Coronavirus : prendre le mal au sérieux !

La vitesse de propagation du coronavirus, qui gagne progressivement du terrain, a plongé le monde entier dans la stupéfaction et la peur généralisée. A telle enseigne que chaque Etat y va de sa stratégie pour mettre le maximum de ses citoyens à l’abri du mal. Maladie très infectieuse, partie de Wuhan en Chine centrale en décembre 2019, elle s’est rapidement répandue dans les autres régions, malgré la réactivité des autorités chinoises, avant d’atteindre aujourd’hui plusieurs pays dans les autres continents. Ainsi en Afrique, après l’Egypte, premier pays à être touché, il y a eu l’Algérie, le Sénégal, le Togo, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire et le mal n’est pas prêt de s’arrêter. Au Burkina Faso, de deux cas testés positifs au départ, le nombre de malade est passé officiellement à 15 à la date du 15 mars 2020, soit une semaine seulement après la découverte du coronavirus. La situation est très préoccupante au haut niveau et le sujet est sur toutes les lèvres dans les échanges entre les citoyens. Malheureusement, certains d’entre eux n’ont pas encore pris la mesure de la menace que constitue l’épidémie. En effet, d’aucuns véhiculent dangereusement des informations infondées selon lesquelles, les Africains et particulièrement les Burkinabè n’ont rien à craindre parce que, rapportent-ils, le virus ne résisterait pas au « soleil du Faso ».

Même si les spécialistes de la santé ont affirmé que le virus à l’origine de cette maladie infectieuse ne peut survivre au-delà d’une certaine température, les informations erronées relayées par des personnes manifestement insouciantes ne facilitent pas la prise de conscience collective de la dangerosité du coronavirus. Même les mesures prises par les autorités gouvernementales telles le renforcement d’hygiène préventive (suppression des contacts physiques, bises et serrements de mains, fin des attroupements et des grandes manifestations ainsi que des déplacements et voyages non indispensables, promotion de lavage des mains, mise en application de quarantaine…), et visant à circonscrire l’épidémie, ne semblent pas suffire pour les ramener à la raison. Peut-être que la fermeture de toutes les écoles, du préscolaire à l’université, du 16 au 31 mars 2020, sur l’ensemble du territoire national feront prendre réellement conscience de la maladie. Face à ce péril, il appartient au département en charge de la santé de peaufiner sa campagne d’information et de sensibilisation des populations, afin qu’elles observent rigoureusement les mesures préventives recommandées depuis la découverte des premiers cas au Burkina Faso. Car, s’il est vrai que les températures élevées que nous enregistrons peuvent nous aider à lutter contre le COVID-19, pour autant, nous ne devons pas négliger les consignes données par les experts de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

A observer les ravages provoqués par la maladie dans les pays dits développés, il faut craindre le pire pour nos Etats, dont les systèmes de santé sont connus et reconnus comme moins performants pour ne pas dire défaillants en cas de forte contaminations sur le continent. En tous les cas, la victoire sur l’épidémie de coronavirus passe par la bataille de la communication pour le changement de mentalité et de comportement. Déjà quelque 200 cas ont été officiellement déclarés dans une dizaine de pays en Afrique parmi lesquels six décès. Le Burkina Faso, qui fait face à des attaques terroristes, qui ont entrainé le déplacement de plus d’un demi-million de personnes, va davantage se fragiliser avec le coronavirus. Nous devons donc circonscrire cette pandémie à tout prix.

Beyon Romain NEBIE
nbeyonromin@yahoo.fr

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