Des Koudougoulais expriment leurs attentes

Alors que les candidats en lice pour la présidentielle rivalisent d’ardeur dans les opérations de charme auprès des électeurs, quelques citoyens de Koudougou donnent leur avis sur la campagne et expriment leurs attentes vis-à-vis du nouveau président du Faso.

Kisito Dakio, président de la section MBDHP/ Boulkiemdé : « Je n’attends pas grand-chose du président»
La campagne se déroule dans un contexte marqué par des attaques terroristes et la crise sanitaire de la COVID-19. Mais sur le terrain, les politiciens font fi de la situation. Les mesures-barrières ne sont plus respectées depuis que la campagne a commencé alors que les spécialistes de la santé annoncent une seconde vague de contamination. Alors que le citoyen fait face au coût de la vie de plus en plus insupportable et que les forces de défense et de sécurité manquent d’équipements adéquats sur le terrain de la lutte contre le terrorisme, on assiste à une distribution d’argent par des politiciens lors des meetings. Je suis offusqué et indigné par cette manière de mener la campagne au Burkina Faso. Les politiciens abusent de la misère du peuple, ils leur proposent des billets de 2 000 F pour les mobiliser ou leur servir du carburant de 1 000 F pour aller accueillir le cortège d’un candidat qu’est-ce que cela peut changer fondamentalement dans leur vie ? Rien ! Mais, ils se disent que cela permet d’assurer la pitance du jour. C’est pourquoi nous disons qu’il s’agit d’exploitation de la pauvreté à des fins électoralistes.

Qu’attendez-vous du prochain président du Faso ?
Honnêtement, je n’attends pas grand-chose du président qui sera élu le 22 novembre 2020. A chaque élection, des promesses de changement sont faites mais après le scrutin, on ne voit rien venir. Cette année c’est le même discours qui est servi aux populations. Les dirigeants doivent s’attaquer frontalement aux secteurs sociaux de base, notamment un système éducatif performant, un système de santé qui répond aux attentes des citoyens en matière d’offres de soins et d’accessibilité. Nous sommes dans un pays à vocation agricole, il faut une politique agricole tournée vers la modernisation des moyens de production en milieu rural. La répartition des richesses provenant des mines, la question foncière avec l’accaparement des terres par des agrobusiness-men, autant d’autres priorités sur lesquelles le chef de l’Etat est attendu.


Soutonnoma Désiré Yaméogo, président de la Section ODJ/ Boulkiemdé : «Replacer réellement les préoccupations de la jeunesse au cœur de son projet de société »
La jeunesse burkinabè attend beaucoup du nouveau président du Faso, au regard des difficultés auxquelles les jeunes sont confrontés. La problématique de l’emploi, le chômage, l’inadaptation du système éducatif avec les besoins de marché de l’emploi, les conditions de vie précaire et bien d’autres sont des préoccupations de la jeunesse du Burkina Faso. Mais en parcourant les programmes des candidats en lice pour la présidentielle, on se rend compte que les politiciens veulent se servir des jeunes pour parvenir à leurs ambitions, à savoir le fauteuil présidentiel. Le candidat qui sera élu au soir du 22 novembre 2020 comme nouveau chef de l’Etat devrait travailler à replacer réellement les préoccupations de la jeunesse au cœur de son projet de société.


Razzag Ouédraogo, habitant de Koudougou : « Le chef de l’Etat doit travailler au retour de la paix dans le pays »
Le véritable problème, c’est la paix. Il existe un sérieux problème de sécurité au Burkina Faso, en témoigne les récentes pertes en vies humaines dues au terrorisme. Mon souhait est que la personne qui sera élue se donne pour priorité la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire national. Ainsi, les gens pourront reprendre leurs activités et relancer l’économie du pays.


Hyacinthe Kaboré, coiffeur : «Mettre l’accent sur la formation professionnalisante»
Pour moi le président nouvellement élu doit s’atteler à résoudre le problème d’emploi, singulièrement celui des jeunes. Pour cela il faut multiplier les centres de formations pour permettre aux personnes qui n’ont pas de longues études de pouvoir apprendre un métier. Il devrait ensuite leur apporter un appui à travers l’octroi de matériels et des fonds nécessaires afin de faciliter leur insertion dans le milieu du travail ainsi que dans la société.


Mme Cissé dit tanti Gré vendeuse de salade : « Je demande aussi la réduction des prix des produits de première nécessité »
L’Etat doit mettre l’accent sur la prise en charge des enfants issus de milieux défavorisés afin qu’ils puissent suivre un cursus scolaire normal comme leurs camarades et réaliser leurs rêves. Je demande aussi la réduction des prix des produits de première nécessité et la prise en charge des personnes âgées.


Inoussa Kaboré, musicien : « Il doit penser aux artistes pour la promotion de la culture »
Celui qui aura la confiance des Burkinabè, à l’issue du scrutin, sait qu’il doit trouver rapidement une solution au problème du terrorisme qui a suffisamment endeuillé les familles. Je lui demande de penser aux artistes qui participent à la promotion de la culture burkinabè mais qui sont souvent abandonnés à un triste sort. La musique contribue aussi au développement du Burkina Faso. Par conséquent le nouveau président doit aider à réunir les conditions nécessaires afin de participer à notre manière au rayonnement culturel du pays.


Rachidatou Napon, vendeuse de puces : «Revoir les effectifs des concours de la Fonction publique »
Le nouveau président doit revoir la question des concours. Ces dernières années, on a réduit le nombre de personnes à recruter alors que le nombre de candidats augmente. Aussi, beaucoup de jeunes veulent entreprendre. Mais, ils rencontrent des difficultés pour accéder aux crédits. Il faut qu’une solution soit trouvée.


Moutapha Ouédraogo étudiant : « Adapter l’enseignement au besoin du terrain »
Koudougou attend une amélioration des conditions des étudiants, c’est-à-dire une stabilisation des années universitaires ; la construction de nouvelles cités universitaires ; donner les fonds suffisants afin que l’on puisse fournir aux étudiants un repas de qualité. L’enseignement même au sein des universités doit être adapté pour prendre en compte l’exigence du marché de l’emploi. Ce qu’on nous enseigne à l’école est différent de ce qu’on l’on nous demande sur le terrain.


La vendeuse de gâteau : «Qu’il aide nous, les femmes à faire fructifier notre petit commerce »
J’attends du président qu’il aide nous, les femmes à faire fructifier notre petit commerce et autres activités. Qu’il y ait plus de recrutement à travers les tests d’intégration dans le domaine de la santé pour pallier le manque de personnel soignant.

Beyon Romain NEBIE
Gontran FORGO
(stagiaire)

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