Banque mondiale : Une revue conjointe pour plus d’impacts sur terrain

Le gouvernement burkinabè et le Groupe de la Banque mondiale ont tenu une revue conjointe de la performance du portefeuille des projets et programmes financés par cette institution, le mardi 2 mars 2021, à Ouagadougou.

  Le Groupe de la Banque mondiale et le gouvernement du Burkina Faso veulent trouver des alternatives aux contreperformances des projets de développement dans un contexte national marqué par l’insécurité et la pandémie de la COVID-19. A cet effet, les deux parties ont organisé une revue conjointe de la performance du portefeuille des projets et programmes financés par cette institution, le mardi 2 mars 2021, à Ouagadougou, sous le thème : « Quels outils et instruments pour l’amélioration de la performance du portefeuille des projets et programmes de la Banque mondiale au Burkina Faso dans un contexte sécuritaire et sanitaire difficile  ».

Pour le ministre de l’Economie, des Finances et du Développement, Lassané Kaboré, cette revue va permettre de faire le point sur les difficultés d’exécution des projets et programmes, d’examiner les flexibilités offertes par les parties en matière de passation des marchés dans un contexte d’urgence et d’imaginer des mécanismes efficaces de suivi-évaluation afin d’optimiser l’impact des projets.

Si en 2019, le Burkina Faso a réalisé un taux de décaissement des ressources de la Banque mondiale de 35%, qui était très louable dans la sous-région, en 2020, le pays est retombé à 20% de décaissement, soit une perte de performance de 15 points.  « Notre objectif in fine est de trouver les voies et moyens pour l’absorption des ressources que la Banque mondiale met à notre disposition et qui doivent être utilisées au profit des populations », a souligné le ministre Kaboré.

Agir vite et bien

Au regard des conséquences négatives de la COVID-19 sur la santé, l’économie et la sécurité alimentaire, il faut agir vite et bien pour répondre à la fois aux besoins les plus urgents de la population et créer les conditions d’une relance économique inclusive pour un développement durable, a insisté la représentante résidente de la Banque mondiale au Burkina Faso, Maimouna Mbow Fam.

« Nous allons réfléchir avec les ministres présents à comment maximiser l’impact sur le terrain et inverser la spirale de violences et d’insécurité en apportant des solutions de développement, en allant plus vite dans la façon d’exécuter les projets, de simplifier les procédures de passation de marché, et en étant très agile sur la conception des projets afin de  pouvoir nous replier très rapidement dans les zones où les conditions sécuritaires sont réunies pour engranger des résultats tangibles », a-t-elle précisé.  L’exigence de maintenir haut le curseur de la performance s’avère incontournable si le Burkina Faso veut capter davantage les opportunités de flux importants de ressources qui se présentent à lui.

Des ressources additionnelles à capter

En effet, depuis décembre 2020, le Burkina Faso est éligible aux ressources additionnelles de prévention et de résilience destinées à accélérer la mise en œuvre des projets au bénéfice des zones et des populations les plus vulnérables avec une augmentation de 70% de l’enveloppe allouée au pays, a fait savoir Maimouna Mbow Fam.  « Le portefeuille des opérations a pratiquement doublé en trois ans. Les engagements nets sont ainsi passés de 1,7 milliard de dollars américains en 2018 à 3, 53 milliards de dollars américains à fin janvier 2021 », a-t-elle ajouté.

Si son institution est satisfaite des efforts accomplis et des résultats déjà engrangés, Mme Fam appelle à faire plus et mieux et à « se départir des processus redondants et de la bureaucratie et à s’orienter résolument vers la performance pour un meilleur impact de développement au profit des populations ».

Le portefeuille du Groupe de la Banque mondiale compte, à ce jour, une trentaine de projets actifs dans les secteurs de la gouvernance, de l’agriculture, de l’eau, de la santé, de la nutrition, de l’énergie, de l’éducation, de la protection sociale, de l’environnement, etc.

Le Cadre de Partenariat-Pays, selon le ministre en charge des finances, va permettre à la Banque mondiale d’injecter dans l’économie burkinabè plus de 2,2 milliards de dollars.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

Laisser un commentaire