Facilitation de l’agrobusiness: Impliquer le secteur privé

Le ministre en charge de l’agriculture, Salif Ouédraogo: « Les questions évoquées dans le document interpellent à plus d’actions concertées avec le secteur privé».

Le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydroagricoles a organisé l’atelier de présentation du rapport sur la facilitation de la mise en place de l’environnement des affaires dans le secteur agricole, le mardi 11 février 2020, à Ouagadougou.

Dans les pays en voie de développement, les agriculteurs sont les principaux pourvoyeurs de denrées alimentaires. Malheureusement, les systèmes de réglementation ne les aident pas de façon efficace à acquérir tous les intrants nécessaires, à cultiver et à vendre leurs produits. C’est la conclusion du rapport ‘’Améliorer le climat des affaires dans l’agriculture’’ (EBA). Entamée depuis 2013, cette étude a été réalisée par la Banque mondiale, en collaboration avec l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA). Le mardi 11 février 2020, le ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydroagricoles a organisé l’atelier de diffusion dudit rapport.

Cette enquête a indiqué clairement les mesures dans lesquelles les gouvernements facilitent l’exploitation des entreprises agricoles par les agriculteurs. Les données de l’étude ont pris en compte huit indicateurs. Il s’agit de la fourniture de semences, l’homologation des engrais, la sécurisation de l’approvisionnement en eau, l’enregistrement des machines agricoles, l’alimentation du bétail, la protection phytosanitaire, le commerce de la production alimentaire et l’accès au financement.

Le document précise que le score EBA est lié à des résultats plus généraux en matière de développement. Ainsi, les pays dotés d’une meilleure règlementation ont en moyenne des taux de pauvreté plus faibles. Un constat qui renforce l’idée selon laquelle, la croissance de l’agriculture est un moyen efficace pour sortir de la pauvreté. Les pays développés l’ont compris. Puisque dans le rapport présenté, il est ressorti que la Croatie est classée parmi les 10 premiers à mettre un accent particulier sur l’agriculture.

Pour le représentant d’AGRA, Dr Jules Somé, l’engouement autour du document prouve l’intérêt des différentes parties prenantes à améliorer les indicateurs.

Ce, bien qu’elle occupe 3% du PIB. Pendant ce temps, au Liberia, l’agriculture représente 37% du PIB, mais le pays ne dispose d’aucune réglementation sur la fourniture de semence, d’aucune homologation des engrais ou la sécurisation de l’approvisionnement en eau, encore moins de normes claires susceptibles de garantir une alimentation animale de qualité.

« Il faut reformer la réglementation de l’agroindustrie. Parce que certains pays ont des dispositions obsolètes qui ne répondent pas aux besoins des agriculteurs. D’autres pays ont des obstacles bureaucratiques insurmontables qui étouffent les processus agroindustriels », a soutenu le directeur-pays de AGRA, Dr Jules Somé. Qu’à cela ne tienne, l’étude a révélé qu’entre le 1er juillet 2016 et le 30 juin 2018, 47 pays sur 101 du projet EBA ont mis en œuvre 67 reformes réglementaires. Dans ces pays, plus de la moitié des réformes ont été réalisées dans les domaines de la fourniture de semences, la protection phytosanitaire et l’accès au financement.

A propos de l’indicateur relatif à la protection phytosanitaire axée sur la déclaration des attaques de ravageurs, le Burkina Faso fait partie des 72 pays qui respectent cet exercice. De l’avis du ministre en charge de l’agriculture, Salif Ouédraogo, toutes ces initiatives et études n’auront pas un grand impact si le secteur privé n’est pas impliqué dans la conception, la mise en œuvre et le suivi des politiques agro-sylvo-pastorales. « L’enjeu est énorme.

Parce qu’au-delà d’une simple diffusion, il s’agit d’un regard technique sur notre avancée dans l’amélioration des affaires dans le secteur agricole en vue de dégager à la fin, des reformes appropriées pour améliorer le climat des affaires de l’agriculture burkinabè et partant de l’indice Doing business du Burkina Faso », a dit le ministre Ouédraogo. C’est pourquoi, le représentant-résident de la Banque mondiale, Christophe Rockmore, a souligné l’importance de l’initiative EBA.

En effet, a-t-il déclaré, elle renforce la base d’information pouvant être utilisée au profit de dialogues sur les politiques agricoles, les concertations et les réformes juridiques. « Ce rapport est une contribution directe à la mise en œuvre du PNDES et du Programme national du secteur rural et un outil important pour la formulation des futurs plans et programmes », a affirmé M. Rockmore. Il a assuré que son organisme continuera à favoriser une meilleure connaissance du cadre des affaires agricoles.

Gaspard BAYALA

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