Chronique de la CAN: Galop d’essai moyen

À mi-chemin de la compétition, l’impression d’ensemble qui se dégage est que le galop d’essai des Étalons mérite une note juste passable, si tant est que l’équipe a alterné le bon et le moins bon avec surtout une animation offensive qu’il va falloir parfaire, si l’on veut bien figurer dans l’examen final qui commence bientôt,. C’est vrai qu’il n’y a plus de petites équipes selon l’expression consacrée, mais, ce ne serait point faire injure aux éthiopiens et cap-verdiens qui de dire qu’ils ne  sont pas du même calibre que le Cameroun ou le Nigeria voire le Maroc et la Tunisie qui semblent être pour le moment les meilleurs représentants du Maghreb. On nous dira certainement qu’au premier tour d’un tournoi si intense et dense ,on ne se lance pas à l’offensive la fleur au fusil, mais force est cependant de dire que le jeu des Étalons s’est caractérisé par trop de déchets et de fautes techniques basiques notamment dans les contrôles de balles et les relances qui ont montré la pauvreté technique de certains joueurs.  Conséquence, le Burkina n’a jusque-là pas pu prendre la profondeur, alors qu’avec la maîtrise d’un Bertrand Traoré lorsqu’il est lancé aurait pu nous valoir beaucoup de satisfaction notamment contre l’Ethiopie. Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie, on s’aperçoit du poids que Franck Lassina Traoré a pris dans cette attaque des Étalons, avec son abattage physique et sa justesse dans les espaces restreints. Cela n’excuse pas ce jeu en courant alternatif du onze national où seuls les milieux de terrain notamment Blatti Touré et Adama Guira nous permettent de garder jusque-là, la tête hors de l’eau. Kamou Malo doit très vite se triturer les méninges, pour faire monter l’équipe en puissance et aborder dans les meilleures conditions l’examen final. Car ,le niveau montré par des équipes comme le Nigeria « monstre » physique et technique, ou le Maroc qui caractérise le mieux le jeu maghrébin, léché et fin ,sans oublier le Cameroun et son moral à toute épreuve, n’autorise pas les rêves les plus fous pour les nôtres dans leur configuration actuelle. Se sortir les tripes en jouant juste voilà le crédo, d’autant que lors de leur première sortie contre le Cameroun, les Étalons ont prouvé qu’ils avaient du ballon. Et comme la défaite de l’Algérie contre la Guinée équatoriale et le nul des Éléphants face aux sierra-léonais ont montré que le ballon est rond pour tout le monde, un supplément d’âme des nôtres peut déstabiliser n’importe quelle équipe. La maîtrise des nerfs devra aussi être de mise, car deux penalties pris en l’espace de trois matchs dénote d’une fébrilité défensive rédhibitoire au haut niveau, même si l’arbitrage peut-être sujet à caution. Des fondamentaux à réviser donc, et une solidarité dans le jeu pour bien vivre le reste du tournoi. Un tournoi qui est à la botte des super Eagles pour le moment,  et qui voit l’Algérie quasiment tombé de son piédestal avec sa défaite surprise contre la Guinée équatoriale. Venus dans la peau du favori, les Fennecs peinent à reproduire le jeu séduisant qui leur avait permis de triompher en Égypte, invoquant pêle-mêle pour justifier ce chemin de croix, l’état des pelouses camerounaises et la chaleur étouffante. Des excuses faciles qui cachent mal le manque de constance dans les efforts et un zeste de suffisance dû à une incroyable série d’invincibilité. Autre favori à la peine, le Sénégal dont le jeu produit est proche de  l’indigence au regard de son effectif. Au centre des critiques, le coach Aliou Cissé dont l’opinion publique sénégalaise doute de plus en plus des capacités et qui vit chaque jour comme un condamné à mort. Sans rentrer dans ce débat qui enflamme le pays de la Teranga disons néanmoins qu’on est en droit d’attendre plus de ses Lions. Pour revenir aux  Étalons disons trivialement que c’est maintenant que le plus dur commence .Faites nous rêver Messieurs

Boubakar SY

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