FESPACO hors des murs : sous le signe de la résilience

Les populations du Centre-Nord ont été exhortées à promouvoir la paix à travers la culture.

En prélude à la 28e édition du FESPACO qui se tiendra du 25 février au 4 mars 2023, le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo, a lancé les activités du « FESPACO hors des murs », le samedi 18 février 2023 à Kaya.

Depuis 2005, le Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) et le Cinéma numérique ambulant (CNA) organisent des activités connexes à celles classiques du FESPACO, en vue de promouvoir le cinéma et l’image auprès des populations. Pour respecter cette tradition, avec le soutien de l’UNICEF, ils ont initié le concept « FESPACO hors des murs » dont les activités ont été lancées, le samedi 18 février 2023 à Kaya, par le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Jean Emmanuel Ouédraogo.

Placée sous le signe de la résilience, plusieurs activités sont au programme à la présente édition. Selon le ministre Ouédraogo, il s’agit, entre autres, des ateliers de peinture, de la réalité virtuelle, des masterclass, des débats/panels et des projections de films dans des quartiers périphériques de Ouagadougou et dans des villes de l’intérieur du Burkina Faso telles que Kaya et Dédougou.

A l’entendre, la mise en œuvre de ces activités va permettre d’associer les enfants des zones à fort défi sécuritaire à la fête des cinémas d’Afrique et servira de tremplin pour sensibiliser et plaider en faveur des enfants à travers le thème : « Droit des enfants du Faso dans la culture de la paix ». Amortir le choc De ce fait, Jean Emmanuel Ouédraogo a appelé les populations du Burkina Faso à s’approprier le concept « FESPACO hors des murs » et à prendre d’assaut les sites de projection, afin de s’interroger sur les problématiques soulevées par les cinéastes dans leurs réalisations.

Pour le coordonnateur du Cinéma numérique ambulant (CNA), zone Afrique, Wendlasida Ouédraogo, les projections des films en plein air dans diverses localités du Burkina Faso permettent d’associer les populations à la plus grande fête du cinéma africain tout en assurant un travail d’éducation à l’image et de formation des cinéphiles pour les salles classiques. Pour lui, le choix de Kaya pour abriter certaines activités du « FESPACO hors des murs » tient compte du contexte sécuritaire difficile que vit la région du Centre-Nord. «

La culture, autant elle peut contribuer à amortir le choc vaincu par ces milliers de déplacés internes, autant elle peut servir de rempart pour recoller les morceaux de notre société », s’est convaincu Wendlasida Ouédraogo. Dans son intervention, le représentant de l’UNICEF, Charles Tayo, a souligné que le projet « FESPACO hors des murs » vise à démocratiser l’accès au cinéma par la création des sites de projection dans des villes et villages du Burkina Faso.

A ses dires, aux alentours des sites de projection seront organisées des activités menées par des jeunes afin de créer un cadre pédagogique et ludique pour les enfants. « Informer, divertir, transmettre, susciter des vocations sont autant d’objectifs poursuivis par l’UNICEF dans ce projet afin que chaque enfant puisse s’épanouir », a espéré M. Tayo. A son tour, la présidente de la délégation spéciale de Kaya, Solange Kiéma, a déclaré que le choix porté sur sa ville pour le lancement des activités du « FESPACO hors des murs », démontre une fois de plus la résilience des populations face à la crise sécuritaire et humanitaire difficile que traverse le Centre-Nord.

Le lancement des activités du « FESPACO hors les murs » a été marqué par la projection d’un film dénommé « ZOUK » de Gaston Bonkoungou, un étudiant de l’Institut supérieur de l’image et du son/Studio-école (ISIS-SE). Un court métrage d’une dizaine de minutes qui évoque la problématique de l’eau et l’accès à l’éducation des filles sur les sites d’accueil des déplacés internes. « Dans le film, l’auteur met en évidence une écolière orpheline de père tué par des terroristes qui est obligée d’abandonner les études pour aider sa mère à chercher l’eau.

Ignorante de ce qui est arrivé à son géniteur, elle harcèle chaque jour sa maman pour savoir quand est-ce que son papa reviendra de son voyage », a retracé Wendlasida Ouédraogo. Pour lui, ce film replonge les cinéphiles dans des moments douloureux afin d’interpeller chaque Burkinabè à un élan de solidarité envers les déplacés internes et à jouer sa partition pour un retour rapide à la paix.

Abdoul Razak Emil SEGDA

Segda9emil@gmail.com

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