Espaces frontaliers Burkina-Côte d’Ivoire : La cohésion sociale prêchée aux populations de Baheldouo

Le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Emmanuel Zongo, a appelé les populations de la zone frontalière avec la Côte d’Ivoire à éviter de se rendre justice en cas de problème.

Le secrétariat permanent de la commission nationale des frontières du Burkina Faso a tenu, le mardi 16 mars 2021 dans le village de Baheldouo, province du Noumbiel, une séance de sensibilisation à la cohésion pacifique entre les communautés ivoirienne et burkinabè. Cette activité rentre dans le cadre de la campagne que le secrétariat permanent organise, du 16 au 20 mars, en collaboration avec la partie ivoirienne.

Le village de Baheldouo dans la commune de Boussoukoula, province du Noumbiel a reçu dans la matinée du mardi 16 mars 2021, une délégation des autorités burkinabè et ivoirienne avec à sa tête le gouverneur du Sud-Ouest, Emmanuel Zongo et le préfet de la région de Bounkani, Joseph Droh Kpan. A l’initiative du secrétariat permanent de la commission nationale des frontières du Burkina Faso, la présente sortie dans cette localité, située à la frontière avec la République de Côte d’Ivoire, a pour objectif de sensibiliser les populations à la nécessité d’adopter des comportements de vivre-ensemble avec leurs voisins ivoiriens. D’entrée, le préfet Joseph Droh Kpan a rappelé que le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire sont deux pays frères liés par l’histoire.

« Nous sommes-là afin que dans cette zone frontalière vous puissiez vivre dans la paix. Les infrastructures sociales construites dans cette zone, que ce soit en territoire burkinabè ou ivoirien, profitent aux deux communautés. Vous avez intérêt à adopter des comportements pacifiques », a lancé le préfet de la région du Bounkani. Il a reconnu que des problèmes peuvent survenir, mais son souhait est qu’ils soient discutés entre populations pour trouver des solutions avant qu’ils se transforment en conflits. « J’ose espérer, en fonction des relations sociales, que vous trouverez toujours des solutions appropriées », a-t-il argué.

A son tour, le gouverneur de la région du Sud-Ouest a soutenu qu’il est du devoir des populations ivoiriennes et burkinabè de perpétuer les liens historique, géographique et de fraternité légués par les devanciers. Pour lui, ces liens doivent être fructifiés et devenir plus forts. « C’est dans cet objectif que nos deux Etats ont signé le Traité d’amitié et de coopération (TAC) en 2008 et l’Accord-cadre de coopération transfrontalière en 2018. Le plus important pour vous qui êtes dans cette zone n’est pas de savoir où se situe la borne de limitation, mais de se soigner, d’inscrire vos enfants à l’école et avoir accès à l’eau potable. C’est pourquoi, il est important d’aller main dans la main pour la paix », a lancé Emmanuel Zongo.

« … ça ressemble à du mépris »

Le préfet de la région du Bounkani, Joseph Droh Kpan : « Vous avez intérêt à adopter des comportements pacifiques ».

Par ailleurs, le gouverneur du Sud-Ouest a informé que les gouvernements des deux pays travaillent à la matérialisation de la frontière longue de 620 kilomètres d’ici à trois ans. Mais en entendant, a-t-il recommandé, travaillons à la paix, à la cohésion sociale et au vivre-ensemble harmonieux. « Nous vous invitons à éviter de vous rendre justice lorsque des problèmes surviennent. Il faut toujours contacter les autorités compétentes », a suggéré le gouverneur. Les populations, pour leur part, ont salué cette initiative du Secrétariat permanent de la commission nationale des frontières. Boubacar Nana, un résident du village de Baheldouo a avoué qu’il existe des difficultés sur la zone frontalière, mais la population compte sur la bonne volonté des autorités pour les résoudre.

Le conseiller municipal du village, Bamouté Dah pointe le doigt sur les difficultés que les Burkinabè rencontrent avec les forces de sécurité ivoiriennes. « Que ce soit notre carte nationale d’identité burkinabè ou la carte grise de nos engins, elles nous exigent de verser de l’argent afin de pouvoir circuler. Nos pièces d’identités ne sont pas considérées, ça ressemble à du mépris », a dénoncé M. Dah. Pourtant, a-t-il fait savoir, il ne devrait pas avoir ce problème, car « nous sommes un même peuple ».

« Nous marions leurs filles et fils et eux aussi font pareil », a-t-il confié. Sur la question, le préfet de la région du Bounkani a fait remarquer que le Burkina et la Côte d’Ivoire sont dans plusieurs organismes communautaires qui prônent la libre circulation des biens et des personnes. A cet effet, ces actes doivent être combattus. C’est pourquoi, M. Kpan a appelé la population à toujours dénoncer ces cas « afin que les brebis galeuses soient sanctionnées ».

Joseph HARO

 

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