Grève des chauffeurs routiers Vers une sortie de crise

Les chauffeurs routiers, n’étant pas ‘’assez’’ satisfaits de la missive du Premier ministre, ont diligenté une deuxième mission ce même jour pour des concertations.

L’Union des chauffeurs routiers du Burkina a entamé, le mercredi 8 janvier 2020, une grève de 72 heures pour protester contre la tenue des engagements du gouvernement concernant leur plateforme revendicative. Mais, après concertation avec le Premier ministre, Christophe Marie Joseph Dabiré, les lignes semblent bouger pour une sortie de crise.

La grève annoncée des chauffeurs routiers du Burkina n’aura duré qu’une demi-journée. A peine entamée le mercredi 8 janvier 2020 pour 72 heures, les concertations entre la Confédération syndicale du Burkina (CSB) dirigée par Guy Olivier Ouédraogo, les responsables de l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) et le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, ont permis de faire bouger les lignes pour une probable sortie de crise. Dans la matinée dans les stations-service, il n’y avait pas beaucoup d’affluence. Un tour dans les postes de péage route de Bobo-Dioulasso et de Ouahigouya, a permis de constater des camions stationnées.

Selon le piquet de grève au poste de péage route de Bobo-Dioulasso, Abdoul Kinda, la grève est bien suivie et les chauffeurs ont été sensibilisés au respect strict des règles édictées par l’UCRB. De retour au siège de l’UCRB à Cissin, les chauffeurs ont pris d’assaut le bâtiment et veillent au grain pendant que leurs premiers responsables s’entretiennent avec le Premier ministre. Une rencontre qui n’a duré qu’une heure de temps soit de 8h à 9h.

A l’issue de cet entretien, la délégation conduite par la CSB est revenue au siège de l’UCRB pour le bilan. Le président de l’UCRB, Brahima Rabo a confié que la grève a été suivie également à Bobo-Dioulasso, Koupèla, Pouytenga…Selon lui, les points inscrits dans leur plateforme revendicative sont l’ouverture de l’aire de repos de Zorgho, la mise en place des bons de chargement des ports de Lomé, Cotonou et Abidjan, la réfection du parking à Lomé et, surtout la résolution de la question relative à la convention collective qui devrait permettre aux employeurs des chauffeurs de leur payer des salaires ‘’conséquents’’. « J’ai pris bonne note des préoccupations que vous avez déclinées.

Je salue votre sens de responsabilité à privilégier le dialogue. J’ai donné à l’instant même des instructions au ministre en charge des transports et de la Mobilité urbaine pour régler avant la fin du mois de février 2020, le problème des bons de chargement dans les ports de Cotonou, Lomé et Abidjan sans le subordonner à la condition de mise en place de faîtière », a déclaré dans une missive, le Premier ministre. A propos de la convention collective, le chef du gouvernement dit avoir donné des instructions ‘’expresses’’ au ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, pour apporter l’accompagnement nécessaire à la finalisation du dossier de la convention collective. Concernant l’aire de repos de Zorgho, Christophe Joseph Marie Dabiré a également assuré les chauffeurs qu’il a instruit les différents ministres concernés à enclencher le processus d’ouverture diligente de l’aire de repos de Zorgho.

Sur ce point précis, le président de l’UCRB a confirmé qu’avant même la fin de l’entrevue avec le Premier ministre, il a reçu un coup de fil du maire de Zorgho qui promet l’ouverture de l’aire de repos d’ici le 15 janvier prochain. « Nous sommes des organisations syndicales qui avons répondu à l’appel à l’union sacrée du chef de l’Etat. La grève a été à notre corps défendant », a dit le secrétaire général de la CSB. A l’entendre, dès lors que la rencontre a été sanctionnée par un rapport écrit qui stipule clairement les engagements du gouvernement et les échéances de mise en œuvre, il est sage d’aller dans le sens de l’apaisement. Mais avant de quitter le siège de l’UCRB peu après 14h, les chauffeurs étaient toujours en concertation tandis qu’une autre délégation se trouvait au Premier ministère, aux dires de M. Rabo.

Gaspard BAYALA

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