Concours de la Fonction publique : L’Opposition regrette le nombre de postes « dérisoires »

Les conférenciers ont dénoncé les pratiques qui consistent à collectionner des cartes d’électeurs en échange d’aide.

Le cadre de concertation du Chef de file de l’opposition politique (CFOP) a animé son hebdomadaire conférence de presse, le mardi 22 septembre 2020, à Ouagadougou.

Les concours directs de la Fonction publique 2020, la colère des habitants de Nagré dans le Gourma, la rentrée scolaire et la collecte de cartes d’électeurs par des responsables politiques ont été les principales articulations de la conférence de presse hebdomadaire du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), le mardi 22 septembre 2020, à Ouagadougou. Pour le conférencier, Abdoulaye Arba du PMP, 1 290 000 candidats postulent pour 4 700 postes dans la Fonction publique au titre de l’année 2020.

Aux dires de M. Arba, ce nombre est très dérisoire par rapport à la demande. Toute chose qui est en contradiction avec la promesse du président du Faso, qui avait annoncé 650 000 emplois pour son quinquennat. « Après son accession au pouvoir, il a diminué le nombre de postes dans la Fonction publique, sans avoir suscité et promu des entreprises viables. En conséquence, le désespoir a gagné la jeunesse burkinabè », a-t-il constaté. M. Arba a promis que lorsque l’opposition va accéder au pouvoir « dans deux mois », elle va ouvrir « un nouvel horizon d’espoir et d’opportunités » pour la jeunesse.

A propos des trois Volontaires de défense de la patrie (VDP), assassinés à Nagré dans la province du Gourma et dont les corps avaient été déposés par les populations au gouvernorat de la région de l’Est, le 17 septembre, le CFOP a soutenu que cette situation illustre « l’abandon des populations par le pouvoir en place ». A entendre M. Arba, les VDP doivent avoir les moyens de « défense, la formation et l’encadrement nécessaires », pour lutter contre le terrorisme. Au titre de l’année scolaire précédente, perturbée par la situation sécuritaire et la pandémie du coronavirus, le CFOP a souhaité que des mesures adéquates soient prises pour rouvrir les « 400 écoles fermées ou détruites » par les terroristes, à l’occasion de la rentrée qui s’annonce.

« Concernant la fronde sociale, le gouvernement doit changer son fusil d’épaule et essayer la carte de la franchise, de l’humilité et de l’anticipation. Il doit respecter sa parole donnée et avoir de la considération pour les métiers de l’éducation … », a affirmé le conférencier Arba. Les animateurs de la conférence de presse ont également condamné les faits selon lesquels « des individus proches du pouvoir collectionnent des cartes d’électeurs auprès des femmes à Ouagadougou, Réo et Korsimoro, en échange d’aide ». Pour M. Arba, ce sont le programme d’aide COVID-19 et les fonds d’appui aux femmes qui sont utilisés à des « fins électoralistes ».

Que proposez-vous concrètement pour recruter massivement dans la Fonction publique, alors que des institutions financières comme la Banque mondiale et le FMI enjoignent nos Etats à limiter la masse salariale. « L’emploi ne peut être exclusivement pourvu par l’Etat. Il faut adapter le système éducatif au contexte pour favoriser l’employabilité de la jeunesse. A ce titre, la formation technique et professionnelle offre plus d’opportunités. Une fois au pouvoir, l’Opposition va s’y atteler », a répondu Yumanli Lompo du PNDS. Un parti membre de la majorité a récemment quitté l’alliance pour la majorité présidentielle pour le CFOP. La majorité a qualifié ce parti de taupe de l’Opposition. Ne craignez-vous pas des taupes en votre sein ? « Il n’y a pas de taupe au CFOP », a répliqué M. Lompo.

Karim BADOLO
Alimatou COMPAORE
(stagiaire)

 

Laisser un commentaire