COVID-19, conflits et changements climatiques : un programme pour consolider la résilience des petits producteurs

Le ministre en charge de l’agriculture Salifou Ouédraogo : « Il existe une forte complémentarité entre les différentes composantes du programme ».

Le ministère de l’Agriculture, des Aménagements hydroagricoles et de la Mécanisation, en partenariat avec trois agences onusiennes (FIDA, FAO et PAM), a lancé le Programme conjoint Sahel en réponse aux défis COVID-19, conflits et changements climatiques (SD3C), le vendredi 16 juillet 2021, à Ouagadougou. Couvrant l’espace G5 Sahel, plus le Sénégal, le projet concerne les six communes frontalières des régions de la Boucle du Mouhoun, du Nord et du Sahel au Burkina Faso, pour une première phase de trois ans.

Porté par les pays G5 Sahel et le Sénégal, le Programme conjoint Sahel en réponse aux défis COVID-19, conflits et changements climatiques (SD3C) vise à consolider les moyens d’existence des petits producteurs, en particulier les femmes et les jeunes vivant en zones transfrontalières pour relever les défis d’urgence, de développement et de paix. D’une durée de six ans, il sera financé dans sa première phase de trois ans par le Fonds international de développement agricole (FIDA) à hauteur de 12 milliards F CFA dans les communes frontalières (de la (Boucle du Mouhoun) Toéni et Djibasso, Titao et Oula (Nord) et Dori et Seytenga (Sahel), au Burkina Faso.

Il cible les exploitants agricoles familiaux, les petits producteurs et éleveurs, les personnes vulnérables et exposées aux risques de décapitalisation et aux crises, les organisations de producteurs, d’agropasteurs et de pasteurs et, les groupes socioprofessionnels faiblement représentés dans les systèmes productifs et souvent marginalisés. Ce programme a été lancé, le vendredi 16 juillet 2021, à Ouagadougou. Pour le président de la Chambre national d’agriculture (CNA), Moussa Koné, représentant les bénéficiaires, il n’y a point de paix, de développement et de cohésion sociale là où sévit la misère. « Nul besoin de vous dire que ce programme répond à nos attentes et à nos besoins réels.

C’est pourquoi, nous, bénéficiaires, entendons jouer pleinement notre partition afin que les femmes et les jeunes puissent sortir du cercle vicieux de la pauvreté par leur travail et contribuer de façon optimale au développement économique et social de leur région et partant du Burkina Faso », a-t-il promis.
Directrice pays du FIDA, Ann Turinayo, le Programme SD3C s’inscrit en droite ligne des appuis que les trois agences onusiennes (FIDA, FAO et PAM) apportent en matière de politique en général et plus particulièrement, en faveur du développement rural.

Les autorités ont invité les différents acteurs à s’impliquer « véritablement » dans la mise en œuvre du programme.

« Face aux défis de l’heure, nos agences sont interpellées, pour accompagner des actions qui renforcent la résilience des bénéficiaires aux effets de la COVID-19, du changement climatique et des conflits de tous genres », a-t-elle soutenu.
A entendre Mme Turinayo, la gestion du Programme sera assurée au Burkina Faso par le Projet de gestion participative des ressources naturelles du Nord, du centre-Nord et de l’Est (Projet Neer-Tamba), avec un accent particulier sur l’amélioration des conditions de vie des femmes et des jeunes. Elle a donc espéré que sa mise en œuvre va effectivement consolider les moyens d’existence de cette cible particulière.

20 000 ménages ruraux ciblés

Le ministre de l’Agriculture, des Aménagements hydroagricoles et de la Mécanisation, Salifou Ouédraogo, a exprimé sa gratitude aux trois agences des Nations unies pour ses appuis financiers et techniques. Le Programme SD3C, a-t-il signifié, comporte trois composantes que sont l’augmentation de la productivité et de la production, l’intégration économique, le dialogue et la coordination. « Les investissements et le dialogue social aux frontières faciliteront l’accès aux marchés des communautés agropastorales. En outre, les petits producteurs accéderont à des opportunités économiques nouvelles avec des capacités plus adaptées aux défis du changement climatique, grâce aux appuis sur l’augmentation de la productivité et de la production.

Les renforcements des capacités faciliteront la mise en place de partenariats productifs entre éleveurs et agriculteurs », a-t-il détaillé. En termes d’indicateurs, a-t-il renchéri, le programme vise 20 000 ménages ruraux dont 50% de femmes et 40% de jeunes, l’amélioration des moyens d’existence et la résilience de 75% des bénéficiaires, l’adoption de technologies et pratiques écologiquement durables et résilientes au changement climatique par 80% de ces bénéficiaires et une augmentation de 10% des échanges commerciaux aux niveaux national et régional. Ces performances, a estimé le ministre Ouédraogo, interpellent à un engagement « sans faille » de tous les acteurs.

Jean-Marie TOE

 

Laisser un commentaire