Contribution du secteur minier au développement : des réalisations au profit des populations de Niankorodougou

Dans le cadre du mois de la redevabilité dans le secteur minier, une caravane de presse, organisée par le ministère des Mines et des Carrières, a visité Wahghion gold corporation, une compagnie minière, le lundi 14 septembre 2020, à Niankorodougou dans la Léraba (Sindou).

Entrée en production en 2019, Wahgnion gold corporation est une filiale de la société Teranga gold Burkina Faso, basée dans la commune de Niankorodougou, avec un gisement d’environ 50 tonnes d’or. A la date du 30 juin 2020, ses 1217 employés dont 94% de nationaux ont traité 1,8 million de tonnes de minerais pour 1,86 gramme d’or par tonne. Ces informations ont été données aux journalistes ayant séjourné sur le site minier, le lundi 14 septembre dernier, dans le cadre d’une caravane de presse, initiée par le ministère des Mines et des Carrières, à l’occasion du mois de la redevabilité dans le secteur. En plus des carrières et de l’usine de traitement, a expliqué le directeur national de Teranga Gold, Adama Barry, la mine dispose d’une centrale électrique de 19 mégawatts et d’une retenue d’eau. En matière de responsabilité sociale des entreprises, a poursuivi le surintendant développement durable, William Nianogo, Wahgnion gold a relocalisé 505 personnes dans les villages de Nangolo, Songha, Nogbelé 1, Nogbelé centre et Nogbelé Sud. La restauration des moyens de subsistance, a-t-il soutenu, d’un coût de 10,6 milliards F CFA, a permis la réalisation de périmètres maraîchers, la remise d’engrais aux producteurs, la promotion de l’auto-emploi (formation professionnelle), de l’élevage local et des filières de transformation des produits locaux, le développement des activités génératrices de revenus et des dons divers dont une ambulance. Au total, a laissé entendre M. Nianogo, la contribution de la mine à l’économie nationale s’évalue à 56,2 milliards F CFA dont 8,4 milliards F CFA au profit du budget de l’Etat.

Dans le village de Songha que les caravaniers ont visité, 51 ménages ont été réinstallés dans des maisons de type F2 et F3, avec trois forages, un centre de traitement de déchets ménagers, une école de six classes, des logements pour enseignants, une mosquée en construction, le tout accompagné de l’attribution en cours des attestations de parcelles. Les journalistes ont aussi visité le périmètre maraîcher de 4,5 ha aménagé au profit de 31 ménages (1000m²/ménage) dans le village de Niaka. Organisées en coopérative, les populations produisent des légumes, du maïs, de la papaye, de l’igname… « La mine achète 40% de la production. 40% est destiné au marché local et régional et 20% à l’autoconsommation», a fait savoir le responsable des hommes sur le site, Mory Ouattara. Cette réinstallation, a-t-il confié, a considérablement amélioré leur vie. Il a toutefois relevé l’insuffisance du matériel de production dans le périmètre et le manque de clients pour la vente des 40% des produits sur le marché.

Des rapports apaisés

Avant la visite-terrain, le Directeur général des mines et de la géologie (DGMG) du ministère en charge des mines, Dr Nicolas Kagambèga, a fait une communication sur le thème : «L’exploitation minière et son environnement : « Quels rapports avec l’Etat et les acteurs environnants ». Les gîtes naturels de substances minérales contenues dans le sol et le sous-sol du Burkina Faso sont, de plein droit, propriété de l’Etat, a-t-il déclaré. Dans ses rapports avec les sociétés minières, l’Etat a la responsabilité de la mise en place et du renforcement des infrastructures de base, de la création d’un environnement favorable à l’investissement, de la définition d’un cadre juridique, institutionnel et incitatif garantissant le respect des droits humains et l’égalité des sexes, de la promotion du secteur minier au service du développement économique et social et du contrôle de l’application du code et de la réglementation minière, a relevé Dr Kagambèga.

Quant au rapport entre les mines et les acteurs environnants (autorités locales, fournisseurs de biens et de services, OSC, populations riveraines, artisans miniers, etc.), le DGMG a estimé qu’un contact doit être établi dès les travaux de recherche. « Des cadres de concertation régionales dans les régions abritant des mines et/ou des carrières en vue du dialogue doivent permettre de trouver des solutions à l’amiable aux préoccupations des populations riveraines des mines et des sociétés minières », a-t-il précisé. Et d’ajouter que plusieurs études indiquent que la contribution réelle des mines aux économies nationales passe nécessairement par la promotion de la fourniture locale des biens et services à l’industrie minière. Pour ce qui est des populations riveraines, a-t-il noté, l’exploitation minière doit contribuer au développement social, économique et institutionnel des communautés dans lesquelles les activités minières sont menées.

Jean-Marie TOE

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