Coopération sino-africaine : Les mécanismes de financement des projets présentés

Venus des 54 Etats africains, ces experts vont mieux connaître les rouages de financement des projets par les institutions financières en Afrique.

Des experts venus des 53 pays africains et des autorités chinoises sont réunis à Pékin, les 24 et 25 juin 2019 pour s’approprier les outils de financements des projets de développement et évaluer la mise en œuvre des actions du dernier Forum sur la coopération économique sino-africaine (FOCAC).

Comment promouvoir de manière efficace le partenariat stratégique global de coopération Chine-Afrique ? C’est l’enjeu de la rencontre qui se tient les 24 et 25 juin 2019, entre experts africains et chinois à Pékin. Après avoir échangé avec le vice-président chinois, Wang Qishan, dans la matinée où l’Empire du milieu a salué les efforts de renforcement des liens de coopération, les participants ont eu une séance de travail avec des responsables d’institutions financières chinoises.

Tour à tour, les différents patrons des banques et fonds de développement ont détaillé les différents mécanismes mis en place pour accompagner la coopération économique et financière entre la Chine et l’Afrique. L’on se rappelle que lors du dernier Forum sur la coopération économique sino-africaine (FOCAC), 60 milliards de dollars US avaient été annoncés pour soutenir le développement en Afrique.

En termes de répartition, 10 milliards ont été dédiés aux aides et aux crédits sans intérêt, 20 aux crédits commerciaux, 10 pour les fonds spéciaux et 5 pour le commerce des produits africains. Pour l’économiste en chef de la Banque de développement de Chine, Liu Yong, il est important que les experts africains puissent s’approprier les outils financiers pour un bon usage desdits fonds. A l’entendre, la coopération économique sino-africaine doit prendre en compte les ressources humaines, économiques et technologiques pour favoriser un développement inclusif.

Le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, Seydou Sinka : «Cette rencontre est une belle occasion pour s’imprégner des possibilités de financement des projets de développement».

Aux dires du vice-président exécutif de la Banque de développement de Chine, Zhang Xuguang, son institution est disposée à accompagner les initiatives du FOCAC. A titre d’exemple, a-t-il indiqué, 32 pays africains ont déjà bénéficié du fonds d’appui aux PME. A son tour, le vice-président exécutif de la Banque d’import-export de Chine, Xie Ping a déclaré que son institution est prête à investir cinq milliards de dollars dans des projets d’infrastructures, de produits d’importation et d’exportation et le développement vert.

Dans le cadre du financement des projets inhérents au FOCAC, la Banque de Chine a lancé un crédit de l’ordre de 15 milliards de dollars en Afrique. «Nous sommes actuellement en échanges avec des pays comme le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, Madagascar et d’autres Etats pour des projets d’investissements importants. L’économie mondiale souffre d’incertitudes et du protectionnisme de certains.

C’est pourquoi l’Afrique et la Chine doivent renforcer leur partenariat économique», a déclaré le vice-président de la Banque de Chine, Lin Jingzhen. Adopter une démarche commune Quant au directeur général du fonds de développement sino-africain, Shi Jiyang, il a précisé que la coopération industrielle avec l’Afrique est une priorité de sa structure. «Déjà, nous avons financé 14 projets en Afrique dans le domaine du développement vert et de la numérisation. Nous sommes en train d’explorer d’autres domaines porteurs d’emplois pour la jeunesse africaine», a-t-il lancé.

Le chef de la délégation burkinabè, le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération, Seydou Sinka, a soutenu que cette rencontre est une occasion pour mieux comprendre le mécanisme de fonctionnement des institutions financières chinoises dans le cadre de la coopération économique. «Il s’agit de voir comment elles opèrent en Afrique et dans quelles mesures elles peuvent financer des projets de développement. Nous avons aussi été édifiés par les différentes actions que ces institutions ont financées en Afrique depuis la tenue du premier FOCAC», a-t-il souligné.

Sur le plan bilatéral, M. Sinka a relevé que les lignes bougent depuis le rétablissement de l’axe Ouaga-Pékin. «Pour un début de coopération, il faut saluer le dynamisme des relations diplomatiques entre la Chine et le Burkina Faso. C’est pourquoi, nous ferons de notre mieux pour tirer le maximum de profit au cours de cette rencontre. C’est dans un cadre de consultation réciproque que l’Afrique et la Chine construisent leur coopération. La Chine est disposée à apporter son savoir-faire et ses moyens financiers.

Et le Burkina Faso en bénéficie dans divers secteurs», a ajouté le secrétaire général du ministère en charge des affaires étrangères. Le coordonnateur du prochain sommet du FOCAC, le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Amadou Ba, s’est réjoui du tête-à-tête avec les responsables des institutions financières chinoises. Pour lui, il revient aux Etats africains d’adopter une démarche commune pour mieux profiter des opportunités d’investissements chinois dans un climat d’affaires propice.

Karim BADOLO (Depuis Pékin en Chine)

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