« Honorables députés » : une satire politique sur les élus du peuple

Le président du parlement, Alassane Bala Sakandé, a reçu la copie d’une série télévisée, dénommée « Honorables députés », des mains du représentant du Projet commun d’appui à l’Assemblée nationale (PROCAB), Ghislain Yaro, le jeudi 11 juin 2020, à Ouagadougou.

Le partenariat entre l’Assemblée nationale et le Projet commun d’appui à l’Assemblée nationale (PROCAB) a permis la réalisation d’une série télévisée de 34 épisodes de 26 minutes chacun, intitulée « Honorables députés ». Après presque une année de tournage, tout est fin prêt pour la diffusion. La remise de la série est intervenue, le jeudi 11 juin 2020 à Ouagadougou, entre le président du parlement, Alassane Bala Sakandé et le représentant du PROCAB, Ghislain Yaro. Etaient également présents, les scénariste-producteur, réalisateur, acteurs et des députés.

Aux dires du scénariste-producteur, Nouraogo Sawadogo, l’idée est partie du constat que la perception sociale du député est souvent biaisée dans la société. Ce dernier est vu comme celui qui doit assister à tous les baptêmes, construire des routes, réaliser des forages dans les villages. « On omet à dessein que le député est d’abord un homme politique d’envergure nationale qui a pour mission de contrôler l’action gouvernementale, consentir l’impôt et voter les lois. Le député a souvent laissé paraître cette image de l’homme qui règle tous les problèmes », a-t-il expliqué. S’appuyant sur l’humour et la satire, Noraogo Sawadogo a campé des personnages et des situations qui reflètent la sphère politique et le comportement du député dans la société. Les coups tordus en politique, les alliances sur fond de calculs égoïstes et les joutes à l’hémicycle sont joués avec maestria par des comédiens connus du petit écran burkinabè. « Il fallait créer des personnages, des situations et des respirations pour faire sortir des choses sérieuses.

(…) A dessein, nous avons peint suffisamment certains personnages pour qu’ils soient représentatifs de certaines catégories de députés », a détaillé le scénariste-producteur. Au risque de créer une polémique à la diffusion de la série, l’équipe de tournage a travaillé en étroite collaboration avec la Représentation nationale sur les différentes séquences. « L’une des préoccupations de l’Assemblée nationale était qu’on n’utilise pas cette série pour créer des situations politiques ou pour taper sur l’opposition. Le risque était là, mais nous avons essayé de le contourner pour que les personnages soient atypiques », a indiqué Noraogo Sawadogo.

Des partenaires satisfaits

Au final, ce sont des partenaires satisfaits du travail qui a été fait. Le président de l’Assemblée nationale a félicité le scénariste-producteur et son équipe pour la qualité de la série. « C’est quelque chose de costaud, de constant et d’une grande épaisseur qu’on nous a montré. Je suis admiratif du talent qui a été déployé à tous les niveaux. Nous ferons de notre mieux pour que la série soit vue à l’international », a-t-il déclaré. Au regard de l’investissement des acteurs dans la série, il leur a demandé de faire preuve de solidarité entre eux pour la suite du travail. « L’Assemblée nationale va financer la réalisation de la saison II de la série. Nous demanderons au PROCAB de financer la saison III. Nous allons à partir d’un sondage récompenser les deux meilleurs acteurs et les deux meilleures actrices », a-t-il promis.

Pour le représentant du PROCAB, Ghislain Yaro, le produit fini est « remarquable » sur plusieurs points. « C’est la réalité de l’Assemblée nationale qui a été portée à l’écran. Les acteurs se sont impliqués réellement dans les rôles qu’ils ont incarnés. Ils se sont imprégnés de cette réalité. A la fois le scénario, les jeux d’acteurs, les images et le son sont d’un niveau très élevé. Et cela permet de répondre aux normes internationales », a-t-il souligné.

Le PROCAB est un projet qui s’étend sur une durée de trois ans. Débuté en juin 2018, il est financé par la délégation de l’Union européenne, l’ambassade de Suède et le bureau de la coopération Suisse au Burkina Faso.

Karim BADOLO

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