Journée des communautés : La parenté à plaisanterie, levier du vivre-ensemble

Selon les conférenciers, la ‘‘parenté à plaisanterie’’ est un véritable mécanisme endogène de préservation de la paix.

La Ve édition de la Journée des communautés a eu lieu, le samedi 25 septembre 2021 à Dano (province du Ioba), sous le thème « Parenté à plaisanterie et cohésion sociale ».

L’organisation de la Journée des communautés du Ioba vise, selon ses premiers acteurs, à promouvoir et à renforcer la cohésion sociale et la paix dans ladite province. D’où la nécessité, soulignent-ils, de mettre en œuvre les mécanismes endogènes de la promotion de la cohésion sociale. C’est pourquoi, la ‘‘parenté à plaisanterie et cohésion sociale’’ a été retenue comme thème de la Ve édition de la Journée des communautés de la province du Ioba. Plusieurs activités ont été organisées à cette occasion.

Une conférence publique sur le thème a marqué ainsi le lancement des activités, le vendredi 24 septembre 2021. Elle a été animée par Dr Calixte Kaboré, chef du département philosophie et psychologie à l’université Pr Joseph-Ki-Zerbo. Pour le Dr Kaboré ‘‘la parenté à plaisanterie’’ est un levier du vivre-ensemble paisible au Burkina Faso. Cela constitue un avantage et un atout pour la cohésion sociale, a-t-il souligné.

Car la soixantaine de groupes ethniques du Burkina Faso s’inscrit dans la pratique de la parenté à plaisanterie, a soutenu le conférencier. Plusieurs apports et des questions ont permis d’enrichir davantage les échanges. La parenté à plaisanterie a un caractère sacré parce qu’elle est transmise par nos ancêtres, a-t-il conclu. La Journée des communautés proprement dite a été ponctuée par des activités dans la cour du musée de la Femme de Dano.

A la cérémonie officielle, le coordonnateur des communautés du Ioba, Paulin Yéhoun, a rappelé que c’est le 23 mai 2016 que s’est déroulée la première édition de la Journée des communautés du Ioba. En 2020, la pandémie du coronavirus a empêché la tenue de la manifestation. Cette initiative a pour but de promouvoir le vivre-ensemble et la cohésion sociale, a indiqué Paulin Yéhoun. A cette cinquième édition, treize communautés ont adhéré à la célébration selon le coordonnateur. M. Yéhoun a remercié Sa Majesté Naonfa II pour son implication personnelle et la communauté dagara pour la réussite de cette célébration.

Le haut-commissaire de la province du Ioba, Jean Pierre Vogna, a relevé que les différences doivent être des atouts pour une société paisible. Pour lui, chaque communauté doit participer à asseoir une paix durable. Parlant du thème de la Ve édition, il a soutenu que la parenté à plaisanterie est un mécanisme endogène de promotion de la cohésion sociale.

C’est pourquoi, il a traduit sa gratitude à la coopération allemande GIZ pour son soutien à la réalisation de l’édition 2021 de cette journée. Pour le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Emmanuel Zongo, «ce qui rassemble doit dépasser ce qui divise» dans la quête du vivre ensemble. Il a appelé, de ce fait, les communautés, à l’union. M. Zongo a félicité les organisateurs pour la réussite et la continuation de cette belle initiative.

Il a donc invité les communautés vivant dans les autres provinces (Bougouriba, Poni et Noumbiel) à venir à l’école de la province du Ioba pour célébrer la Journée des communautés afin de promouvoir la paix, le vivre ensemble et la cohésion sociale. Le gouverneur a souhaité, par ailleurs, que cela aboutisse à l’avenir à l’organisation de la Journée régionale des communautés du Sud-Ouest.

A la conférence inaugurale, le représentant du PDCS/GIZ, Zoumana Traoré, s’est réjoui de la forte mobilisation et de la participation effective des communautés aux activités de cette journée à elle dédiée. Une foire d’exposition des produits locaux, des animations, des prestations d’artistes et des séances de parenté à plaisanterie ont été, entre autres, les principales activités-phares de cette journée des communautés.

Souleymane ZOURE

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