Gouvernance locale : 20 communes à l’épreuve de la veille citoyenne

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Le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques (CERA-FP) a présenté les résultats et expériences du projet de « renforcement de la veille citoyenne et de la redevabilité sociale dans 20 communes du BURKINA FASO », le vendredi 29 janvier 2021, à Ouagadougou.

La qualité de la gouvernance locale passe nécessairement par une veille et une participation citoyennes accrues. Conscient de cet enjeu, le Centre d’études et de recherche appliquée en finances publiques (CERA-FP), en partenariat avec l’UNICEF, a mis en place un projet de « renforcement de la veille citoyenne et de la redevabilité sociale dans 20 communes du BURKINA FASO », notamment dans les régions du Centre-Sud, du Centre-Est, des Hauts-Bassins et du Sud-Ouest. Après 17 mois de mise en œuvre, le Centre a présenté les résultats et expériences dudit projet, le vendredi 29 janvier 2021, à Ouagadougou.

Selon la chargée de projet, Sandrine Karambiri, les interventions ont porté sur quatre axes. Il s’agit de redevabilité et la transparence dans les dépenses publiques de santé, d’éducation, de nutrition et de l’accès à l’eau potable et assainissement, du renforcement des capacités des OSC locales, d’organisations communautaires de base (OCB) et des élus locaux, de la promotion des bonnes pratiques en nutrition, et de l’évaluation, la capitalisation et la valorisation des acquis du projet.

En termes d’activités réalisées, elle a cité entre autres, la mise en place de 20 Comités communaux de veille citoyenne (CCVC) dans les communes d’intervention, la simplification et la traduction du budget en langues nationales, l’organisation des débats d’orientation budgétaire (DOB), le renforcement des capacités et de production d’analyse citoyenne sur le budget des communes et en suivi de l’action publique, la sensibilisation et l’information des populations sur les bonnes pratiques nutritionnelles.

Avec un taux réalisation de 95%, les activités ont permis de toucher directement plus de 3000 personnes issues du monde associatif, syndical et des élus locaux, des populations, etc., a précisé Sandrine Karmabiri.

Satisfecit des acteurs

Selon le secrétaire exécutif du CERA-FP, Hermann Doanio, le bilan du projet est plus que satisfaisant. Car il a permis d’engranger de nombreux acquis. Il s’agit, entre autres, de la mise en place d’un mécanisme formel de veille citoyenne à travers les CCVC qui sont une plateforme de réflexions et d’actions sur les questions d’intérêt local, l’éveil de conscience des communautés à prendre part à la gestion des affaires locales, la connaissance des espaces légaux de veille citoyenne en matière de gestion des affaires publiques, l’instauration d’une confiance mutuelle entre populations et autorités communales, etc.

« Tous ces éléments ont contribué à donner une valeur ajoutée dans la gestion des affaires locales, à travers une amélioration de la participation des citoyens à la gestion publique, la transparence par rapport aux informations budgétaires, aux documents de développement et le renforcement de la redevabilité des autorités locales », a souligné M. Doanio.

Le même satisfecit est exprimé par les bénéficiaires du projet à travers des témoignages sur les activités réalisées et leur impact sur la gouvernance locale. « Nous avons mené des actions de sensibilisation des populations dans la lutte contre la COVID-19, des suivi-contrôles des constructions au niveau de la commune, des débats d’orientations budgétaires, sensibilisé les commerçants sur le paiement des taxes, mobilisé les populations pour l’entretien des routes », a indiqué le point focal du CCVC de la commune rurale de Dolo, Sami Kam, dans la région du Sud-Ouest.

« Nous sommes satisfaits car avant l’intervention du projet nous ne savions pas que nous pouvions mener ce genre d’activités. Avec les formations reçues, nous avons compris qu’individuellement et collectivement, nous pouvons réaliser des actions de développement », a-t-il conclu. L’indisponibilité de certains acteurs, la difficile collaboration entre certaines autorités communales et les CCVC, la réticence de certains maires à communiquer les documents budgétaires, sont, entre autres, les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre du projet.

Les communes bénéficiaires du projet sont Béré, Guiba, Andemtenga, Baskouré, Gounghin, Dialgaye, Tensobtenga, Yargo, Bagré, Koupela, Boni, Houndé, Koumbia, Dano, Diébougou, Dissinh, Tiankoura, Dolo et Gaoua.

Mahamadi SEBOGO

Windmad76@gmail.com

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