Instruction de crimes terroristes : Des acteurs de la chaîne pénale renforcent leurs capacités

La directrice de cabinet du MJDHPC, Awa Kafando (milieu), a exhorté les participants à prendre une part active à la formation.

Le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement organise du 8 au 13 novembre 2021, à Manga, un atelier de formation sur les techniques d’enquête, d’instruction et de jugement au profit de magistrats, greffiers et officiers de police judiciaire des juridictions spécialisées chargées des dossiers de crimes terroristes.

Face à la multiplication des actes terroristes, le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique (MJDHPC) veut mieux ‘’armer ‘’ les acteurs des juridictions pénales pour gérer efficacement les dossiers y relatifs. En effet, le département organise, du 8 au 13 novembre 2021, à Manga, un atelier de formation au profit de 80 magistrats, greffiers et Officiers de police judiciaire (OPJ) des juridictions spécialisées à cet effet.

La session porte spécifiquement sur les techniques d’enquête, d’instruction et de jugement. Elle est organisée avec l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) à travers son programme ‘’Cohésion sociale, sécurité et état de droit’’. La directrice de cabinet du MJDHPC, représentant la ministre, Awa Kafando, a expliqué à l’ouverture des travaux que l’objectif à terme de la formation est « d’améliorer significative-ment le rendement des acteurs des juridictions et les officiers de police judiciaire, chargés de la gestion des dossiers de crimes terroristes ».

Pour Madame Kafando, les actes terroristes avec leur corollaire de désastres appellent des réactions fortes et efficaces, tendant à leur prévention et à leur répression le cas échéant. Mais, celles-ci, a-t-elle insisté, doivent toujours s’inscrire dans le respect de l’état de droit et des garanties fondamentales à la tenue d’un procès.

Aussi, selon elle, une réponse efficace et durable contre le terrorisme implique un appareil judiciaire solide, fiable et apte à jouer sa partition « avec objectivité et impartialité, quelles que soient les pressions extérieures ».

Une session qui tombe à point

Les participants seront outillés aux techniques d’enquêtes liées aux dossiers
de crimes terroristes.

D’où la nécessité, a-t-elle relevé, d’outiller suffisamment les acteurs concernés surtout dans un contexte où les tous premiers procès pour fait de terrorisme se sont ouverts au Burkina Faso.

Le conseiller technique principal du programme COSED, Mahamane Ousmane Amadou, a noté sa satisfaction de voir la session de formation des magistrats, greffiers et OPJ se tenir notamment avec l’ouverture récente du Tribunal Ouaga 2 (TG2) et la juridiction spécialisée pour les crimes terroristes. Il s’est dit convaincu que ce renforcement de capacités des acteurs de la chaîne pénale « contribuera sans nul doute à l’amélioration de la productivité et des respects des normes et standards internationaux et régionaux des juridictions d’instruction spécialisées pour les crimes terroristes ».

Se réjouissant aussi de la tenue de la session, le substitut du procureur du Faso près le TGI2, Idrissa Sako, a estimé qu’elle est d’une grande importance. « Le terrorisme est une criminalité d’une autre forme ; ce qui veut dire qu’on ne peut plus continuer avec les anciennes méthodes. La criminalité a évolué, il faut des méthodes adaptées pour pouvoir bien appréhender le phénomène », a-t-il souligné, tout en rappelant qu’il y avait ainsi un impératif à mettre à niveau les capacités des acteurs des juridictions pénales en matière de gestion des dossiers y relatifs.

L’atelier de formation de Manga est prévu se tenir en deux vagues. Après la première session qui se tient du 8 au 10 novembre 2021, une seconde est prévue à la suite jusqu’au 13 novembre 2021 avec un autre groupe de bénéficiaires.

Mamady ZANGO

mzango18@gmail.com

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