Défis de l’urbanisation au Burkina : la directrice exécutive de ONU-Habitat échange avec Bala Sakandé

Le Président de l’Assemblée nationale (PAN), Alassane Bala Sakandé, a reçu en audience, la directrice exécutive de ONU-Habitat, Maimunash Mohd Sharif, le mardi 16 mars 2021, à Ouagadougou.

En visite officielle pour la première fois au Burkina Faso, la sous-secrétaire générale des Nations unies, Maimunash Mohd Sharif, par ailleurs directrice exécutive de ONU-Habitat, a saisi cette occasion pour échanger avec les autorités burkinabè sur les défis et opportunités du secteur de l’urbanisme au pays des Hommes intègres. Après le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré et quelques membres du gouvernement, elle et sa délégation ont été reçues par le Président de l’Assemblée nationale (PAN), Alassane Bala Sakandé, le mardi 16 mars 2021 à Ouagadougou. A l’entendre, c’est à la suite des visites terrain dans certains quartiers périphériques de la ville de Ouagadougou, qu’elle a souhaité échanger avec le PAN sur la nécessité de mener une réflexion stratégique sur l’accroissement de la population et l’agrandissement de l’espace urbain. « Je suis partie à Saaba et j’ai vu comment les populations s’accroissent et comment l’espace urbain s’agrandit au Burkina Faso», a-t-elle indiqué.

Au regard de ce constat, sa structure, dont la mission est de s’assurer que les établissements urbains soient des cadres propices d’épanouissement des conditions de vie des populations, a saisi cette opportunité pour discuter avec le chef du parlement, des probables axes de collaboration entre ONU-Habitat et le gouvernement burkinabè. La sous-secrétaire générale a noté que trois grandes pistes de collaboration ont germé de ses différentes entrevues avec les autorités burkinabè. Le premier point qu’elle a souligné est la nécessité de penser à une planification urbaine et territoriale intégrée qui tient compte des zones péri-urbaines et rurales. « Il est important d’avoir cette conception de la planification, car elle n’est pas l’affaire d’un seul ministère. Elle doit être partagée entre les différents ministères sectoriels qui doivent travailler ensemble à assurer un étalage cohérent et concerté de la ville », a-t-elle déclaré.

Le second axe de collaboration, a précisé Maimunash Mohd Sharif, est la réforme et l’amélioration de l’administration foncière. « Ce point est revenu dans tous nos entretiens avec les autorités burkinabè et nous avons été unanimes sur la nécessité d’améliorer la gestion foncière afin de mettre en place un système de revenus qui permettra aux municipalités de collecter des taxes afin de financer le budget de l’Etat », a-t-elle soutenu. Le dernier aspect que la sous-secrétaire générale a évoqué est la conception transformative des quartiers non lotis du Burkina Faso. «Pendant ma visite à Saaba, j’ai été dans un endroit où les femmes n’ont pas accès à l’eau potable. C’est un défi majeur pour nous en tant qu’ONU-Habitat qui nous occupons des établissements urbains et de nous assurer que les droits les plus fondamentaux tels que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement sont respectés », a-t-elle mentionné.

Pour elle, ce sont des problèmes de base qui nécessitent des solutions tout comme celui de l’accès à l’espace public. De façon générale, Maimunash Mohd Sharif a jugé « très fructueuse » sa visite au pays des Hommes intègres. Les prochaines étapes, à l’écouter, consisteront à renforcer la présence de ONU-Habitat au Burkina Faso, en collaboration avec la Représentante résidente et le Système des Nations unies. « Nous allons revenir avec un plan d’actions et nous accorder avec les autorités burkinabè sur une activité à prendre en considération. Nous verrons ensuite dans quelles mesures, ensemble avec le gouvernement, le secteur privé, le Système des Nations unies et les différents bailleurs, trouveront les ressources nécessaires pour entreprendre le projet sur lequel nous nous serons mis d’accord », a-t-elle dit.

Nadège YAMEOGO

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