Interview du candidat Kadré Désiré Ouedraogo

Qu’est-ce qui vous a motivé à briguer la magistrature suprême ?

L’amour de mon peuple. Aucun patriote ne peut se satisfaire des graves reculs que connaît actuellement le pays et les souffrances des populations qui vont avec. Je voudrais donc servir, en qualité de premier décideur, mes compatriotes, en mettant en partage ma riche expérience de planificateur et de gestionnaire de l’économie pour faire renaître l’espérance d’un Grand Faso.

Si vous êtes élu, quelles réponses allez-vous apporter au terrorisme, aux problèmes de santé, d’éducation, d’emploi, de corruption, d’eau et d’assainissement, d’autonomisation de la femme, de développement du monde rural ?

Les problèmes d’un pays en développement comme le Burkina sont nombreux, complexes et imbriqués les uns aux autres.
J’ai connaissance des grandes insuffisances dans les différents secteurs que vous énumérez. J’aurais préféré, pour des raisons évidentes de cohérence avec ma vision du développement social et économique, ne pas vous citer des projets parcellaires dans tel ou tel secteur de la vie nationale. Ma vision pour le Grand Faso est holistique, déclinée dans un projet de société qui met au centre de mes préoccupations l’homme. Le développement commence par l’homme et a pour finalité l’homme, ai-je coutume de dire. Alors, les questions de terrorisme, de santé, d’éducation, d’emploi, etc., nous ramènent à un problème général de gouvernance et à celui de la valorisation du capital humain dans notre pays. Ces 5 dernières années, il a manqué de la vision, de l’audace et de la rigueur en la matière.
Elu président, je commencerai par créer cette rupture d’avec cette politique hésitante de navigation à vue. Que ce soit en matière de lutte contre le terrorisme, de répression de la corruption, de dialogue avec les partenaires sociaux, etc., il faut d’abord une volonté politique forte affirmée par le Président du Faso, matérialisée par des décisions qui sortent des sentiers battus.

En matière de terrorisme et de toute autre menace sur la sécurité des Burkinabè et sur l’intégrité du territoire national, je prévois de reformer le secteur de la défense et de la sécurité, de créer un Conseil national de sécurité, un Service national civique, des corps de réserve citoyens et de supplétifs du renseignement et de réviser notre stratégie de lutte contre l’insécurité. Ces structures viendront améliorer le commandement des Forces de défense et de sécurité, leur formation, leur information, leur collaboration avec les populations civiles et leur efficacité sur le terrain. Ensuite, pour aguerrir nos citoyens à la défense de la patrie, j’instaurerai un Service civique national.

Au niveau de la santé, j’attacherai du prix à l’amélioration des plateaux techniques de nos hôpitaux et autres centres de soins et de promotion sociale. L’assurance maladie universelle sera enfin une réalité.
Les questions d’éducation et d’emploi vont ensemble. Elu président, je ferai reformer les curricula d’enseignement. Il faut rompre avec l’inadéquation de la formation dans nos écoles où c’est davantage des généralités à mille lieux des besoins du marché de l’emploi qui sont enseignées. Je financerai la création de grandes écoles professionnelles en rapport avec nos besoins de production agricole, halieutique, d’élevage et de produits ligneux. Par ailleurs, je mettrai en œuvre un projet de renforcement des capacités des jeunes par un dispositif de stage en entreprise, de développement de la culture et de l’esprit d’entreprise, de développement des services d’information et de formation à leur endroit, etc.

Pour lutter contre la corruption, moi président du Faso, ce sera la tolérance zéro contre les prédateurs des biens de l’Etat. Tout crime économique sera immédiatement sanctionné suivant la loi. Les fautes de gestion relevées par les contrôleurs d’Etat n’iront plus dormir dans les tiroirs ou ne finiront plus en non-lieux scandaleux, comme c’est le cas actuellement.

En matière d’eau et d’assainissement, élu président, je mettrai à contribution les finances publiques ainsi que les partenaires financiers multilatéraux ou bilatéraux pour atteindre les objectifs de 4 forages par village pour les 8 000 villages et pour que chaque famille burkinabè, en ville comme en campagne, ait une latrine améliorée.

Pour l’autonomisation des femmes, je mettrai l’accent sur la formation et leur accès au financement bancaire, aux fonds nationaux et au système financier décentralisé.

Pour le monde rural, élu président, je travaillerai à :
– faire adopter une nouvelle stratégie de sécurité et d’autosuffisance alimentaire ;
– lutter contre l’accaparement des terres agricoles par les gros investisseurs. Il faut règlementer davantage la vente des terres agricoles pour éviter que des paysans ne se retrouvent sans moyens de subsistance ;
– promouvoir le développement des chaînes de valeur et des alliances productives ;
– créer des sociétés anonymes agricoles spécialisées, pourvoyeuses d’emplois pour les jeunes formés aux métiers de la filière agro-sylvo- pastorale.

Pourquoi, c’est vous que les électeurs doivent choisir ?

Les électeurs ont le choix entre 13 candidats. Je souhaite vivement qu’ils se déterminent librement, selon leur conscience et non pas suivant les largesses de ceux qui veulent acheter leurs voix.
Pour ma part, J’ai un projet de société qui voit grand pour le Burkina et sa population laborieuse. J’ai une grande expérience d’homme d’Etat et de haut cadre des institutions communautaires ouest-africaines qui me donne une vision transversale des problèmes de développement. Je me propose, avec l’appui de tous les patriotes, notamment les cadres du « Mouvement Agir Ensemble » et de ceux de ses alliés, de rendre possible le renouveau démocratique et citoyen au Burkina.
Je dis donc aux électeurs : « Faites-moi confiance ! Elu président, le meilleur est à venir pour le Burkina ».

Quelle sont les premières décisions que vous prendrez, une fois élu ?
Des décisions qui rassemblent les Burkinabè autour de l’essentiel : la lutte pour la préservation de l’intégrité du territoire, la bonne entente entre les communautés nationales, la réconciliation entre frères et sœurs.
C’est par là que commence le combat pour le développement du pays avec, pour l’ensemble de ses citoyens, le sentiment d’avoir un destin commun ; car « tout royaume divisé contre lui-même est dévasté ».

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