Incident à l’hôpital de Tengandogo : le gouvernement réconforte les victimes et met en garde contre les informations mensongères

Le Centre hospitalier universitaire de Tengandogo a été au centre de l’attention de l’opinion nationale dans la journée du samedi 12 novembre 2022 à la suite d’informations relayées sur internet au point de nécessité qu’une délégation gouvernementale, conduite par le ministre d’État, Bassolma Bazié, se rende sur les lieux.

Selon leurs constats sur le terrain, si l’hôpital a bien enregistré le décès dune patiente précédemment admise en gynécologie, les circonstances du drame telles que décrites par certaines publications sur les réseaux sociaux  sont fausses.

En l’occurrence, trois agents de santé et un vigile du centre hospitalier ont été victime d’une agression par arme blanche par l’accompagnateur de la patiente décédée. À l’arrivée de l’équipe gouvernementale, deux personnes étaient hors de danger.

« Au moment où je vous parle, nous avons deux agents de santé qui sont en train d’être pris en charge par l’équipe de Tengandogo. Je voudrais rassurer que le gouvernement prend toutes les dispositions pour que les soins idoines leur soient porter. », a indiqué le ministre en charge de la Santé, Robert Kargougou.

Il a assuré les agents du CHU de Tengandogo et l’ensemble des agents de santé de tout le soutien du gouvernement pour qu’ils continuent de pouvoir travailler dans des conditions optimales.

« En l’état actuel des choses, ce que le gouvernement demande aux citoyens c’est de faire attention à l’information. Les premières informations qui ont circulé faisaient état d’un patient qui serait tombé d’un lit d’hôpital et qui aurait perdu la vie.
Ce qu’on peut dire ce soir c’est que le dossier est entre les mains de la justice qui a déjà pris les dispositions pour que des investigations puissent être menées sur cet incident. », a soutenu le Porte-parole du gouvernement, Rimtalba Emmanuel Ouédraogo.

Le ministre a alors invité les populations à se garder en pareille circonstance de « jeter l’anathème sur un personnel aussi dévoué que le personnel de la santé. »

M. Ouédraogo a traduit le soutien du gouvernement à un personnel qui, « malgré le traumatisme du matin, reste encore mobilisé dans tous les services pour la prise en charge des patients. »

Les membres du gouvernement ont aussi exprimé  la solidarité et la compassion de l’exécutif à la famille du patient décédé.

Sidwaya.info


Témoignage d’un personnel soignant témoin des circonstances du drame

Les événements ont eu lieu dans la matinée entre 11h et 12h.

Il s’agit d’une patiente post-partum, c’est à dire qu’elle a déjà accouché il y a de cela un mois environ.

Elle est revenue le 2 novembre avec un problème, elle a été gardée en gynécologie pour sa prise en charge. Il se trouvait que son état nécessitait une reprise au bloc, mais il y avait une anémie, il fallait qu’elle soit stabilisée au préalable.

Mais vous connaissez le problème de sang dans le pays, on lui administrait des soins tout en cherchant à la transfuser avant de la prendre au bloc.

Elle a finalement été admise au bloc le vendredi 11 novembre à 20h. Après le bloc il y a eu une surveillance, et lorsque ça n’allait pas, on l’a ramenée aux urgences obstétricales pour une prise en charge. C’est là-bas qu’elle a succombé.

Quand le monsieur ete informé du décès de la femme, il a quitté les urgences et est réparti gynécologie, là où la femme était hospitalisée.

Arrivé, il a pretexté vouloir poser une question à une fille de salle. Innocemment elle s’est levée pour le suivre.

Le monsieur a soulevé son habit et a enlevé un couteau, la fille a couru mais il l’a poignardée.  Elle est tombée et s’est relevée pour courir vers un autre service.

Une autre fille s’est aussi levée pour s’enfuir et il l’a poursuivie pour la poignarder. Elle a couru jusqu’au bâtiment des urgences obstétricales et c’est devant la porte qu’elle est tombée et elle a été emmenée au bloc.

Ces genres de menaces ne manquaient pas mais jusqu’à ce point…

Les responsables n’ignorent pas ce que nous vivons. Ils savent qu’on est constamment agressés, on n’a même plus besoin de parler, ils savent ce qu’ils doivent faire.

Propos recueillis par 

Abdel Aziz Nabaloum pour Sidwaya.info

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