Grogne des élèves de la filière Anesthésie-réanimation : Le DG de l’Ecole nationale de santé publique s’explique

Le DG de l’ENSP, Dr Pargui Emile Paré : « Les cours de la filière des attachés de santé en Anesthésie-réanimation sont suspendus ».

Le directeur général de l’Ecole nationale de santé publique (ENSP), Dr Pargui Emile Paré, a fait le point des réformes entreprises au cours de la rentrée scolaire 2020-2021 et les troubles dans la filière anesthésie-réanimation à la suite du refus des enseignants de dispenser les cours. C’était lors d’une conférence de presse, le vendredi 15 janvier 2021, à Ouagadougou.

L’Ecole nationale de santé publique (ENSP) a, à son actif, un plan d’actions 2021, en particulier dans son volet communication adopté récemment par son Conseil d’administration. Le vendredi 15 janvier 2021, à Ouagadougou, des responsables de la direction générale de l’école ont animé une conférence de presse au cours de laquelle, ils ont communiqué sur les points inscrits dans ce plan, la vie de l’ENSP et ses activités. Le Directeur général (DG) de l’ENSP, Dr Pargui Emile Paré, a indiqué que le calendrier scolaire de l’année 2020-2021 a été adopté rendant effective la rentrée scolaire, le mardi 5 janvier 2021 (concours professionnels) et le lundi 11 janvier 2021 (concours directs et inscrits privés). Pour 2021, selon le DG de l’ENSP, le personnel travaille sur un vaste chantier de réformes qui vont renforcer la crédibilité, l’excellence et la performance de la structure. Il en veut pour preuve, l’adoption définitive des textes d’universitarisation et la préparation de l’ENSP à l’introduction du Master.

Dans l’optique de concrétiser ses priorités, Dr Paré a relevé que l’ENSP collabore avec la Direction générale de l’enseignement supérieur et l’Unité de formation et de recherche en science de la santé (UFR/Sciences de la santé) de l’Université Pr Joseph Ki-Zerbo (UJKZ) en vue d’adopter les textes règlementaires. Il s’agit notamment, a-t-il dit, du nouveau statut de l’ENSP, du statut du personnel, du décret portant universitarisation des offres de formation et de la convention de partenariat entre l’ENSP et l’UJKZ pour la collation des diplômes. « L’universitarisation de nos offres viendra parfaire l’évolution de la profession, la reconnaissance de l’expertise infirmière, le développement de la recherche et, avec lui, l’évolution des pratiques afin de parvenir, in fine, à l’amélioration de la prise en charge et de la qualité des soins des patients », a déclaré Dr Paré. Cette donne cadre bien avec l’ambition de l’ENSP, à l’entendre, qui veut être une référence pour la qualité de la formation des personnels de santé paramédicaux et des Sages-femmes au Burkina Faso et dans l’espace CEDEAO.

Harmonisation des curricula

Dans la même dynamique, a-t-il poursuivi, l’ENSP a entrepris depuis 2018 l’harmonisation des curricula des Infirmiers et Sages-femmes sous format Licence-Master-Doctorat (LMD) ainsi que sa mise en œuvre. Aux dires de M. Paré, à ce stade, 12 filières de formation d’attaché de santé sur 13 déroulent le programme harmonisé de l’Organisation ouest-africaine de la santé (OOAS). « Cette harmonisation a pour but de définir un contenu scientifique identique pour toutes les écoles de formation de l’espace CEDEAO, permettre une facilité de mobilité des enseignants et des étudiants dans l’espace CEDEAO, une mutualisation des ressources humaines et une acquisition de compétences équivalentes favorisant la libre circulation des paramédicaux et Sages-femmes dans l’espace », a souligné le DG de l’ENSP.

Il a indiqué qu’une filière, notamment celle des Attachés en anesthésie-réanimation dont le programme a été également harmonisé, rencontre des difficultés. Toutefois, les journalistes ont voulu savoir les tenants et les aboutissants du mouvement d’humeur qui en découle. A ce propos, le DG de l’ENSP a relaté que ledit mouvement s’explique par le fait que le nouveau programme de formation en Anesthésie-réanimation a été jugé, par la société savante, insuffisante et incapable de répondre aux exigences du métier conformément aux textes règlementaires du Burkina Faso. Et il n’en fallait pas plus, à en croire Dr Paré, pour que les élèves exigent la reprise des cours suspendus il y a deux mois. Mais, l’ENSP, a-t-il rassuré, est disposée à échanger avec les principaux acteurs en vue d’adapter ce programme aux exigences nationales, spécifiquement dans le domaine de l’anesthésie pour sortir des agents anesthésistes compétents.

Pour la soutenance dont parle le Syndicat national des travailleurs de la santé humaine et animale (SYNTSHA) qui serait un point d’achoppement de la « crise », le DG de l’ENSP a répliqué que la soutenance a été faite de façon régulière avec l’approbation d’un médecin spécialiste d’anesthésie de l’hôpital Yalgado. « Le SYNTSHA est un syndicat qui est chargé d’améliorer la vie de ses membres travailleurs. En quoi la soutenance de mémoire d’une étudiante constitue un point de ce syndicat ? », s’interroge-t-il. Au sortir de la conférence de presse, le délégué général de toutes les filières, Kaleb Sawadogo, rencontré dans la cour de la direction générale de l’ENSP en compagnie de ses camarades, a demandé la reprise des cours et stages avec le programme déjà entamé.

Boukary BONKOUNGOU

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