Hausse des salaires des membres du gouvernement : « La révision s’imposait », SG du gouvernement Jacques Sosthène Dingara

Invité sur le plateau du 20 heures de la Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB), le Secrétaire général du gouvernement, Jacques Sosthène Dingara, apporte des éclaircissements sur les salaires des ministres qui font l’objet de débats sur les réseaux sociaux.

Radiodiffusion télévision du Burkina (RTB) : Certaines informations publiées sur les réseaux sociaux font état que les ministres du gouvernement de Transition touchent des salaires supérieurs à ce qui est autorisé par les textes. Quelle est votre réaction ?

Jacques Sosthène Dingara (JSD) : Je voudrais d’abord au nom de son excellence le président du Faso et du Premier ministre dire merci à l’ensemble des Burkinabè qui se sont inquiétés et préoccupés par rapport à cette question de la rémunération des hautes personnalités de notre administration. Je voudrais rappeler que ce changement s’explique par le fait que l’article 19 de la charte de la Transition après le diagnostic du comité des sages prévoyait qu’une fois les membres du gouvernement installés, le président du Faso devrait prendre un décret pour harmoniser la rémunération des hautes personnalités de notre administration. C’est dire que sur la base de cet article de la charte de la Transition, le processus de révision de l’ancien texte pris depuis 2008 a été entamé. Et faisant aussi suite encore à tout ce qui est apparu comme débat autour de la mise en œuvre de cet article de ce décret de 2008, vous comprenez qu’il fallait forcément réviser et mettre en place un texte unique. Quand vous prenez le texte de 2008 qui a été pris en son temps, il a été statique. Il ne prenait pas en compte de l’évolution du coût de la vie. Juste un exemple, en son temps vous avez la rémunération brute qui était de 650 000 F CFA qui correspond environ à un indice de 3 000 et plus. Aujourd’hui vous avez dans cette administration des corps qui ont environ près de 5 750 d’indice. Vous voyez que ce texte est totalement dépassé. Il fallait donc éviter que les ministres aillent négocier des contrats individuels. Donc, nous avions ce décret qui était là, mais nous avons aussi des textes supra tels que la Constitution qui dit qu’un agent de la fonction publique qui est nommé ministre et mis en détachement, ne peut pas être rémunéré en deçà de ce qu’il gagnait dans son emploi d’origine. Il fallait concilier en ce sens qu’il y avait des fonctionnaires qui étaient nommés ministres et qui avaient des salaires au-delà de ce que les textes prévoyaient. Donc, la révision s’imposait. Voilà pourquoi la révision a été faite pour expliquer aux citoyens lambda afin qu’ils puissent comprendre. Les ministres sont des fonctionnaires et le texte assez dynamique. Quand vous prenez le décret qui a été pris par son excellence le président du Faso, il est pratiquement dynamique et relié à la grille salariale des agents de la fonction publique. Le décret dit que les hautes personnalités reçoivent une rémunéra-tion indexée sur l’indice le plus élevé des grilles spécifiques de la fonction publique. Donc, le nouveau décret suit l’évolution de la grille salariale des agents de la fonction publique.

RTB : Il y a eu des corps qui ont obtenu des augmentations de salaire dernièrement. Est-ce qu’on peut dire qu’il y a eu un changement sur la grille salariale des ministres pour l’adapter à la situation actuelle?

J. S. D. : Par rapport à la charte de la Transition qui exigeait qu’il faille un salaire unique pour tous les membres du gouvernement et par rapport à la Constitution qui dit que quand vous êtes un fonctionnaire nommé ministre et que vous êtes en détachement, vous ne pouvez pas percevoir un salaire en deçà de ce que vous perceviez dans votre emploi d’origine. Pour harmoniser les salaires de l’ensemble de ces ministres, il fallait naturellement évoluer, changer le texte, le rendre plus dynamique et le relier à la grille salariale des agents de la fonction publique. Voilà un peu, l’explication qu’on pourrait donner. Comme je l’ai dit, l’avantage de ce décret c’est qu’aucun ministre n’avait négocié son contrat ni son salaire. C’est une avancée significative par rapport à l’ancien décret de 2008.

RTB : Doit-on comprendre que ces informations sur les réseaux sociaux étaient fondées, mais que les évolutions constatées ont des bases légales ?

J. S. D. : Exactement ! Le décret a des bases légales reliées à la grille salariale.

RTB : Que pouvez-vous dire pour rassurer tous les Burkinabè qui s’inquiétaient de cette situation ?

J. S. D. : Aujourd’hui il faut qu’on aille sur des bases légales. Comme je l’ai dit, depuis un certain temps, cette question de la rémunération des hautes personnalités fait l’objet de beaucoup de débats. Avec l’ancien texte qui est dépassé, il fallait courageusement l’adapter. Je pense que concernant l’article 19 de la charte de la Transition, c’est au regard du diagnostic qui est fait et de cette question de traitement de deux poids deux mesures par rapport aux hautes personnalités, il fallait d’abord arriver à une équité. C’est pour les rassurer que les membres du gouvernement ne sont pas au-delà de cette grille, mais chacun a un traitement relativement relié à cette grille des agents de la fonction publique.

Retranscription Paténéma Oumar OUEDRAOGO

1 COMMENTAIRE

  1. Donc vous voulez dire que si un ministre gagnait 10 million par mois dans son ancien emplois, il va toucher au moins 10 millions par mois en tant que ministre ??. Et comme il faut harmoniser, tous les autres ministres vont toucher aussi au moins 10 millions par moins ??. Le pays va de mal en pire…….. On est m*rt dans le film.

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