Décès du Dr Luc Marius Ibriga : « Monsieur anti-corruption » conduit à sa dernière demeure

L’ancien contrôleur général d’Etat, Luc Marius Ibriga, repose désormais à son domicile au secteur 6 de Tenkodogo.

Décédé le 25 décembre dernier, l’ancien contrôleur général d’Etat, Luc Marius Ibriga, a été inhumé, dans la journée du mardi 3 janvier 2023, à son domicile situé au secteur 6 de Tenkodogo.

Alors qu’il était parti en France pour résoudre ses problèmes de santé en mars dernier, l’ancien contrôleur général d’Etat, Luc Marius Ibriga, ne savait pas qu’il allait sitôt quitter ses siens qu’il a tant aimés. Il est décédé des suites d’une maladie, le 25 décembre 2022. Dans la matinée du mardi 3 janvier 2023, à Tenkodogo, sa terre d’origine, il a été conduit à la cathédrale Saint François Xavier pour l’absoute, dirigée par l’abbé Athanase Guiré.

Pour le prêtre, la mort, loin d’être une question de foi, est la finalité de l’être humain. D’après lui, la vie n’est pas tuable, elle ne fait que se muter en permanence. L’abbé Athanase a aussi ajouté que la mort n’est pas invincible. Elle est en parfaite symbiose avec la vie, selon lui. L’homme de Dieu a également fait savoir que l’être humain est venu sur terre pour la résurrection et non pour la mort. A Luc Marius Ibriga, le guide spirituel a imploré Dieu de l’accueillir dans son royaume.

« Seigneur, ne permets pas que Luc Marius Ibriga soit séparé de toi puisque ton amour est plus fort que la mort. Donne-lui le repos de ta maison. Qu’il connaisse toujours la paix auprès de Toi», a-t-il souhaité. Après la cathédrale, l’ancien contrôleur d’Etat a été conduit à son nouveau domicile, situé au secteur 6 de Tenkodogo pour l’inhumation.

Le cortège funèbre a connu une forte mobilisation, composée de ministres, d’anciens membres du gouvernement, d’autorités régionales, anciens collaborateurs du défunt, amis et parents. Tous pleurent la disparition de Luc Marius Ibriga. Des témoignages et des hommages ont été les temps forts de la cérémonie d’inhumation.

Pour l’actuel contrôleur général d’Etat, Philippe Nion, Luc Marius Ibriga part aujourd’hui, mais demeure toujours dans leur cœur. « Il ne respire plus mais il respire en chacun de nous», a-t-il dit. Pour lui, l’enseignant de droit à la retraite leur a appris à rêver d’un Burkina sans corruption, d’un nouveau type de citoyen burkinabè refusant la corruption et cultivant nuit et jour, les vertus cardinales.

Il a ajouté que M. Ibriga les a incités à se cultiver davantage pour disposer de ressources intellectuelles nécessaires à l’exercice de leurs missions. Le porte-parole de la délégation gouvernementale, le ministre en charge de l’agriculture, Dénis Ouédraogo, a indiqué que leur présence vise à communier avec la famille du défunt pour implorer la miséricorde de Dieu pour le repos éternel de son âme.

« Que le Seigneur accueille Luc Marius Ibriga auprès de Lui », a-t-il souhaité. Il a émis le vœu que l’enseignant de droit à la retraite soit une véritable source d’inspiration pour la jeune génération qui manque aujourd’hui de repères. Selon lui, M. Ibriga était un homme de vertu, d’engagement et d’intégrité. Dr Rassablga Ouédraogo, de l’Association mémoire et conscience, ancien collaborateur de l’illustre disparu, a soutenu que Marius Ibriga a donné sa vie pour une citoyenneté pleine et responsable.

A son avis, il a défendu avec brio l’intégrité. « Il a été notre âme et celle de la société civile burkinabè », a-t-il souligné. En larmes, M. Ouédraogo a mentionné que l’homme de droit est parti apaisé. Selon lui, son épouse témoignait que quelques jours avant sa mort, alors qu’elle suivait la télévision avec M. Ibriga, celui-ci disait qu’il n’a plus peur de la mort. L’ami du défunt depuis 56 ans, Jean Pierre Ilboudo, journaliste de formation, a fait savoir que l’ancien contrôleur général d’Etat a été un grand homme.

A l’écouter, il était une personnalité affable, aimable et joviale. Il a, par ailleurs, rappelé que pendant les tentatives de révision de l’article 37, Marius Ibriga a été le premier à s’y opposer publiquement bravant les intimidations et les menaces de mort des tenants du pouvoir d’alors qui caressaient le secret espoir de faire un troisième mandat anticonstitutionnel. M. Ilboudo a, en outre, confié qu’il appréciait chez M. Ibriga, son calme imperturbable, son immense capacité d’écoute et de conseil, sa sobriété et sa clairvoyance dans la gestion des conflits.

« L’épouse de l’illustre disparu, Justine Ibriga/Nana et ses enfants peuvent toujours compter sur moi. Je serai toujours présent à leurs côtés », a-t-il laissé entendre. L’ami du défunt a dit avoir perdu un frère et un confident. « Luc Ibriga était la seule personne avec laquelle j’échangeais sur mes problèmes personnels. Voilà que je suis orphelin pour la troisième fois, après mon père en 1973, ma mère en 2018 et toi Luc en 2022 », a-t-il conclu, tout en larmes.

Noufou SAWADOGO

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