Elections municipales : la Conscience démocratique à l’œuvre pour un scrutin apaisé

L’association Conscience démocratique (COD) a organisé, le mardi 5 janvier 2021 à Ziniaré, une conférence publique sur la participation massive et apaisée aux élections par les populations.

L’association Conscience démocratique (COD) veut inciter les populations à s’intéresser davantage aux élections. Pour ce faire, elle a initié des séances de sensibilisation à la participation massive et apaisée des électeurs aux scrutins à venir. Cette campagne s’est matérialisée, le mardi 5 janvier 2021 à Ziniaré, par une conférence publique. Pour le président de la COD, Hervé Gnami Sangaré, les élections au Burkina Faso suscitent peu d’engouement des populations. Sur un potentiel électoral, estimé à plus de 10 millions d’électeurs, a-t-il expliqué, plus de 6 millions de personnes ont été enrôlées avec près de 3 millions ayant effectivement pris part aux élections du 22 novembre dernier.

« A l’analyse, l’on se rend compte que c’est une minorité qui a voté le président du Faso», a indiqué M. Sangaré. D’où l’idée pour lui, de poursuivre la sensibilisation pour les prochaines échéances. « On peut aboutir à des crises lorsque les dirigeants élus voudront prendre des décisions. Il faut sensibiliser afin d’éviter une crise post-électorale au Burkina Faso », a-t-il insisté. Une position partagée par le premier conférencier, Mamadou Kabré, président du parti politique PRIT-Lannaya. De son avis, une élection apaisée avec un fort taux de participation est de nature à garantir la participation de tous à la gestion de la chose publique, à la stabilité des institutions et à promouvoir la bonne gouvernance. M. Kabré a aussi relevé que la population, en payant l’impôt, contribue de façon indirecte à l’organisation des élections à travers la part du budget de l’Etat voté à cet effet. « Les citoyens devraient tout faire pourparticiper aux élections organisées à coût de
milliards de F CFA », a-t-il soutenu.

Un débat démocratique vif

Mamadou Kabré a donc fait une série de propositions à mettre en œuvre pour susciter un engouement au vote. Il s’agit entre autres, du vote obligatoire « avec une administration électorale professionnelle et fiable » disposant des moyens de votation modernes comme le vote électronique. Le président du PRIT-Lannaya a aussi souhaité que d’autres mécanismes soient mis en place afin que les partis politiques puissent avoir plus de moyens et que la loi soit allégée pour permettre le vote ambulatoire. « Il faut déplacer des équipes vers des points de convergence comme les marchés, les hôpitaux et les maquis. Tout cela va permettre une forte participation aux élections», a-t-il proposé.

Le second conférencier, le juriste et analyste politique, Siaka Coulibaly, a signifié que le caractère apaisé du double scrutin du 22 novembre passé vient du fait que l’élection a été conforme aux règles prescrites. Il faut donc veiller, a-t-il poursuivi, à ce que la qualité déjà atteinte aux élections puisse être renouvelée pendant les élections municipales prochaines. Aussi a-t-il recommandé à la Commission électorale nationale indépendante de travailler à limiter les insuffisances organisationnelles telles que l’ouverture tardive des bureaux de vote, le non affichage des listes devant les bureaux de vote et les problèmes liés aux cartes d’électeurs.

« Le principal point qui n’a pas fonctionné est le taux de participation de 50%. Pendant la centralisation des résultats, il y a eu une mésentente entre l’opposition et la majorité qui a provoqué un arrêt momentané du processus », a-t-il déploré. L’analyste politique a en outre recommandé que le débat démocratique soit plus vif pour donner envie aux électeurs de participer aux votes. Il faut également faire en sorte que les discours de campagne se matérialisent en actes pour inciter davantage les populations à participer aux échéances à venir, a-t-il suggéré.

Abdoulaye BALBONE

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