Initiative de la grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel : Une nouvelle dynamique de collaboration avec les médias

Le coordonnateur national Adama Doulkoum : «L’Initiative de la grande muraille verte doit être l’affaire de l’ensemble des Burkinabè»

La Coordination nationale de l’Initiative de la grande muraille verte pour le sahara et le sahel (IGMVSS) a organisé, les 5 et 6 mars 2019 à Koudougou, un atelier d’information et d’échanges au profit d’une trentaine de journalistes.

L’Initiative de la grande muraille verte pour le sahara et le sahel (IGMVSS) lancée depuis 2007 par l’Union africaine pour répondre aux défis de la désertification, la dégradation des terres, la sécheresse et le changement climatique reste peu connue du public. Pour inverser la tendance, la coordination nationale du programme a réuni les 5 et 6 mars 2019 à Koudougou, 30 journalistes à la faveur d’un atelier d’information et d’échanges sur les activités et les domaines d’intervention de l’IGMVSS au Burkina Faso.

Les participants sont venus de différents organes de presse basés à Ouagadougou et dans les quatre régions des zones d’intervention à savoir, le Nord, le Centre-Nord, l’Est et le Sahel. Les travaux se sont déroulés sous forme de présentations suivies de discussions avec les hommes de médias. Dans une première communication sur l’historique, le coordonnateur national, Adama Doulkom, a indiqué que l’idée de l’IGMVSS remonte à juin 2005 lors du 7e Sommet des chefs d’Etat de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) tenu à Ouagadougou.

Au cours de cette rencontre de haut niveau, a-t-il expliqué, Olusegun Obasanjo alors président du Nigeria, avait proposé la construction d’un mur d’arbres qui devrait traverser toute la zone sahélo-saharienne afin de ralentir l’avancée du désert et lutter contre la dégradation des terres. «Deux ans plus tard, soit en 2007, l’Union africaine a adopté la résolution sur l’IGMVSS, suivie de la création en 2010, de l’Agence panafricaine de la grande muraille verte (APGMV) dotée d’un dispositif juridique, organisationnel et institutionnel de coordination basée d’abord à N’Djamena au Tchad puis transférée en Mauritanie», a poursuivi M. Doulkom.

Mais de l’avis de ce dernier, au lieu d’un mur d’arbres comme initialement prévu, les pays-membres ont plutôt retenu la réalisation de plusieurs activités visant à lutter contre la désertification par la restauration du couvert végétal et des techniques de récupération des terres dégradées. Le coordonnateur a également fait observer que, contrairement aux projets, l’initiative de la grande muraille verte n’a pas de délai d’exécution. «Le programme prendra fin lorsqu’il n’y aura plus de terres dégradées au Burkina Faso», a-t-il déclaré. La deuxième communication du coordonnateur national a porté sur le thème : «défis majeurs et acquis de la grande muraille verte au Burkina Faso».

Dès l’entame, le communicateur a fait savoir que des difficultés de plusieurs ordres font obstacle au bon fonctionnement de l’initiative et de nouveaux défis se pointent à l’horizon.
De son avis, la désertification, le changement climatique et la dégradation des terres impactent fortement sur les principaux leviers de croissance économique alors que les sources de financement se font de plus en plus rares.

Pour plus de visibilité

Le responsable en charge de la communication, Fabrice Yi-Bour Bazié, a axé son intervention sur les activités nécessitant l’accompagnement des hommes de médias.

A titre d’exemple, a-t-il précisé, le Burkina Faso s’est engagé à restaurer environ 5 millions d’hectares (ha) de terres dégradées à l’horizon 2030 à raison de 200 000 F CFA l’hectare, soit une enveloppe globale d’environ 1000 milliards F CFA. L’APGMV qui devait se charger de la mobilisation des ressources à l’échelle du continent pour le financement des activités de la grande muraille dans les pays-membres n’arrive toujours pas à répondre aux besoins des gouvernements, foi de Adama Doulkom.

Au deuxième jour, les participants ont axé leurs échanges sur le volet communication. Ainsi le responsable en charge de la communication, Fabrice Yi-Bour Bazié, a d’abord présenté le programme d’activités 2019 de l’IGMVSS en rapport avec la communication ou nécessitant l’accompagnement des organes de presse. S’en sont suivies des longues heures de débats et de discussions avec à la clé, des propositions sur les formes de collaboration ou de partenariat devant permettre aux médias d’offrir une meilleure visibilité aux actions de la grande muraille verte sur le terrain, en particulier, la récupération des terres dégradées et la gestion durable des terres.

Ainsi, des rubriques, des plages ou émissions traitant exclusivement des sujets d’environnement en plus des Papiers d’initiatives personnelles (PIP) ont été proposées comme créneaux pour la promotion de l’IGMVSS. Mais les journalistes ont émis le vœu que les patrons des médias soient associés à la démarche pour une issue heureuse. Ils ont par ailleurs proposé l’institution de prix devant récompenser les meilleures productions journalistiques sur la GDT au Burkina Faso.

Au terme des 48 heures de travaux, la coordination nationale de l’IGMVSS s’est réjouie de l’intérêt des journalistes pour les questions environnementales. «La tenue de cette activité nous tenait à cœur, vu le rôle important que les journalistes peuvent jouer dans l’atteinte de nos objectifs sur le terrain.

L’Initiative de la grande muraille verte ne doit pas être la chasse gardée de la coordination nationale, mais plutôt une affaire de l’ensemble des Burkinabè», a laissé entendre le coordonnateur national.
Ce dernier a affiché sa ferme volonté à inscrire la collaboration entre sa structure et les médias dans une longue durée afin d’impacter les populations bénéficiaires, mais aussi susciter plus d’accompagnement de la part des partenaires techniques et financiers.

Beyon Romain NEBIE
nbeyonromain@yahoo.fr

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