Issaka Sawadogo, comédien multi-récompensé: « Je fais la fierté du Burkina »

Comédien émérite, Issaka Sawadogo est le premier africain à avoir remporté, dans l’histoire de Nederland Film Festival (Pays-Bas), le veau d’or, synonyme des Oscars aux Etats-Unis d’Amérique. Avec ce prix et aussi bien d’autres distinctions à son actif, il se hisse peu à peu au panthéon du 7e art africain et se voit déjà sur l’agenda des réalisateurs et producteurs de Hollywood.

Né le 18 mai 1966 à Ouagadougou, Issaka Sawadogo est attiré, dès sa tendre enfance, par les planches. Par un hasard heureux, Il découvre, à la fin des années 80, l’Atelier Théâtre Burkinabè de Prosper Kompaoré, puis le théâtre de la Fraternité de feu Jean Pierre Guingané. Dramaturge émérite, c’est ce dernier qui donnera une dimension professionnelle à la carrière du jeune Issaka.

En effet, grâce à un projet de co-montage d’une pièce entre l’Institut international de théâtre norvégien et le Théâtre de la Fraternité, il foule pour la première fois, en 1990, le sol de la Norvège.

Par la suite, il fait  la rencontre de l’immense artiste multidisciplinaire belge Nicola Provost et se fait remarquer dans la sphère cinématographique, genre court-métrage. Quelques années après, il est distingué, meilleure interprétation masculine au Festival du film francophone de Namur (Belgique) en 2005, avec le court métrage, Exoticore (sorti en 2004). S’en suivront d’autres courts-métrages, longs-métrages (Si le vent soulève les sables, L’envahisseur, Diego star…) et séries-télés, etc.

En janvier 2017, la chaine de télévision Canal+ diffuse au bonheur de ses millions d’abonnés, en exclusivité, sa toute dernière création originale intitulée « Guyane« . L’acteur burkinabè qui occupe l’un des rôles principaux donne la mesure de son talent dans la première saison de huit (8) épisodes de cette nouvelle série. Dans « Guyane« , créée par Fabien Nury et réalisée par Kim Chapiron, Louis (campé par Issaka Sawadogo), est ce colosse qui impose le respect, la peur voire la psychose chez les habitants de l’île.

Avec ses gros biceps, son impressionnante poitrine et son regard déstabilisateur, ce grand gabarit est toujours prêt à en découdre avec tous ceux qui se mettent en travers de son chemin. Cette fiction originale a valu au film, les prix respectifs, du meilleur film et du meilleur scénario au Nederland Film Festival, au Pays-Bas en 2016.

Dans la foulée, le Burkinabè, toujours avec la même réalisation, s’est vu pour la énième fois primé par une académie de plus de 500 membres, tous professionnels de cinéma, basés au Pays-Bas. De mémoire de cinéphile, c’est la première fois qu’un Africain se retrouve dans le très convoité palmarès du Veau d’or. «Le Burkina était à l’honneur. C’est toute l’Afrique qui, pour la première fois, rentre dans l’histoire du cinéma européen à travers le portail de Nederland. Je faisais la fierté de tout un continent et d’un pays», se souvient-il. Qu’à cela ne tienne, le comédien burkinabè a l’habitude des récompenses. Il a été, auparavant, sacré Best black actor night film au festival Tallinn (Estonie) à travers le Loup d’or (2015), meilleur acteur au Téhéran international Film festival en Iran (2014), etc. Ce rayonnement ne laisse plus indifférents les réalisateurs et producteurs de Hollywood (Etats-Unis), la « capitale » mondiale du Cinéma. « Le New York Times a écrit, à plusieurs reprises, que Issaka Sawadogo est l’acteur hollywoodien hors de l’Amérique.

Pour moi, cela augure de nouvelles perspectives. Et ce d’autant plus que j’ai déjà eu à travailler avec des réalisateurs et acteurs d’Hollywood», confie-t-il. Issaka Sawadogo est désormais à un pas des grands studios américains. L’acteur en est d’ailleurs convaincu: « Mon tour viendra. Je reçois déjà de nombreuses propositions dans ce sens. Ce n’est qu’une question de temps».

Avec près d’une trentaine de films et de pièces théâtrales à son actif couplée à une dizaine de prix internationaux, l’acteur qui joue également en français, anglais et norvégien a littéralement toutes les chances  de son côté pour figurer dans un casting hollywoodien.

Aubin W. NANA

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