel sans langue de bois

Le personnel s’est mobilisé pour la circonstance.

Le Centre hospitalier universitaire de Bogodogo (CHU-B) a tenu sa première assemblée générale de l’année, le vendredi 18 mars 2022, au sein de l’établissement. Au cours de cette rencontre, les participants ont échangé sur la vie de l’hôpital et dresser le bilan de leurs actions.

Cadre de partage et d’interaction entre la direction générale et les travailleurs, la première Assemblée générale (AG) du personnel du Centre hospitalier universitaire de Bogodogo (CHU-B) a eu lieu, le vendredi 18 mars 2022, au sein de l’établissement. Le Directeur général (DG), Seydou Nombré, a indiqué que l’objectif était d’échanger avec les agents sur la vie de l’établissement.

Il a en outre reconnu qu’il était un devoir pour lui de leur donner des informations sur les projets en cours, l’organisation du travail ainsi que les difficultés rencontrées. En s’appesantissant sur les principaux indicateurs, il a rassuré le personnel de son engagement à faire de cet hôpital moderne un modèle en matière de soins de qualité au Burkina Faso. Concernant la consultation, il a laissé entendre que le nombre a connu un boom. De 25 032 consultants en 2019, leur nombre est passé à 40 151 en 2020 avant de s’établir à 46 530 en 2021. De même, a-t-il souligné, le taux d’occupation des lits a augmenté.

Avec 37,06% en 2019 et 58,83% en 2020, il est monté à 65,26% en 2021. En clair, a précisé M. Nombré, environ 33% des lits sont restés inoccupés. Pendant ce temps, a-t-il mentionné, des malades couchés à même le sol sont enregistrés au service des urgences. « Il nous faut un manuel de gestion des lits », a fait savoir le DG. Par ailleurs, Seydou Nombré a affirmé que le nombre d’interventions chirurgicales autres que les césariennes a chuté. Ainsi, a-t-il expliqué, de 3 247 en 2019, il est passé à 2 306 en 2020 puis à 1 277 en 2021.

Pour ce qui est du nombre de césariennes, l’on a enregistré une légère baisse en 2021 avec 2 412 cas contre 2 702 en 2020. M. Nombré a également fait cas du taux de mortalité intra-hospitalière qui est de 6,49% en 2021 contre respectivement 6,67% et 6,46% en 2019 et 2020. Le DG a assuré qu’il compte travailler de manière à mieux maîtriser le nombre de décès. Il s’est dit convaincu que malgré son jeune âge, le CHU-B constitue aujourd’hui un acteur majeur dans l’offre de soins au Burkina Faso grâce aux efforts des travailleurs.

« Je vous félicite pour votre ardeur au travail, votre dévouement et votre efficacité qui ont contribué à la santé et au bien-être de la population », a lancé Seydou Nombré, à ses agents. Pour ce faire, il les a exhortés à plus d’abnégation au travail et surtout au travail bienfait afin de mériter la confiance de la population. La gratuité des soins en faveur des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans, s’est invitée dans les échanges. En effet, le CHU-B a comptabilisé 18 405 enfants et 40 566 femmes qui ont été pris en charge. Ainsi, 34 144 actes ont généré plus de 1,094 milliard FCFA de recettes. En 2021, les recettes totales de l’hôpital se sont élevées à 2 597 284 581 FCFA.

Résolution rapide des problèmes

A écouter le DG, le recouvrement a dépassé les prévisions. Cependant, l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Seydou Nombré a déploré le poids des gratuités sur les recettes, notamment les déperditions qui se chiffrent à plus de 250 millions FCFA. A son avis, cela est dû, entre autres, au mauvais archivage, aux pertes de fiches, au mauvais remplissage des fiches. Des difficultés et pas des moindres sont signalées çà et là.

Il a évoqué les désagréments causés par les travaux de construction, le problème d’assainissement dans certaines salles, le manque de centrale de production d’oxygène qui les oblige à s’approvisionner auprès de prestataires privés, l’insuffisance des ressources humaines. Le sous-équipement de cet établissement sanitaire constitue aussi une préoccupation, a estimé Seydou Nombré. Les participants ont plaidé pour la résolution rapide de certains problèmes comme les coupures d’eau, l’assainissement. Ils ont également souhaité une bonne planification des stages afin d’éviter les grèves à répétition des étudiants au sein de l’établissement.

A ce sujet, Seydou Nombré a fait savoir que le problème se trouve au niveau de l’Université Jospeh-Ki-Zerbo. Pour lui, les ressources financières octroyées à l’hôpital ne suffisent pas à payer tous les stagiaires. « Nous avons reçu 52 millions FCFA alors que nous avons payé plus de 100 millions FCFA aux stagiaires », s’est-il justifié. En termes de perspectives, le CHU-B compte renforcer ses missions en signant des conventions avec les écoles de formation, les mutuelles de santé, les centres de recherches, le jumelage avec au moins un hôpital partenaire.

Il compte également poursuivre le processus d’informatisation des services et la résolution des problèmes de maintenance, la pérennisation de l’eau à travers la construction de forage et de château d’eau, l’installation de caméras de surveillance respectant l’intimité de tous, l’adoption d’une charte de gestion des lits et une relecture de l’organigramme de l’hôpital. Le nouveau chef du personnel, Landry Kaboré, a plaidé pour une prise en charge appropriée des agents de l’hôpital en cas de maladie. De son constat, le traitement réservé aux agents malades laisse très souvent à désirer.

Profitant de l’occasion, la cellule sociale du CHU-B a présenté le bilan moral et financier de ses activités. Au cours de l’année 2021, ce sont 20 mariages, 33 décès, 74 naissances qui ont été enregistrés. La somme dépensée s’élève au total à 19 607 000 FCFA. Malgré tout, la caisse contient toujours plus de 25 millions FCFA. Le président de cette cellule, Dr Dominique Zoundi et son trésorier, Clément Thiombiano, ont dit travailler d’arrache-pied en vue de transformer la cellule sociale en une mutuelle de santé.

Ouamtinga Michel ILBOUDO

omichel20@gmail.com

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