Bonne gouvernance : le REN-LAC interpelle les candidats aux élections

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a animé une conférence de presse, le jeudi 19 novembre 2020, à Ouagadougou. L’objectif est d’interpeller les candidats aux élections couplées du 22 novembre prochain sur la nécessité d’être des vecteurs d’une gouvernance vertueuse au Burkina Faso.

La qualité du cadre institutionnel et juridique à elle seule ne suffit pour endiguer la corruption au Burkina Faso si les acteurs politiques à la tête des institutions et des administrations publiques ne jouent pas pleinement leur partition. Partant de ce constat, le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) a interpellé, au cours d’une conférence de presse, le jeudi 19 novembre 2020, à Ouagadougou, les hommes politiques engagés dans la conquête du pouvoir d’Etat le 22 novembre prochain sur leur responsabilité dans la promotion de la bonne gouvernance durant les cinq prochaines années.

« L’objectif de cette conférence de presse est d’interpeller les acteurs politiques, au pouvoir ou qui aspirent au pouvoir, sur la nécessité d’une gouvernance vertueuse au Burkina Faso. Car nous constatons que toutes les promesses faites durant la campagne ne se fondent pas sur un diagnostic clair du phénomène de la corruption », a indiqué le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo. Selon cette organisation de lutte contre la corruption, les questions de transparence dans l’accès à l’emploi public, de dossiers de crimes économiques pendants en justice, d’impunité dont bénéficient les grands commis de l’Etat, de lenteurs administratives, de réforme du secteur minier, ne trouvent pas de réponses concrètes dans les différents programmes politiques proposés par les 13 candidats à l’élection présidentielle. « Pendant que nos hommes politiques battent campagne pour se faire élire ou réélire, plusieurs dossiers de corruption et de crimes économiques sont pendants devant les juridictions. Il s’agit entre autres des affaires de charbon fin, Jean-Claude Bouda, Ousmane Guiro, Toécin Yaar, les dossiers des anciens membres du gouvernement et anciens maires sous Blaise Compaoré, etc. dans lesquels le REN-LAC est engagé pour la lumière et la justice », a déploré M. Nacanabo.

Le REN-LAC a notamment dénoncé le manque de transparence dans le recrutement de la fonction publique, les irrégularités dans le recrutement de cette année des attachés de recherche et des enseignants-chercheurs dans les établissements publics d’enseignement supérieur ou de recherche ; sans oublier les recrutements dits spéciaux ou recrutements sur mesures nouvelles qui concurrencent désormais les recrutements par concours directs. Les conférenciers du jour ont invité les acteurs politiques à redonner à la politique son sens noble. « Les comportements des acteurs politiques tendent aujourd’hui à accréditer l’idée selon laquelle, s’engager en politique, c’est aller à la recherche de l’argent et des avantages », a déploré le secrétaire exécutif du REN-LAC.

Mahamadi SEBOGO
Windmad76@gmail.com

 

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