Drame de Banlo : « Plus jamais ça au Sud-Ouest »

Après avoir parcouru au moins 3 km, les manifestants...

Les populations de la région du Sud-Ouest ont manifesté, le samedi 4 septembre 2021 à Gaoua pour protester contre le lynchage des agents de la CCVA à la suite d’un accident mortel dans le village de Banlo. A cette occasion, elles ont appelé les autorités compétentes à infliger des sanctions exemplaires pour que ce genre d’événements ne se produise plus jamais dans la région.

A l’initiative du Conseil régional des organisations de la société civile du Sud-Ouest, les populations de la région étaient dans les rues de Gaoua, ce samedi 4 septembre 2021 pour marquer leur indignation face au drame de Banlo, dans la commune rurale de Bouroum-Bouroum, qui s’est soldé par le lynchage de trois agents de la CCVA à la suite d’un accident mortel qui a coûté la vie à un enfant d’une dizaine d’années, le 27 août 2021. Toutes les couches sociales, les leaders religieux et coutumiers, les élus locaux et nationaux de la région, … ont tous répondu à l’appel du Conseil régional des organisations de la société civile du Sud-Ouest.

« Stop aux lynchages vindicatifs », « Sauvons l’honneur de cette belle cité en arrêtant ces actes de barbaries. Plus jamais ça au Sud-Ouest », « Nous sommes tous CCVA, Banlo, Burkinabè », « Stop aux excès de vitesse ». Ce sont, entre autres, les messages véhiculés par les manifestants pour dénoncer ce lynchage. Partis du haut-commissariat de la province du Poni, les marcheurs ont arpenté quelques artères de la ville avant d’aller remettre leur mot au gouvernorat. Dans leur message, les manifestants, à travers leur porte-parole, Justin Palenfo, ont justifié cette marche par la consternation à la suite du «crime odieux commis sur des frères burkinabè en mission dans notre région, particulièrement dans le village de Banlo où ils ont été victimes d’un lynchage ignoble ».

Face à cette situation, a-t-il poursuivi, nous nous sommes donné le devoir en tant que forces vives, de venir vers le gouvernement pour nous associer à sa peine dans cette épreuve difficile. Il s’agit aussi, selon Justin Palenfo, de protester contre la barbarie vindicative «créatrice de désolation et de confusion à même d’indigner toute une communauté innocente dont la grande partie était loin des faits ». Il a aussi invité les populations du Burkina Faso à la tolérance et au pardon.

Soigner l’image de la région

… ont remis un message au Secrétaire général de région du Sud-Ouest, Aboubakar Traoré (droite)

« Nous interpellons les structures compétentes à s’investir pour la saisine et le traitement diligent de ce dossier afin de sanctionner sans réserve les coupables», a lancé le porte-parole, tout en incitant le gouvernement à s’investir davantage avec ses partenaires dans la promotion des droits humains, vecteur du respect de la vie humaine, de la dignité et la noblesse de l’Homme. Le secrétaire général de la région du Sud-Ouest, Aboubakar Traoré, représentant le gouverneur, a indiqué que cette marche démontre que des actes de lynchage ne doivent plus se produire dans la région. Aussi, elle donne une autre image de ce que certains ont du Sud-Ouest à la suite du drame de Banlo.

« Vous venez de démontrer le contraire de ce qui s’est passé. Cette marche montre que ce sont des personnes isolées qui ont posé ces actes mais pas tout le Sud-Ouest », a fait remarquer Aboubakar Traoré. Il a souhaité que le message lancé se répercute dans tous les villages de la région pour que plus jamais ces actes ne se reproduisent. Pour le pasteur Enoch Sib de la communauté protestante, ce qui s’est passé à Banlo n’est pas digne pour la région et pour le peuple burkinabè.

En tant que religieux et homme de paix, a-t-il précisé, il s’associe aux marcheurs pour dire que « nous nous démarquions à tout acte de violence et de lynchage ». «Dans la Bible il est dit. «Heureux les hommes de paix ». C’est pourquoi nous devons travailler pour que la paix, le vivre-ensemble et la bonne cohabitation règnent dans notre région. En cas d’incident, nous devrons avoir la maîtrise de soi et éviter tout acte de vengeance », a martelé Enoch Sib.

Joseph HARO

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