« Elle ne doit pas nous faire oublier la principale », Sagado Nacanabo

Le Réseau national de lutte anti-corruption a animé, le jeudi 25 juin 2020 à Ouagadougou, une conférence de presse sur les affaires présumées de corruption et de crimes économiques en cours à la justice.

Le Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) se réjouit de l’arrestation du magistrat Narcisse Sawadogo et de son complice Alassane Baguian pour tentative d’escroquerie dans l’affaire dite Armand Béouindé. Les enregistrements sonores qui ont permis à la justice de poursuivre ces deux personnes, réconfortent, selon le réseau, les acteurs de la lutte anti-corruption sur les pratiques de corruption au sein de l’appareil judiciaire. Les responsables du REN-LAC l’ont fait savoir le jeudi 25 juin 2020 à Ouagadougou, au cours d’une conférence de presse. « C’est ce qui a certainement manqué dans l’affaire des 34 magistrats épinglés par la Commission d’enquête mise en place par le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) à l’époque, donnant ainsi le courage et l’audace à Narcisse Sawadogo de proposer ses services au maire », a dénoncé le secrétaire exécutif du REN-LAC, Sagado Nacanabo. Aussi, il a prévenu que tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir dans le traitement de ce dossier, notamment les magistrats et le ministre de la Justice, doivent faire diligence pour ne pas garantir une impunité aux mis en cause. Par ailleurs, le secrétaire exécutif a informé que sa structure a introduit une autre plainte auprès du procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou, contre le magistrat Narcisse Sawadogo et son complice pour trafic d’influence. « Cette affaire ne doit pas nous faire oublier la principale, à savoir celle de la location de véhicules au profit de la mairie de Ouagadougou », a-t-il fait remarquer. Pour ce faire, Sagado Nacanabo a appelé le maire Armand Béouindé à démissionner pour faciliter les procédures d’enquête car étant toujours au pouvoir, il peut empêcher certaines investigations.
Dans l’affaire de l’ancien ministre de la Défense, Jean-Claude Bouda, le réseau affiche également une satisfaction mais soutient que le prévenu ne doit bénéficier d’aucune impunité. « Il doit être jugé conformément aux lois et règlements en vigueur. Si d’aventure, il arrive à apporter la preuve de son innocence, qu’il soit déclaré innocent et relaxé», a laissé entendre M. Nacanabo.
Au-delà de ces dossiers, le REN-LAC a constaté les actions judiciaires louables posées par le parquet pour élucider certaines affaires révélées par la presse et a encouragé les magistrats « honnêtes et intègres » à faire leur travail dans la sérénité jusqu’au bout. Avez-vous été approchés par la justice après l’arrestation de Jean-Claude Bouda ? Avez-vous introduit une plainte contre le ministre des infrastructures, Eric Bougma que l’on soupçonne d’enrichissement illicite ? « Nous n’avons pas été approchés mais cela ne nous dérange pas, l’essentiel étant que la procédure suive son cours », a répondu le premier responsable de l’organisation de lutte anti-corruption. Sur la deuxième préoccupation des journalistes, il a confié que son réseau travaille sur le dossier, mais à l’étape actuelle, les investigations ne permettent pas d’introduire une plainte contre l’intéressé.

Joseph HARO

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