Décès de Claudine Ouédraogo : l’ultime hommage de l’Assemblée nationale

L’Assemblée nationale a organisé, hier mardi 2 mars 2021, une cérémonie d’hommage à la députée Claudine Ouédraogo, décédée la veille à Ouagadougou.

Alors que son mandat a été validé, le 22 janvier dernier, en remplacement du ministre, Eric Bougouma qu’elle suppléait dans la province du Ganzourgou, Claudine Ouédraogo n’a véritablement pas pu siéger comme députée à l’Assemblée nationale, parce que fauchée par la mort, « des suites d’une courte maladie », le lundi 1er mars 2021., Mère de deux enfants et première femme élue député de sa province, elle s’en va donc dans sa 50e année (né le 3 octobre 1971 à Zorgho), à la veille de l’ouverture de la première session ordinaire de l’année et de la 8e législature. Pour lui faire ses adieux, le Parlement a organisé une cérémonie d’hommage, le mardi 2 mars 2021.

A tour de rôle, les présidents des cinq groupes parlementaires ont témoigné de la vie de la défunte, de son humanisme et de ses combats pour sa province et pour le Burkina Faso. Les voix enrouées par la douleur de sa perte, ils ont aussi traduit leurs compassions à ses familles biologique et politique, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). A titre d’exemple, le président du Groupe parlementaire RDJ (Rassemblement pour la démocratie et la justice), Alidou Sanfo, a salué ses mérites d’engagement et de combativité politique aussi bien dans sa province qu’au niveau national.

Le président du Groupe parlementaire MPP, Alexandre Tapsoba a rendu hommage à Claudine Ouédraogo, membre du même groupe parlementaire et élue du Ganzourgou comme lui. « Je l’ai régulièrement côtoyée dans le cadre du combat politique que nous menons au niveau de la province … Elle a cumulé au moins 30 ans de vie militante. Nous retenons d’elle qu’elle était une militante avertie, une vraie battante qui savait mobiliser les femmes, non seulement pour le combat politique, mais aussi pour les actions de développement au Ganzourgou », a-t-il soutenu.

« Audacieuse» et « intrépide »

Audacieuse et intrépide dans ses prises de décision, cette femme leader, a regretté M. Tapsoba, s’en est allée définitivement, sans pouvoir exercer son mandat de députée. « Hélas, aucune de nos lois, aucune des résolutions de l’Assemblée nationale n’y peut rien », a renchéri le président du Groupe parlementaire CDP.

Le porte-parole de la famille de la défunte, Félix Soudré, a, pour sa part, remercié l’Assemblée nationale, les membres du gouvernement et toutes les bonnes volontés pour leurs soutiens en cette douloureuse circonstance. Au nom du Président de l’Assemblée nationale, le vice-président, Nestor Bassière, a estimé que Claudine Ouédraogo manquera à la Représentation nationale au regard du potentiel de son expérience sociale, administrative et politique qui allait profiter au Parlement. Il a exprimé la profonde compassion et présenté ses sincères condoléances à la famille éplorée. Attachée d’administration scolaire et universitaire de profession, Claudine Ouédraogo, a servi dans les ministères en charge de l’éducation nationale et des Infrastructures. Elle fut présidente provinciale, puis régionale des Mères éducatrices, conseillère au Conseil économique et social (CES) représentant les parents d’élèves, membres de plusieurs réseaux de protection des enfants et point focal des droits humains et de la lutte contre les mutilations génitales féminines. Le 11 décembre 2012, elle a été faite Chevalier de l’Ordre du mérite à travers le ministère en charge de la femme et le 11 décembre 2018, Officier de l’Ordre du mérite du ministère des Infrastructures. Son absoute suivie de son enterrement ont eu lieu dans l’après-midi du mardi 2 mars, à Zorgho.

Jean-Marie TOE

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