Garder le moral

Au 28 mars 2020, le Burkina Faso enregistrait au total 207 cas d’infection, 11 décès et un nombre deux fois plus élevé de guérisons (21). Nonobstant les communiqués quelque peu alarmants en provenance du Centre des opérations de réponses aux urgences sanitaires (CORUS) relatifs à l’épidémie de la maladie à coronavirus (COVID-19),  les nouvelles qui nous parviennent du front médical sont plutôt bonnes.  Si tant est que des remèdes sont en phase de test avancé.

Pr Martial Ouédraogo a, concernant les deux nouveaux décès, fait savoir qu’ils sont arrivés dans une situation de détresse respiratoire. Il a saisi l’occasion pour rappeler les symptômes de la maladie. « Les gens doivent alerter afin qu’on puisse organiser la prise en charge à temps », a-t-il dit. Concernant les différentes activités du centre des opérations qu’il dirige, Pr Martial Ouédraogo a fait comprendre que certains endroits ont été désinfectés. Il s’agit du ministère en charge de l’éducation nationale, de la direction générale de l’éducation nationale, de la Caisse nationale de sécurité sociale, la Banque commerciale du Burkina, 40 domiciles et l’aéroport international de Ouagadougou.

A propos des mesures d’accompagnement des entreprises, le porte-parole du gouvernement, Remis Fulgance Dandjinou, a déclaré que les réflexions sont en cours.

Les essais en cours, menées par une équipe de chercheurs locaux,  visent à évaluer l’efficacité et la sécurité de la Chloroquine d’une part, et de l’autre, de la combinaison Chloroquine+Azithromycine dans le traitement de l’infection. S’ils sont concluants, le pays aura une longueur d’avance car disposant déjà d’une chaine de production d’une capacité de 200 mille comprimés par jour qu’il suffirait de réhabiliter, selon les assurances du ministre en charge de la Recherche scientifique. Au regard des avancées scientifiques tous azimuts et de la dynamique engagée dans tous les domaines connexes, il y a lieu de garder le moral haut avec la conviction que  le coronavirus sera bientôt qu’un mauvais souvenir.  En attendant, la sensibilisation gagnerait à prendre en compte la flambée de copieuses prises sans prescription et à but prophylactique,  de la fameuse potion du Pr. Didier Raoult. Il reste entendu qu’il  n’existe pas de médicament spécifique permettant de prévenir ou de traiter la maladie à coronavirus. C’est donc très pertinemment que l’exécutif concentre ses efforts dans la prévention de nouvelles contaminations par des mesures graduelles sans précédents (mise en quarantaine des foyers de l’épidémie, état d’urgence sanitaire, fermeture des lieux de grands regroupements…) dont les conséquences socioéconomiques nécessitent des réponses tout aussi urgentes des pouvoirs publics. Il faut aussi souligner le sens de responsabilité du gouvernement qui a opté pour la graduation des mesures y restrictives dans l’intérêt des populations.

La centralisation de l’information sur l’épidémie et sa diffusion quotidienne est une démarche salutaire quand on sait que le pays a opté pour une gestion totalement transparente de la maladie. Elle nécessite cependant une gestion et une coordination plus rigoureuse. Bien entendu, en dehors des sources fiables du CORUS basées sur les données recueillies par les équipes terrain et le laboratoire national de référence, les autres regards, même critiques, sur la question sont les bienvenus, pour autant qu’ils ne créent pas la confusion au sein des populations. En 24 heures, tout et son contraire ont été dit sur l’efficacité ou l’inefficacité de l’usage des gels et savons. A quoi s’en tenir ?

En dehors de l’exécutif, un élan de solidarité salvateur est en cours pour permettre de mobiliser les 12 milliards nécessaires au financement du plan de riposte contre le mal. Le succès de cette mobilisation populaire, presque spontanée, passe par une gestion vertueuse des soutiens matériels et financiers reçus. Car, la gestion des souscriptions mobilisées pour soutenir de grandes causes nationales (CAN 98, Opération Bayiri, Inondations de 2009…), ont laissé aux citoyens une certaine idée à dissiper.

Face aux urgences, différons nos discussions sur le sexe des anges, soumettons-nous aux mesures d’hygiène et de restrictions dans la discipline.

La réflexion prospective engagée au sein des instances ad hoc publiques et privées pour apporter des solutions aux problèmes que l’arrêt momentané de tous les secteurs, ont engendrés, mériterait enfin, d’être encouragée par tous les moyens.

Par Mahamadi TIEGNA

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