Insécurité : la population a marché pour réclamer plus de sécurité au Loroum

Des manifestants ont saccagé des bureaux du haut-commissariat à Titao.

Quelques manifestants ont vandalisé samedi 26 juin 2021, les bureaux du haut-commissariat du Loroum dans la région du Nord, en marge d’une manifestation contre la multiplication des attaques terroristes dans leur province.

C’est à l’appel du Mouvement pour un Loroum libre et émergent (MLLE) que les populations de cette localité ont organisé une marche de protestation, le samedi 26 juin 2021 pour interpeller les dirigeants sur l’insécurité grandissante dans la zone. Très tôt le matin, ils étaient des milliers de personnes à rallier la place de la Nation de Titao.

A 9 h, le cortège, noir de monde, a déferlé sur les artères de la ville avant de se retrouver devant le haut-commissariat. Sur le trajet de la marche comme au haut-commissariat, les populations, les esprits de plus en plus surchauffés, scandaient des slogans hostiles aux autorités nationales. Les marcheurs les accusent d’avoir abandonné la province aux mains des hommes armés qui y dictent leurs lois.

« C’est inadmissible que les autorités abandonnent les volontaires blessés dans la brousse. Il y en a même qui appellent pour nous dire qu’ils ne sont pas encore morts. Mais il n’y a aucune initiative de nos forces armées pour aller à leur recherche », s’indigne un manifestant. Non loin de là, une manifestante crie à tout vent, «Sortez ! Allez chercher nos maris en brousse. Si vous ne pouvez pas, donnez-nous vos armes. Nous, les femmes, on le fera à votre place».

Devant la déferlante, la grille qui tient lieu de clôture du haut-commissariat, n’a tenu qu’un instant. De partout la foule envahit la cour. Une heure durant, les manifestants scandent des mots hostiles. Difficile d’entendre les voix des organisateurs qui en appellent à la retenue pour livrer le message. Les responsables de la marche arrivent tout de même à remettre leur message au représentant du haut-commissaire, Bassouleymane Ouattara. La foule reste encore un instant avant de converger vers la place de la Nation, laissant sur place un groupuscule qui fait de la résistance.

Dans la pression, le dispositif sécuritaire cède. Les manifestants sont à l’intérieur du bâtiment. Les portes et fenêtres sont cabossées, des documents administratifs et des mobiliers sont vandalisés. Un autre groupe, composé en majorité de femmes a tenté de s’attaquer au domicile du chef de Titao.

La province du Loroum est en proie à une situation sécuritaire difficile. Les tentatives des populations déplacées de rejoindre leur village sont restées vaines. Pis, les récentes attaques et menaces perpétrées par les groupes armés ont fait des centaines de nouveaux déplacés.

« La province semble être abandonnée à elle-même et aux initiatives des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP). Nous sommes très contents de la mobilisation. Nous exigeons du gouvernement un renforcement du dispositif sécuritaire à travers la présence d’un détachement militaire à Titao et l’équipement conséquent des VDP », renchérit Hamidou Yabao, président du comité d’organisation de la marche.

Pour Michel Komi, ancien président de l’Association pour le développement de la province du Loroum, c’est un ras-le bol que les populations ont exprimé ce matin à travers la marche.
«Depuis 2015, le problème du camp militaire à Titao a été posé au président du Faso, mais jusque-là aucune réaction favorable», s’est-il offusqué.

Abdoul Salam OUARMA
Agence d’information du Burkina

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