Khalil Bara, président de la Haute Cour de justice : « Le dossier de l’insurrection est prêt »

Le président de la Haute Cour de justice, Khalil Bara (gauche) : «J’invite les juges parlementaires et professionnels à faire preuve de solidarité et de disponibilité pour dire le droit ».

Les membres de la Haute Cour de justice se sont réunis, le mardi 29 juin 2021, à Ouagadougou, pour définir leur feuille de route et s’approprier leur rôle

Les juges de la Haute Cour de justice s’apprêtent à débuter leur travail. Après avoir prêté serment le 28 avril 2021, ils envisagent l’élaboration de la feuille de route qui doit leur permettre de mener à bien leurs missions. Ils se sont retrouvés, le mardi 29 juin 2021, dans l’enceinte de ladite Cour, à Ouagadougou, pour appréhender les défis qui les attendent durant le mandat 2021-2025.« Depuis la prestation de serment, suivie de l’élection du bureau de la Haute Cour de justice, c’est la première fois que nous nous retrouvons pour échanger autour d’une feuille de route qui va nous permettre de nous saisir des dossiers qui sont prêts et de travailler », a déclaré le président de la Haute Cour de justice, Khalil Bara.

Composée à la fois de juges parlementaires et de magistrats professionnels, ils vont dans un premier temps assimiler les préceptes inhérents au droit et s’approprier leur rôle afin d’avoir une meilleure compréhension de leurs responsabilités. « Ce sera l’occasion pour nous tous de nous accorder sur les préceptes d’autant plus que nous venons d’horizons divers. Il y a des préceptes que nous devons intérioriser. C’est du droit et il n’est pas évident que tout le monde comprenne le langage juridique. C’est dans ce sens que nous avons souhaité faire une formation pour permettre à chacun de comprendre son rôle et de travailler dans l’union et dans la cohésion », a précisé Khalil Bara.

A cet effet, il a invité les juges parlementaires et professionnels à faire preuve de « solidarité et de disponibilité pour dire le droit, rien que le droit ». Dans la situation actuelle du pays où le terrorisme sévit et où l’Etat recherche la réconciliation des Burkinabè, a indiqué Khalil Bara, leur rôle en tant qu’institution judiciaire en amont du processus de réconciliation est déterminant.

« J’invite tous les juges, les auxiliaires de justice et le personnel de la Haute Cour de justice, à être prêts pour que nous puissions ensemble exécuter la feuille de route que nous allons élaborer », a-t-il souligné. M. Bara a confié que le dossier « emblématique » de l’insurrection qui avait connu un début de procès suivi d’une suspension est prêt. Et d’ajouter qu’il y a d’autres dossiers qui sont également prêts, d’où la nécessité de s’organiser pour qu’il y ait des procès dans les semaines ou les mois à venir.

« Il ne nous manque que les moyens, à savoir les ressources nécessaires pour débuter les procès », a laissé entendre le président de la Haute Cour de justice.
Le Procureur général de la Haute Cour de justice, Dama Ouali, a soutenu que c’est « un atout majeur » que d’avoir parmi les juges parlementaires des avocats qui sont aussi des professionnels du droit.

A l’entendre, les juges parlementaires vont bénéficier de l’appui des juges professionnels qui ont une longue expérience. « La tâche sera délicate. Vous aurez à juger des hommes qui ont tous les droits pour se défendre. La loi leur permet d’utiliser tous les moyens qui sont à leur disposition pour leur défense », a-t-il prévenu.

Karim BADOLO

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