Au coin du Palais: » C’est au moment où je voulais prendre le mur que le gardien a attrapé mes pieds « 

 « Le DG m’a dit qu’on allait faire affaire »

P.B.  ancien-comptable et O.I., ex-DG du FAFPA ont comparu ce lundi 6 novembre 2016 au Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou, pour détournement  de deniers publics portant sur la somme de 99 millions 980 mille F CFA. Les faits remontent à septembre 2016 où la somme a été soustraite du compte du FAFPA par des procédures frauduleuses d’ordre de virement. A la barre, l’ancien comptable de l’institution a plaidé coupable et a indiqué avoir mené ces opérations frauduleuses sur instruction de son DG, O.I. « Lorsque mon DG a pris service, un jour il m’a appelé pour me dire qu’on allait faire affaire.
Je lui ai dit que c’est possible et que j’avais un cabinet », a indiqué P.B. C’est ainsi, à l’entendre, qu’une première affaire de contrat fictif a été montée sur instruction de son patron sur la base de données d’anciens dossiers. Et comme la lettre d’ordre de virement devait être co-signée par le DG et le DFC, qui n’était pas dans le coup, il fallait tout faire pour contourner ce dernier. Ainsi, P.B. conçoit une lettre d’ordre de virement, où il reproduit les photocopies des signatures du DG et du DFC, se débrouille pour avoir les différents cachés et le tour est joué. Ce premier dossier fictif a permis de virer du compte du FAFPA, domicilié au Trésor public, la somme de plus 49 millions de F CFA. Comme l’appétit vient en mangeant, P.B. monte encore un autre dossier fictif, sur instruction de son DG, selon ses dires à la barre, qui a permis de virer encore 49 millions F CFA.
C’est à la troisième tentative que le pot-au-rose a été découvert parce que, pour cette fois-ci, la signature du DG était originale et celle du DFC, une photocopiée. Depuis lors, a indiqué P.B., le DG lui a dit de reconnaitre les faits parce qu’il allait être protégé. Il a précisé que lui et le DG se sont partagés chacun 49 millions de F CFA. Appelé à la barre, l’ancien DG, O.I. n’a pas reconnu les faits et a affirmé que le comptable a agi seul et pour son propre compte.  Se sentant lâché et trahi par celui qu’il appelle son complice, P.B., remet au tribunal un enregistrement sonore où il échangeait  avec le DG sur  cette affaire et l’usage de l’argent détourné. Les différentes parties ont alors demandé le renvoi du dossier pour une prise en compte de tous les éléments.

24 mois de prison ferme pour un marabout receleur

S.I., 40 ans, marabout de profession et repris de justice a comparu à la barre pour recel d’effets d’habillement composés de 40 pantalons Jeans et de 60 chemises, fruit d’un braquage dans un domicile. En effet, S.I. a été pris en flagrant délit en train de vendre des habits, un butin du braquage. A la barre, le présumé receleur a laissé entendre que c’est un ami qui lui a confié ces habits à vendre parce qu’il s’apprêtait urgemment à rejoindre un site d’orpaillage. Il a dit avoir vendu, dans un premier temps,  huit habits à 12 500 F CFA dont 5 000 F CFA lui revenaient de droit. C’est quand il est sorti  pour vendre pour la deuxième fois que la gendarmerie l’a appréhendé. Interrogé sur les raisons pour lesquelles, lui, un marabout s’est transformé en vendeur d’habits, S.I. a répété que c’est parce que son ami lui a dit qu’il était commerçant d’effets d’habillement et qu’il voulait aller sur un site d’orpaillage. Pour lui, il voulait juste rendre un service à un ami. Le procureur a requis une peine d’emprisonnement  ferme de 24 mois et une amende de 300 000 F CFA comme dommage. Le tribunal a suivi le procureur dans ses réquisitions en appliquant cette peine.

 « C’est au moment où je voulais prendre le mur que le gardien a attrapé mes pieds »

D.S., 22 ans et sans domicile a comparu à la barre pour vol de verres et d’un thermos appartenant à la Coopération allemande. A la barre, D.S. a reconnu les faits et a indiqué qu’il était de passage et a trouvé que la porte de la cours était ouverte, le gardien absent. C’est ainsi qu’il est entré dans la cour, s’est introduit dans la maison pour prendre les verres et le thermos en question. « C’est au moment où je voulais prendre le mur que le gardien a attrapé mes pieds, a crié au voleur et le voisinage est venu et ils m’ont bastonné. Et cela n’a pas suffi, ils ont  fait appel à la brigade anti-terrorisme qui est venu avec tout une compagnie pour m’appréhender comme si j’étais un terroriste », a indiqué D.S. Mais pour le ministère public, il s’est introduit dans la cour avec un couteau, a agressé gravement le gardien avant d’opérer. Au regard de son passé de « délinquant dangereux », un bon contingent a été mobilisé pour l’arrêter. Le procureur a requis la peine de 36 mois de prison ferme pour D.S. pour lui permettre d’aller réfléchir  sur son sort. Le tribunal l’a condamné à 18 mois de prison ferme.

Il écope de 12 mois de prison ferme pour 30g d’or volés

K.B. a comparu à l’audience  au Tribunal de grande instance de Ouagadougou pour vol de 30g d’or et la somme de 600 000 F CFA appartenant à son ami S.B. Les faits se sont produits sur un site d’orpaillage en province où K.B. a profité de l’inattention de S.B. pour soustraire frauduleusement ses biens et prendre la poudre des escampettes. Interpellé, il a reconnu les faits à la barre et a indiqué avoir vendu une partie de l’or à 60 000 F CFA  où il a prélevé ses frais de transport retour à Ouagadougou. Il a ajouté devant le tribunal que le reste de cet argent et l’or non vendu ont été mis dans son sac de voyage qu’il a perdu malheureusement au cours du trajet. Le parquet a requis une peine d’emprisonnement de 12 mois ferme et une amende de 600 000 F CFA comme dommage. Le tribunal  a suivi le parquet dans sa réquisition.
 Lassané Osée OUEDRAOGO

Laisser un commentaire