Association des réfugiés résidant au Burkina Faso : « Nous demandons aux autorités de nous venir en aide », clame le président

Le président de l’ARBF, Jacques Nsiensie : « Ce n’est pas facile d’avoir du travail pour un refugié ».

L’Association des réfugiés résidant au Burkina Faso (ARBF) a observé une « grève pacifique », le mercredi 22 janvier 2020 à Ouagadougou en vue d’attirer l’attention de l’opinion publique nationale et internationale sur leurs conditions de vie.

Les réfugiés urbains vivant au Burkina Faso disent broyer du noir. Ils reprochent à la représentation du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Burkina Faso (UNHCR) de les avoir abandonnés. C’est dans ce sens que l’Association des réfugiés résidant au Burkina Faso (ARBF) a mené une « grève pacifique », le mercredi 22 janvier 2020 à Ouagadougou. Selon le président de l’ARBF, Jacques Nsiensie, les émigrants dorment à ciel ouvert depuis sept mois devant la représentation du UNHCR au pays des Hommes intègres.

Il a ajouté que lui et ses camarades infortunés vivent sous des tentes avec des femmes et des enfants. A l’écouter, ils sont exposés à la pluie, au soleil, à la poussière et la fraîcheur. « Nous n’avons pas d’eau, ni accès aux toilettes », a-t-il poursuivi. « La police nous a interpellés pour occupation de la voie publique sans autorisation. Mais, nous ne pouvons pas partir, car nous n’avons pas de moyens financiers pour louer des maisons », a-t-il expliqué. M. Nsiensie a déclaré que le Burkina Faso a ratifié les conventions des Nations unies relatives au rapatriement et à l’intégration volontaire.

Il a laissé entendre que les expatriés rencontrent toujours des difficultés pour s’intégrer ou pour se réinstaller dans un autre pays. Pour lui, un budget est voté chaque année pour la prise en charge des réfugiés. Par ailleurs, il a fait savoir qu’il y a des détournements de fonds. Car, il a déploré que les réfugiés n’ont rien alors qu’une aide leur est attribuée, en fonction de leur nombre dans un pays. « Nous prenons les cartes de réfugiés et le UNHCR nous recommande d’aller nous débrouiller. Ce n’est pas facile d’avoir du travail pour un refugié », a-t-il regretté.

Le président de l’association a indiqué qu’il y a des migrants venus de la République démocratique du Congo, du Congo Brazzaville, du Togo, de la Centre-Afrique, du Burundi, de la Côte d’Ivoire, du Tchad. Pourquoi, les réfugiés ne se dirigent pas vers les différentes ambassades pour exprimer leurs besoins ? A cette interrogation, le président a répondu qu’à chaque fois qu’une initiative est entreprise dans ce sens, ils sont renvoyés au Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés. De son avis, cela relève de la responsabilité du UNHCR.

« Nous avons obtenu des entretiens avec le UNHCR et le ministère burkinabè des Affaires étrangères pour exposer nos problèmes, mais sans suite », a indiqué le président. Selon un réfugié centrafricain, Ruth Mbetissinga, elle a fui la guerre avec son enfant pour venir s’installer au pays des Hommes intègres. « J’ai cherché du travail en vain. Les femmes sont obligées de se prostituer pour survivre », a-t-elle confié. Elle a remercié la population burkinabé pour ses multiples soutiens. « Nous obtenons de l’argent, des vivres, des vêtements, de l’eau de la part des citoyens », a-t-elle précisé.

A. CONGO

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