Centres de formation professionnelle : accompagner les apprenants à s’auto employer

Le ministre de la Jeunesse et de la Promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, Salifo Tiemtoré, a visité les 1er et 2 juin 2020 à Ouagadougou, cinq centres de formation professionnelle. Il a échangé avec les promoteurs sur leurs différentes préoccupations.

Après la suspension des cours dans près de 500 centres de formation professionnelle depuis plus d’un mois, pour raison de COVID-19, les apprenants se sont retrouvés de nouveau en mai dernier. Pour s’assurer de l’effectivité de la reprise des cours et le respect des mesures-barrières, le ministre de la Jeunesse et de la Promotion de l’entrepreneuriat des jeunes, Salifo Tiemtoré, a visité cinq centres de formation les 1er et 2 juin 2020 à Ouagadougou. Il s’est agi du centre de formation Nas mode, le centre Emprint, celui de formation professionnelle Sœurs filles de Saint-Camille, le Centre d’excellence polytechnique de formation professionnelle Souleymane-Ouédraogo (CEFPRO.SO) et enfin le Centre de formation professionnelle d’engins miniers et santé/sécurité au travail (CFPEM). Toutes ces structures ont des formations plus ou moins diversifiées. Aux centres Nas mode et chez les Sœurs filles de Saint-Camille, les formations se focalisent sur la coupe-couture et esthétique, la coiffure, la cuisine-restauration, la broderie et la teinture-tissage.

La directrice de Nas mode, Safiatou Ouattara, a indiqué que sa structure a vu le jour depuis 2001 et chaque année, au moins 70 personnes sortent de l’école et les plus sollicitées sont surtout celles de la filière maquillage-cinéma. Le centre de formation Emprint intervient dans le domaine de la pharmacie, du transit et du commerce. Ouvert depuis 2014, il enregistre de nos jours, selon son secrétaire général, Aboubacar Gomgnibou, plus de 1000 apprenants par an, dans les cinq sites dont il dispose. Emprint a obtenu en 2019 à Kigali au Rwanda, le prix du meilleur centre africain de formation des auxiliaires de commerce et un prix du meilleur jeune manager des centres de formation professionnelle en Côte-d’Ivoire. Dans ce centre, la durée de formation est d’une année pour la pharmacie et de sept mois pour les deux autres filières. « Nos apprenants bénéficient de six mois de stage pour la pharmacie et de trois mois pour le transit et le commerce dans une cinquantaine d’entreprises, avec lesquelles nous avons noué un partenariat», a noté M. Gomgnibou.

Et le directeur général de cette structure, Hamed Kadiogo, d’ajouter en ces termes : « On ne se forme pas à Emprint pour rester dans le chômage. Nous travaillons à positionner nos apprenants sur le terrain et nous voulons également que le ministère puisse les parrainer à la fin de leurs formations et penser à leur insertion socioprofessionnelle». Après ces centres, le cap a été mis sur les centres de formation professionnelle d’engins lourds, orientés vers les mines à savoir, le CFPEM et le CEFPRO.SO. Au CEFPRO.SO, dans la salle de simulation, l’hôte du jour a été émerveillé par la performance des équipements mis à la disposition des apprenants pour leur formation. Le PDG dudit centre, Oumarou Ouédraogo, a, quant à lui, exprimé sa satisfaction pour cette visite et sollicité au ministre, l’allègement des taxes des engins.

Faire des centres, des partenaires privilégiés

Les doléances égrenées par les responsables de centres visités sont pratiquement les mêmes. Il s’est agi du manque de stage pour les apprenants après leur formation, du manque de soutien financier pour mettre en application des initiatives, de l’insuffisance de certains matériels et d’équipements, les difficultés pour l’insertion socioprofessionnelle, le coût élevé des formateurs. Le montant exhorbitant des formations n’a pas été occulté par les apprenants et cela s’explique par le fait, de l’avis du ministre Tiemtoré, que les matières d’œuvres coûtent chères.

« Les apprenants ne font pas que de la théorie. Il leur faut également un certain nombre de matériels pour la pratique et nous allons les accompagner pour l’obtention de ces matières», a-t-il promis. A toutes ces préoccupations, il a dit prendre bonne note et a rassuré les promoteurs que la vision de son département est celle du président du Faso, qui est de faire de la formation professionnelle, un tremplin pour l’emploi. «Nous avons en vue la tenue des assises sur les états généraux de la formation professionnelle et nous allons prendre des dispositions nécessaires pour le rayonnement des centres », a-t-il souligné. Et d’ajouter que le gouvernement veut faire des centres de formation, des partenaires privilégiés dans l’accompagnement des jeunes et des mesures seront prises à l’entendre, pour que la formation professionnelle soit orientée sur l’emploi, afin que les apprenants qui finissent, ne fassent plus trois mois, voire un an sans emploi. « Nous allons trouver des voies et moyens pour les employer tous et surtout leur trouver des moyens de s’auto employer », a promis le ministre.

Afsétou SAWADOGO

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