Je suis mon ennemi !

Nous sommes en guerre mais tant pis pour ceux qui prennent les plombs au front Ce soir, je vais boire comme un trou dans les girons de la salace aux contours ronds Pour une paire de rondeurs rebondies, j’incendie le maquis et je marche sur les débris Gars au minus viril qui se joue le garçon, je le réduis en glaçon avec ma meute de repris Il paraît que la solidarité de corps est une règle d’or qui donne du sens au rang A quoi sert la force qui écrase le faible en foulant les honneurs de l’arène des grands ?

Nous sommes en guerre mais en quoi le verre est à moitié plein, s’il est à moitié vide ? Depuis mon cocon de salon, je vide le carquois de mes maux avec des mots avides Je suis fier d’être Burkinabè, mais j’ai horreur des honneurs de la fratrie en douleur Dans ce qui est fait, il n’y a rien de bien à part les méfaits de l’imparfait homme de cœur Tant que je serai sans foin dans mon coin, de loin, je vous enverrai des coups de poing Peu importe vos efforts, je vous causerai sans remords du tort malgré le soleil qui point Du calme !

Vous ne ferez pas mieux que nous, nous mettrons des bâtons dans vos roues Tu es trop petit pour le devis du défi et tant que tu feras fi de moi tu ne seras pas la proue Nous sommes en guerre mais c’est contre nous-mêmes que nos coups se percutent Le masque du tueur sans visage n’est nul autre que le sosie du frère de sang qui exécute

La République n’est qu’un champ de butin entretenu par de maraudeurs dignitaires Pendant que le pays saigne, il y en a qui pompent et sucent les veines du grabataire Je suis mon ennemi pour l’argent du sang de mes frères versé pour mon apatridie Je suis mon ennemi pour mon silence coupable et mon indifférence face à la tragédie Je suis mon ennemi pour mes mensonges et mes parjures sans scrupules et ridicules Je suis mon seul ennemi pour la complicité et la culpabilité cachées qui m’acculent .

Clément ZONGO clmentzongo@yahoo.fr

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