CEDEAO : Des acteurs mûrissent la vision post 2020

Le SGR du Centre-Est, Abdoulaye Bassinga(extrême gauche) a soutenu que le défi majeur dans l’espace CEDEAO demeure le changement des mentalités.

A un an de l’échéance de la vision 2020, adoptée par la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en juin 2007, des consultations sont en cours en vue de l’élaboration de la vision post 2020. A cet effet, les acteurs impliqués dans lesdites consultations se sont retrouvés en atelier, les 30 et 31 janvier 2020, à Tenkodogo.

La vision 2020, adoptée par les chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) en juin 2007, avait pour objectif principal, de bâtir à l’horizon 2020, une région sans frontière, paisible, prospère et cohérente, axée sur la bonne gouvernance, à travers la création d’opportunités de développement durable et de préservation de l’environnement. Cette vision a aussi bâti son socle sur cinq piliers, à savoir : la mise en valeur des ressources de la sous-région, la gouvernance, l’intégration économique et monétaire, la croissance du secteur privé, la paix et la sécurité.

La vision 2020 avait également pour ambition de passer d’«une CEDEAO des Etats à une CEDEAO des peuples », plaçant les populations au centre du processus d’intégration, en faisant des citoyens, les premiers acteurs des initiatives et les bénéficiaires de l’intégration sous régionale. Alors que cette vision arrive à échéance cette année, la nécessité de marquer une halte pour évaluer les acquis et dégager les perspectives s’impose.

L’atelier de consultation sur la vision post 2020 de Tenkodogo a regroupé toutes les couches socio-économiques et professionnelles, de la société civile. L’émissaire du représentant-résident de la Commission de la CEDEAO au Burkina Faso, Victor Sandwidi, a déclaré que la rencontre de Tenkodogo vise à susciter la réflexion sur la préparation de la vision post 2020, qui s’inscrit dans un processus participatif, impliquant tous les acteurs concernés via des mécanismes et plateformes efficaces, efficients et innovants.

Le secrétaire général du ministère de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur (MIABE), François d’Assise Yaméogo a déclaré que la vision post 2020 en élaboration doit entretenir l’espoir d’un meilleur devenir pour les 300 millions d’âmes de l’espace communautaire.

Des acquis notables ont été enregistrés

Il a ajouté qu’à un an de l’échéance de la vision 2020, des acquis notables ont été enregistrés, notamment dans les domaines de la paix, de la sécurité et de la libre circulation. Prévues dans les 15 pays membres de la CEDEAO, ces consultations ont pour objectif, de faire une évaluation qui doit comporter des recommandations fondées sur les forces et les faiblesses de la vision 2020, de dégager les bonnes pratiques et de tirer les enseignements en vue de l’élaboration de la vision post 2020.

«Les défis sont très nombreux et ce qui était envisagé à la mise en place de cette vision en 2007 n’est pas encore totalement résolu. En plus, le terrorisme est aujourd’hui l’un des grands défis du moment pour notre région», a dit l’envoyé du représentant-résident de la Commission de la CEDEAO au Burkina Faso, Victor Sandwidi. Sur la question du terrorisme dans le G5 Sahel, il a précisé que la CEDEAO est présente à travers plusieurs actions mises en place.

Il s’agit, entre autres, du sommet sur le terrorisme à Ouagadougou en septembre dernier qui a pris une grande décision, celle de mobiliser davantage de ressources propres pour contribuer à la lutte contre le terrorisme ; l’adoption d’un plan d’actions pour la période 2020-2024 en décembre 2019 dont les premières actions sont déjà en cours de mise en œuvre.

Le Secrétaire général de la région (SGR) du Centre-Est, Abdoulaye Bassinga, représentant le gouverneur, a indiqué que la tenue de l’atelier de concertation témoigne de la constante disponibilité et de l’intérêt commun portés à l’intégration régionale, à la paix, à la sécurité et au développement solidaire dans le cheminement vers une communauté démocratique et prospère. «Il s’agit pour les Etats membres, de tout mettre en œuvre pour que les premiers bénéficiaires des acquis de l’intégration régionale, que sont les populations, soient au cœur du processus de modélisation et d’harmonisation de l’espace ouest-africain», a-t-il ajouté.

Bougnan NAON
naon_2012@yahoo.fr

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