IXe édition du FILEP : Plaidoyer pour une protection des journalistes

Le colloque de la IXe édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) a refermé ses portes, le vendredi 12 novembre 2021 à Ouagadougou.

Le Centre national de presse Norbert- Zongo (CNPNZ) est satisfait des travaux du colloque de la IXe édition du Festival international de la liberté d’expression et de la presse (FILEP) tenue sous le thème : « Au carrefour des crises sanitaire et sécuritaire, politique et des mutations technologiques, construisons des médias résilients au service des citoyens africains ». Le président du comité d’organisation du FILEP, Siriki Dramé, l’a relevé, le vendredi dernier à l’issue de la cérémonie de clôture du colloque. En trois jours de réflexions sur le thème, a-t-il expliqué, des propositions ont été faites dans les domaines sécuritaire, sanitaire et dans le secteur des technologiques. Avec la pandémie de la COVID-19, plusieurs médias ont mis la clé sous le paillasson pour des raisons financières avec comme corollaire, des pertes d’emplois. Dans ce sens, les festivaliers ont lancé un appel aux chefs d’Etat de la CEDEAO pour la réouverture des frontières terrestres avec un dispositif de contrôle sanitaire similaire à celui appliqué dans les aéroports, a indiqué M. Dramé.

Concernant les mutations technologiques, les communications ont révélé que la digitalisation rapide que connaît le continent africain a des répercussions sur le mode de consommation de l’information par les citoyens. Ainsi, les médias traditionnels sont confrontés à des défis économiques qui se caractérisent notamment par un marché publicitaire très concurrentiel, une difficile conversion des utilisateurs au paiement des contenus et par la nécessité d’une diversification progressive des sources de revenus. Selon le président du comité d’organisation, pour mieux garantir la viabilité économique des médias africains et assurer leur pérennité, afin qu’ils puissent jouer efficacement leur rôle de sentinelle de la démocratie, les participants au FILEP ont plaidé pour que la prochaine édition se penche sur les nouveaux modèles économiques des entreprises de presse et les profils professionnels dans le contexte de la digitalisation.

107 journalistes burundais en exil

Un soutien technique et financier conséquent aux entreprises de presse privées en difficulté a été demandé aux Etats. Siriki Dramé a par ailleurs confié que le colloque a recommandé aux Etats africains d’opérationnaliser ou de mettre en place des dispositifs juridiques et institutionnels pour garantir le droit d’accès à l’information des journalistes et du citoyen. « Il a été aussi demandé aux Etats africains de prendre des mesures nécessaires pour assurer la sécurité physique des journalistes et particulièrement ceux en exil notamment les 107 journalistes burundais qui vivent hors de leur pays », a soutenu M. Dramé. Outre les recommandations, le comité d’organisation du FILEP a salué la contribution des partenaires tels que la présidence du Faso, le ministère en charge de la communication et le Conseil supérieur de la communication ainsi que les participants venus d’Afrique et du reste du monde à travers leurs propres moyens.

Le ministre de la Communication et de Relations avec le Parlement, Ousséni Tamboura, présidant la cérémonie de clôture a, au nom du gouvernement, félicité les acteurs pour leur abnégation à tenir le FILEP dans un contexte sécuritaire et sanitaire peu reluisant. Le ministre a, en outre, soutenu que l’exécutif burkinabè sera attentif aux résolutions et recommandations formulées. « Nous allons avec les associations faitières des médias, faire en sorte que nous puissions avancer sur ces dossiers. Nous ne manquerons pas de porter les préoccupations des journalistes au sein des rencontres sous régionales de l’UEOMA, de la CEDEAO et de l’UA », a-t-il rassuré.

Abdoulaye BALBONE

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