Décès de Amadou Toumani Touré : Le « soldat de la démocratie » s’en est allé

Amadou Toumani Touré (ATT) est décédé dans la nuit de lundi à mardi en où il avait été évacué pour des raisons sanitaires. L’ancien président malien avait subi une opération du cœur à Bamako avant d’être évacué en Turquie. Né le 4 novembre 1948 à Mopti, dans le centre du Mali, ATT, comme on l’appelait, fait irruption sur le devant de la scène politique le 26 mars 1991, lors du coup d’État mené par un groupe d’officiers pour renverser Moussa Traoré. Alors lieutenant-colonel, il est porté à la tête du Comité de transition pour le salut du peuple et assure les fonctions de chef de l’État durant la transition.

En 1992, Alpha Oumar Konaré est élu à la présidence du Mali. ATT est nommé général et acquiert à cette époque le surnom de « soldat de la démocratie », pour avoir accepté de remettre le pouvoir aux civils. Il n’accède lui-même à la magistrature suprême qu’en 2002 après avoir été élu à l’issue du second tour face à Soumaïla Cissé. Il est réélu en 2007 pour un second mandat, mais celui-ci sera brutalement interrompu par le coup d’État du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’État (CNRDRE), dirigé par Amadou Haya Sanogo.

ATT doit fuir dans des conditions rocambolesques pour prendre le chemin de l’exil à Dakar, où il vivra durant sept longues années jusqu’en 2019 où il rentre définitivement au pays. Quelques jours après soit le 28 décembre 2019, ATT avait participé à la célébration du 100e anniversaire de la création de Mopti. Sa dernière apparition publique remonte au 18 septembre dernier à Bamako où il avait participé aux obsèques de l’ancien président Moussa Traoré, celui-là même qu’il avait contribué à chasser du pouvoir en 1991.

La rédaction
Sources : Jeune Afrique, le Point Afrique

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