Contribution citoyenne à la sécurité : La coopération civilo-militaire pour vaincre l’insécurité

Le représentant du consortium, François Paul Ramdé, par ailleurs coordonnateur de l’UFC- Dori : « Dans un contexte d’insécurité, il est indispensable de renforcer la collaboration entre civils et FDS ».

Le consortium Solidar Suisse et l’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori) ont organisé, le jeudi 4 juin 2020 à Dori, un atelier régional sur la contribution citoyenne à l’amélioration de la sécurité. A cet effet, la coopération civilo-militaire et la stratégie des 4S ont été au cœur des débats.

Dans l’optique d’amener les communautés locales à s’investir activement dans l’amélioration de la sécurité préventive au Sahel, le consortium Solidar Suisse et l’Union fraternelle des croyants de Dori (UFC-Dori) ont organisé, le jeudi 4 juin 2020 à Dori, un atelier régional sur la contribution citoyenne à l’amélioration de la sécurité. Cet atelier s’inscrit dans la mise en œuvre du projet « Dialogue inclusif pour un mieux vivre-ensemble pour la paix et la sécurité dans la région du Sahel ».

De l’avis du représentant du consortium, François Paul Ramdé, par ailleurs coordonnateur de l’UFC-Dori, l’objectif a été de continuer la sensibilisation à l’intention des leaders religieux, coutumiers et communautaires à leur participation à la sécurité de la région du Sahel. Pour ce faire, le chef d’escadron Florian K. Théophile Tago, commandant le groupement de gendarmerie départementale de Dori a, dans sa communication, évoqué la coopération civilo-militaire. Il a d’emblée précisé que la coopération civilo-militaire vient du terme anglo-saxon « Civil military cooperation ».

A l’en croire, cette coopération s’étend à l’ensemble des interventions menées par les forces armées sur leur théâtre d’opérations, au profit de l’environnement civil, dans le but de faciliter la réalisation des objectifs militaires et civils nécessaires à la résolution d’une crise ou d’un conflit. « Il faut noter que le concept de coopération civilo-militaire fait surtout référence aux actions civiles menées par les armées sur les théâtres extérieurs. Le retour à la paix dans un pays frappé par la guerre est un processus long qui débute avant même que les armes ne se taisent», a-t-il poursuivi.

Pour lui, le leader est une personne qui exerce une influence sur les membres de son groupe, d’où ses qualificatifs de bon communicateur, facilitateur et d’agent de changement. C’est pourquoi, le chef d’escadron Tago a souhaité que les différents leaders coutumiers, religieux et communautaires puissent, entre autres, contribuer à changer positivement les mentalités, promouvoir une société de paix et de cohésion, aider à lutter contre l’extrémisme violent, promouvoir l’égalité, la justice et l’équité et aider à renforcer la collaboration avec les FDS.

La stratégie des 4S

Le chef de projet Jean de Dieu Sermé : « Cette activité s’inscrit dans l’axe 1 du projet qui vise à renforcer les réflexes de dialogue inter communautaire et interreligieux ».

A la suite du commandant du groupement de gendarmerie départemental de Dori, le coordonnateur de l’UFC-Dori, François Paul Ramdé, a partagé l’expérience de sa structure dans la participation citoyenne à la sécurité. Il a mis l’accent sur la stratégie des 4S « See something, say something », signifiant en français « Voir quelque chose, dire quelque chose ». Selon ses dires, par le passé, l’on pouvait voir des choses sans dire un mot, mais de nos jours, il faut communiquer.

« Communiquer, c’est se protéger soi-même par le fait que j’ai reçu un étranger et j’informe le chef du village, le leader communautaire…Déjà, je suis protégé en partageant l’information. Si cet étranger cause des problèmes, j’aurai au moins joué ma partition. En clair, la stratégie des 4S contribue à renforcer la confiance entre les FDS et les populations civiles par l’utilisation des appels d’urgence », a expliqué M. Ramdé.

Financé par l’Union européenne et mis en œuvre par le consortium depuis février 2019, le projet « Dialogue inclusif pour un mieux vivre-ensemble pour la paix et la sécurité dans la région du Sahel » est exécuté en 30 mois. Selon son chef de projet, Jean de Dieu Sermé, l’objectif recherché consiste à contribuer à un changement qualitatif durable des rapports intercommunautaires, intra et interreligieux ainsi qu’avec l’Etat pour une cohésion sociale dans un environnement mieux sécurisé dans la région du Sahel. C’est pourquoi, a-t-il fait savoir, les bénéficiaires du projet sont, entre autres, les communautés coutumières et religieuses, les jeunes, les femmes, les collectivités locales et les FDS.

Souaibou NOMBRE
Snombre29@yahoo.fr

 

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